Voici une sélection, ce 2 décembre 2019, des derniers propos
tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
● Emmanuel Macron
(Président de la République)
- Bravo aux députés européens qui
font le choix de l’engagement pour le climat !
- Mes pensées accompagnent le peuple
britannique, les victimes et leurs proches, après l'attaque terroriste survenue
en plein cœur de Londres. Je redis avec force notre détermination à lutter
ensemble contre ceux qui veulent nous atteindre par la terreur et la violence.
- Acteurs du Fabriqué en France, vous
êtes un moteur pour notre économie locale et nationale. Vos savoir-faire seront
mis à l’honneur en janvier à l’Élysée où 101 produits de nos départements de
métropole et d’outre-mer seront exposés.
- [Lutte contre le Sida] Merci à
toutes celles et ceux qui se sont mobilisés : il y a un mois, nous avons réuni
14 milliards de dollars pour le Global Fund et sommes désormais en mesure de sauver des millions de vies.
● Gouvernement
[Nota: dans ce
gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons
cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie
selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]
Edouard Philippe
(Premier ministre)
- Construire un système universel de retraite, ce n'est pas
réformer notre système actuel, c'est le refonder ; le refonder pour qu'il soit
plus juste et plus solide.
- Nous voulons aussi mieux protéger les travailleurs
modestes qui partent avec de très faibles pensions malgré toute une vie de
travail, et mieux protéger les Français qui alternent des périodes de chômage
et d’activité et qui font face à des accidents ou à des maladies.
- Le Parlement, et c'est légitime, en sera un acteur majeur.
Mais je souhaite que nous puissions nous appuyer sur les organisations
syndicales et patronales pour construire cette nouvelle gouvernance et pour
leur laisser une place déterminante, afin que nos concitoyens soient rassurés
sur la façon dont sont prises les décisions dans le système futur.
- Décès de 3 sauveteurs engagés dans les opérations de
secours dans le sud. Ceux qui servent nos concitoyens font souvent preuve d’un
immense courage. Nous leur devons notre gratitude. Je pense à leurs familles
ainsi qu’à celles des 2 autres personnes décédées dans les intempéries.
Christophe Castaner
(ministre de l’Intérieur)
- Un hélicoptère de la sécurité
civile a disparu cette nuit et emporté avec lui 3 de nos héros du quotidien,
engagés dans le sud du pays. Avec une infinie tristesse, j’adresse le soutien
de la Nation tout entière à leurs familles et leurs camarades. Ce drame nous
bouleverse tous.
- Félicitations à la nouvelle
Commission von der Leyen qui prend ses fonctions aujourd’hui. Je me réjouis de
travailler avec les nouveaux Commissaires européens que j’ai déjà pu rencontrer
ces dernières semaines : ils seront mes interlocuteurs sur les affaires
intérieures.
- Solidarité avec le peuple
britannique et les habitants de Londres, endeuillés hier au cœur de leur ville.
Plus que jamais, restons unis et déterminés face au terrorisme.
- Avec Laurent Nunez, nous lançons une offensive républicaine contre
l’islamisme et le repli communautaire. Nous aurons besoin de chacune et chacun.
- Déscolarisation, économie
parallèle, inégalités femmes-hommes...: l’islamisme crée un système qui veut se
substituer à notre modèle républicain. La circulaire publiée hier donne de
nouveaux outils aux services de l’État pour le mettre en échec partout sur le
territoire.
Jean-Yves Le Drian
(ministre des Affaires étrangères)
Je salue la contribution militaire
annoncée par les Pays-Bas pour la mission européenne de surveillance maritime dans
le détroit d’Ormuz.
Illustration concrète d’une Europe qui agit au service de ses intérêts de sécurité et de
stabilité.
Florence Parly
(ministre des Armées)
- [Accident d’hélicoptères au Mali] Les terroristes n'ont
aucune réticence à essayer de faire croire que cet accident ait pu être le
résultat d'un tir de leur part. Ce n'est nullement le cas. La propagande fait
partie de la guerre que les terroristes mènent au Sahel. Il est hors de
question de les laisser transformer une action de combat au cours de laquelle
un accident s'est produit en un succès militaire.
- Toutes les options sont sur la table pour donner toute son
efficacité à cette opération majeure contre le terrorisme au Sahel. Cette
région se trouve aux portes de l'Europe. Il y a la même distance entre Gao et
Paris qu'entre Mossoul [Irak] et Paris. Lorsque je me suis rendue début
novembre sur place, j'ai pu constater que la situation se dégradait. Les pertes
que subissent les armées du Mali, du Burkina Faso et du Niger en témoignent.
Mais en même temps la mission Barkhane qui accompagne ces forces africaines
remporte des succès. Un succès n'est pas une victoire, mais un revers n'est pas
non plus une défaite. Ce combat-là relève du temps long.
- [Renforts européens au Mali] Certains sont déjà présents
et d'autres continuent de nous rejoindre. Les Britanniques et leurs trois
hélicoptères Chinook ont un rôle décisif, et en particulier ces derniers jours,
pour nous aider sur la zone de crash. Mais notre objectif, c'est aussi d'avoir
plus d'Européens en première ligne. C'est par exemple l'objet de la mission de
la force Takuba, que nous préparons afin de disposer de forces spéciales
européennes pour accompagner les unités locales au combat. Les Tchèques, les
Belges et les Estoniens ont répondu les premiers. D'autres suivront une fois
que leur Parlement aura validé leur déploiement.
- La lutte contre le terrorisme est le combat d'une
génération. Mais cela ne préjuge pas de la durée de notre engagement. La balle
est dans le camp des États que nous accompagnons sur le plan militaire dans ce
combat. Au Mali, par exemple, il n'est pas acceptable que des zones immenses
soient dépourvues de toute présence de l'État, sans policiers, gendarmes,
magistrats ou enseignants. Le terrorisme comble le vide laissé par l'État et se
nourrit de la pauvreté. Tous les Européens comprennent que si nous ne faisons
rien nous aurons en face de nous des territoires immenses délaissés par les
États, qui deviendront des refuges pour les groupes terroristes affiliés à
Daech et à Al-Qaida.
- [Crise de l’OTAN] L'attitude unilatérale de la Turquie en
Syrie a mis à rude épreuve l'unité de l'Alliance. La mise en évidence d'un
risque de mort cérébrale de l'Otan a été qualifiée par la presse anglo-saxonne
de sonnerie de réveil. Le président de la République a mis des mots sur des
questions qui se posent depuis longtemps au sein de l'organisation. Certains en
veulent au messager, mais notre message est de vouloir ouvrir un débat utile et
salutaire pour redynamiser les fondamentaux de cette Alliance nécessaire. C'est
cela qui doit être au cœur du débat que nous aurons mercredi à Londres au
sommet des chefs d'État de l'Otan.
- L'Otan a un actionnaire très important, les États-Unis.
Mais n'est-ce pas Donald Trump qui réclame des Européens qu'ils contribuent
davantage à leur propre sécurité? Aujourd'hui, l'Europe n'a pas encore les
outils militaires pour être à la hauteur de ce qu'elle est en tant que
puissance économique et politique. L'Otan ne sera jamais l'outil de notre
souveraineté. C'est aux Européens de construire leur propre souveraineté. Cela
ne se fera pas en un claquement de doigts. Mais il faut arrêter de faire croire
que nous devons choisir entre l'Europe et l'Otan. Nous voulons l'Europe
souveraine et l'Alliance transatlantique. Les deux doivent pouvoir se renforcer
mutuellement. En attendant, il ne faudrait pas que l'article 5 de la charte de
l'Otan, qui oblige à la solidarité entre membres de l'Alliance, se transforme,
sous pression de Washington, en article F-35, qui obligerait les mêmes à
acheter américain, comme si l'on était dans une vision purement
transactionnelle de la sécurité collective.
- Le continent européen peut-il être totalement sûr si nous ne
dialoguons pas avec la Russie? Non. Ce n'est pas être «gentil» avec les Russes
que de leur parler. Le dialogue avec Vladimir Poutine est tout sauf naïf et
nous sommes lucides sur les comportements de la Russie. Mais sans dialogue il
n'y aura pas de sécurité.
Bruno Le Maire
(ministre de l’Economie et des Finances)
- Notre système de retraite est à
bout de souffle, injuste, fragile financièrement et complexe. Ce que nous
proposons, c’est de refonder le système de répartition, qui est au cœur du
contrat social français, et remettre de la solidarité au cœur de ce système.
- Il y aura une seule caisse de
retraite pour tous, chaque point cotisé aura la même valeur pour tous. Ce sera
plus juste et plus simple.
- Entre les capitalismes américain et
chinois, l'Europe
est en train de faire émerger un capitalisme responsable. Nous devons
maintenant accélérer la transition écologique au niveau européen.
- Grâce à la loi PACTE, les entreprises peuvent
désormais se doter d'une raison d'être dans leur objet social. C'est un des
outils pour donner du sens à son entreprise et du sens à un projet collectif.
- Les pays membres de l'Agence spatiale européenne ont
décidé d'augmenter fortement son budget. C'est une bonne nouvelle pour
l'industrie européenne, la filière spatiale française et notre souveraineté
technologique. Unis, nous sommes plus forts.
- Nous voulons transformer la Banque
européenne d’investissement en une Banque pour le climat. La France propose que
ses financements soient augmentés de 10 milliards d’euros par an pour les
porter à plus de 70 milliards d’euros annuellement.
- Nous nous engageons dans le Budget de 2020 à sortir de tous
les financements de soutien à l’export pour les projets de recherche,
d’extraction ou de production de charbon. Une revue globale de toutes les garanties de financement à
l’export est en cours.
- La place de Paris est la première
place financière verte au monde. Nous voulons que ses engagements en la matière
soient évalués par l’ACPR et l'AMF. Un rapport sera publié en 2020 et permettra
aux épargnants de savoir si leur banque ou assureur tiennent leurs engagements.
- Nous sommes en train de perdre la
bataille contre les émissions de gaz à effet de serre. Un continent a réagi,
l’Europe. Avec un pays en pointe, la France. La finance est la meilleure arme
pour gagner cette bataille. Mais il faut aller plus loin, plus vite, plus fort.
Elisabeth Borne (ministre de la Transition écologique et solidaire)
- [COP 25] L’ensemble des États devront avoir revu à la
hausse leurs ambitions de réductions des émissions de gaz à effet de serre
d’ici à fin 2020. Ce sont les fameuses NDCs [contributions déterminées au
niveau national] que chaque pays doit déposer avant la COP 26, ce qui la rendra
décisive. Mais l’erreur serait d’attendre d’être à Glasgow pour se rendre
compte que la dynamique n’est pas au rendez-vous. C’est maintenant qu’il faut
s’engager. Dans son rapport, mardi, l’ONU nous a rappelé que la somme de tous
les engagements pris jusqu’alors par les États ne permet pas de limiter le
réchauffement planétaire sous + 1,5 °C d’ici à 2100. Voilà pourquoi
cette COP 25 est aussi très importante. Nous avons besoin qu’elle soit un temps
fort et que tous les pays s’y retrouvent. Déjà pour acter qu’il n’y a que les
Etats-Unis à avoir notifié leur sortie de l’accord de Paris. Ils sont à
contresens de l’histoire et ils sont isolés. Ensuite, pour lancer cette
dynamique vers le relèvement de nos ambitions climatiques. On pourra dire que
cette COP 25 est réussie si elle permet de faire un pas de plus vers la
publication de nouvelles NDCs.
- A un an de la COP 26, c’est un peu tôt encore pour avoir
ces nouvelles NDCs. Mais l’important, c’est la dynamique. Prenez l’UE. Elle a
affirmé à plusieurs reprises sa volonté de revoir à la hausse ses ambitions
climatiques avant fin 2020. La nouvelle présidente de la Commission européenne,
Ursula von der Leyen, la redit ces derniers jours. D’ailleurs, sur l’ambition
2050, horizon pour lequel l’UE vise la neutralité carbone*, les choses avancent
bien. Nous étions les premiers, avec les Pays-Bas, à porter cette ambition.
Nous sommes aujourd’hui 25. Il n’y a plus que trois Etats membres qui s’y
opposent [Pologne, République Tchèque, Hongrie]. Je souhaite que le Conseil
européen des 12 et 13 décembre prochain – le premier de cette nouvelle
commission – puisse faire émerger un consensus. Que l’UE soit le premier
continent à afficher cet objectif de neutralité carbone en 2050 serait en tout
cas un message fort envoyé au moment de cette COP 25. La France travaille à
rassembler les Vingt-Huit derrière cet objectif.
- Pour l’horizon 2030, la France souhaite que
l’objectif de baisse de nos émissions de gaz à effet de serre soit porté à
– 50% voire – 55 % [par rapport à 1990], contre – 40 % aujourd’hui,
tout comme le propose désormais Ursula Von der Leyen. Mais 2030, c’est demain.
Pour une si brève échéance, énoncer des objectifs ne suffit plus. Il faut aussi
avoir précisément en tête les outils et le plan d’action qui nous permettront
d’y parvenir. Ce travail est en cours aujourd’hui. Il faut s’assurer que cette
transition écologique soit également juste socialement. Cela nécessite
d’accompagner les citoyens les plus fragiles, mais aussi, à l’échelle de
l’Europe, les régions qui seraient les plus impactées par la transition
énergétique [celles dépendantes du charbon, par exemple]. Ce conseil européen
des 12 et 13 décembre devrait permettre d’avancer sur ce sujet. La
nouvelle commission doit y présenter son « green deal », qui prévoit
justement un fonds pour la transition juste. Autre chantier: veiller à ce que
l’ambition climatique européenne ne pénalise pas nos industries, mais qu’elle
soit au contraire une opportunité pour elles. L’erreur serait de se fixer des
contraintes environnementales fortes tout en continuant à importer des produits
non européens qui n’auront pas eu à suivre ces règles. Sur ce sujet, la France
pousse par exemple pour l’instauration d’une taxe carbone aux frontières de
l’Union européenne.
- Ce que nous dit l’ONU, c’est que les actuels engagements
ne suffisent pas, et plus tard nous relèverons nos ambitions, plus compliqué ce
sera. Ensuite, elle donne des fourchettes : 7,6 % par an, ça
paraît très ambitieux. Il faut qu’on regarde très exactement ce que ça
signifie. Je ne peux pas vous dire aujourd’hui si on va l’adopter. Je ne
prendrai des engagements que si on sait les tenir. En France, nous sommes en
tout cas sur la bonne voie, même si elle est encore insuffisante. Nos émissions
ont baissé de 4,2 % l’an dernier, alors qu’elles augmentaient au niveau
mondial.
- les facteurs conjoncturels ont leur importance et la
réduction des émissions est plus facile quand on profite d’hivers doux. Mais je
persiste : la France est sur la bonne voie et le gouvernement
multiplie les actions pour poursuivre cette dynamique. Il y a celles à effet
immédiat. Elles sont nombreuses. C’est par exemple la prime à la conversion,
qui permet de sortir les véhicules les plus émetteurs de la circulation. Nous
visions 500.000 véhicules, nous avons déjà atteint cet objectif et nous l’avons
rehaussé à un million. C’est aussi le « fond chaleur », qui
permet de financer les projets de production de chaleur à partir d’énergie
renouvelables [biomasse, géothermie, solaire thermique…] dont peuvent profiter
les collectivités, mais aussi les entreprises, ce qu’elles savent moins. En
parallèle, il y a aussi ces transformations profondes de la société que nous
voulons insuffler, car l’écologie ne peut se contenter d’ajustements. Nous le
faisons notamment via la loi d’orientation des mobilités (LOM) et la loi antigaspillage
portée par la secrétaire d’Etat à la Transition écologique, Brune Poirson. La
première change complètement la politique des transports pour se focaliser sur
les mobilités du quotidien. Elle réoriente les investissements et s’assure que,
dans les territoires, les collectivités pourront proposer des alternatives à la
voiture individuelle. La seconde vise à sortir du tout jetable pour basculer
dans une société où l’on ne jette plus les invendus, où les produits se
réparent et se réutilisent.
- Depuis mon arrivée, nous avons terminé l’examen de la loi
mobilité et la loi énergie-climat. Nous sommes en train d’examiner la loi
antigaspillage. Nous avons tenu aussi, début novembre, un conseil de défense
écologique qui a abouti à des décisions fortes, dont l’ abandon d’Europacity
(Val-d’Oise). Il y a fort à faire aussi pour 2020. Nous travaillons notamment
sur la façon dont nous allons accroître nos aires protégées. L’ambition est de
couvrir 30 % du territoire français d’ici à 2022, dont 10 % en
protection forte. C’est ce qui permet de protéger la faune et la flore. Et
nous avons lancé la convention citoyenne sur le climat, un exercice
démocratique inédit où des citoyens nous feront des propositions début 2020
pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre dans un esprit de justice
sociale. Un autre sujet important sera la question de l’adaptation au
changement climatique. Il y a une semaine, nous avons vu une nouvelle fois
toute la palette des dérèglements climatiques à laquelle nous sommes
aujourd’hui exposés. Il y avait du vent dans la Drôme, des pluies et des
inondations dans le Var et les Alpes-Maritimes. On pourrait aussi rappeler la
canicule de cet été, qui a mis le pays en difficulté. Nous sommes en train de
faire un retour d’expériences pour, demain, être plus rapide dans nos réponses
à ces événements climatiques.
- C’est très bien que la jeunesse se mobilise. C’est
normal : si nous ne sommes pas à la hauteur aujourd’hui, ils en
subiront les conséquences demain. Cette mobilisation de la jeunesse me donne la
force d’agir. Je souhaite leur dire qu’on veut agir, qu’on avance. Mais on ne
va pas le faire tout seul. L’État prendra sa part, mais il nous faut aussi
embarquer tout le monde : les collectivités, les entreprises, les
banques et les citoyens. Ce qui me préoccupe, en revanche, est cette angoisse
que suscite le changement climatique chez certains. Oui, le défi est important,
mais je refuse de laisser croire que ce serait fichu. L’esprit de défaite
est le plus grand danger. On est capable de trouver les bons leviers, de mener
les actions fortes qui nous permettront d’atteindre les objectifs de l’accord
de Paris. Surtout, cette transition nous mène vers une société dans laquelle il
nous faudra consommer, produire et se déplacer autrement. La transition
écologique, ça ne veut pas dire renoncer à notre qualité de vie, au
contraire. Il y aura de nouveaux emplois, on y respirera un air de
meilleure qualité, on se nourrira mieux…
- [Grève du 5 décembre] Le premier enjeu est que le
dialogue social puisse se poursuive avec les organisations sociales et qu’on
trouve une porte de sortie à cette grève. Mais en effet, Muriel Pénicaud,
ministre du Travail, rappelait dimanche tous les outils qui facilitent
aujourd’hui le télétravail en entreprise, et qui pourraient être une solution
le 5 décembre. Le covoiturage
peut être un autre bon outil. La SNCF et la RATP ont noué des
partenariats avec des start-up pour proposer des alternatives en ce sens.
Est-ce que ça sera suffisant ? Je sais que le mouvement sera
important, je ne veux pas faire de pronostic. Et nous allons tout faire pour
accompagner les Français dans ce moment.
- Les aires protégées sont un trésor
pour protéger notre #biodiversité. Nous engageons aujourd’hui la rédaction de la future
stratégie 2020-2030. Objectif fixé par le Président Emmanuel Macron: atteindre 30% du
territoire en aires protégées d’ici 2022.
Jean-Michel Blanquer
(ministre de l’Education)
- Solidarité totale avec ces hommes
qui risquent leur vie pour nous tous. Merci aux pompiers de France. Et pensées
pour tous nos compatriotes qui souffrent en ce moment de très graves
intempéries.
- [Réforme des retraites] Tous les paramètres
sont sur la table.
- Ce qui se joue au Sahel, c'est la
sécurité de la France.
- Nos écoles et nos établissements
sont entrés dans la logique du développement durable. Ici à Sizun, dans le
Finistère, le collège entreprend de nombreuses actions pour la biodiversité
(retour des oiseaux par exemple) avec des eco-délégués qui agissent
concrètement. Ici à Crozon, la nouvelle école est magnifique et lumineuse. La
facture de chauffage a été divisée par 12. Et les enfants s’épanouissent
pleinement.
Agnès Buzyn (ministre
de la Solidarité et de la Santé)
Aujourd'hui c'est la journée mondiale
de lutte contre le SIDA. La santé sexuelle est une priorité de notre politique de
santé. Plus que jamais, soyons tous mobilisés pour mettre fin à l’épidémie de
VIH d’ici 2030.
Franck Riester
(ministre de Culture)
Non, le sida n'a pas disparu. Aujourd'hui encore, il tue. Un seul message
: se protéger et se faire dépister. Continuons ensemble le combat pour
éradiquer l'épidémie de VIH.
Gérald Darmanin
(ministre des Comptes publics)
- [Grève du 5 décembre] Le gouvernement est conscient que la
mobilisation des syndicats sera forte contre un projet qui est pourtant destiné
à sauver le système des retraites et à mettre fin à des inégalités entre
Français. Ceux qui bénéficient des régimes spéciaux, à la RATP ou à la SNCF,
sont ceux qui peuvent le plus facilement provoquer des blocages. On peut
comprendre que certains s'interrogent sur la réforme et attendent des
clarifications, mais on peut aussi souligner que ceux qui ont des intérêts
particuliers souhaitent les garder - ce qui peut être compréhensible -, donc ne
pas être traités comme tous les Français. Toutes les réformes des retraites ont
suscité de fortes contestations. C'est ainsi. Par ailleurs, je note que c'est
la première fois de l'Histoire que le FN et le PS manifesteront côte à côte.
- [Grève du 5 décembre] Il y aura forcément des difficultés dans les
jours et les semaines qui viennent. Nous souhaitons que les manifestations
aient lieu dans le plus grand calme. Il faut que tous les syndicats et tous les
partis condamnent toute forme de violence. Pour notre part, nous devons
rappeler le pourquoi de cette réforme : nous allons passer de 42 régimes à un
seul ; équilibrer financièrement le système des retraites en renonçant à cette
forme de procrastination qui a consisté, pour le gouvernement précédent, à
reporter les décisions à demain ; nous allons porter le minimum retraite à
1.000 euros par mois pour tous ceux qui ont une carrière complète et corriger
l'inégalité qui fait que les retraites des femmes sont inférieures de 40% en
moyenne à celles des hommes. Les protestations ne doivent pas nous empêcher de
mener à son terme un projet de société plus positif et plus juste.
Je suis attaché au droit de grève. Je ne vois pas l'utilité
de lancer des provocations, comme le font quelques sénateurs, à la veille d'un
grand mouvement social. Cela dit, je ne voudrais pas non plus d'une prise en
otage des usagers pendant plusieurs semaines qui empêcherait de produire, de
créer, de vivre.
- [Notre système de retraites]
est en péril. D'abord parce que la proportion de ceux qui cotisent par rapport
à ceux qui perçoivent a baissé : c'était trois cotisants pour un retraité à la
création du système, en 1945; aujourd'hui, c'est moins de deux pour un!
Résultat : on emprunte pour payer les pensions de retraite. Ceux qui ne veulent
rien changer mentent aux Français. Au mieux, ils vont faire payer à nos enfants
leur manque de courage ; au pire, ils préparent la baisse des pensions ou des
augmentations d'impôts pour payer ces dettes. Ensuite, la société s'est
transformée : on ne passe plus quarante ans dans le même emploi. La
multiplication des statuts et des régimes rend le système illisible et
pénalisant pour les jeunes générations. Nous sommes en train de sauver nos
retraites et celles de nos enfants.
- La réforme par points garantit pour les retraités
d'aujourd'hui et de demain une pension qui ne baissera pas. Elle ne sera plus
assurée par les impôts ni par la dette, mais par un système de répartition
nouveau, efficace et solidaire.
- Il y a trois manières d'équilibrer un système de
retraites. Augmenter les cotisations, baisser les pensions ou travailler plus
longtemps. Baisser le point, ce serait baisser les pension; nous ne le ferons
pas et nous apporterons des garanties en ce sens. La grande question à discuter
avec les partenaires sociaux, c'est de déterminer qui va gouverner ce système.
C'est très important car les retraites, c'est 320 milliards d'euros à gérer. Le
président de la République a dit qu'il était prêt à parler de cette
gouvernance, des clauses de revoyure et des mécanismes qui permettront au
système de s'équilibrer. Les partenaires sociaux doivent avoir un rôle central
dans cette gouvernance – nous le souhaitons tous. Mais pour cela, il faut avoir
conçu un système équilibré, avec des recettes qui égalent les dépenses.
- [Les régimes spéciaux]
ont eu sans doute leur intérêt dans le passé mais ils ne se justifient plus. On
a du mal à comprendre pourquoi l'État verse chaque année 8 milliards d'euros
sur nos impôts pour les équilibrer. Prenez la RATP: 49 000 salariés cotisent
pour 42.000 retraités ; l'État doit donc verser 750 millions d'euros par an
pour équilibrer le système. Pour la SNCF, c'est plus de 3 milliards d'euros! En
économisant ces 8 milliards d'euros, on pourra financer les mesures d'égalité
sociale que prévoit notre réforme.
- Il y a plusieurs dates d'entrée possibles de la réforme.
Le Premier ministre a fait des ouvertures. Quelle sera la génération qui
entrera directement dans le nouveau système? Est-ce qu'on anticipe la mise en
place de certains des avantages sociaux de la réforme? Je suis favorable à ce
que l'on montre tout de suite aux Français que c'est une réforme courageuse,
car elle équilibre le système, et une réforme positive, car elle apporte de
nouveaux avantages – pour les femmes, les familles monoparentales ou les
retraites de misère. Grâce à cette réforme, tous les Français seront égaux
devant la retraite.
- [Il faudra travailler plus] c'est
certain. C'est ce qu'ont fait tous les pays autour de nous. La seule question
est de savoir sous quelle forme. Le président de la République l'a promis, on
ne touchera pas à l'âge légal de départ. Mais c'est aussi une question de
croissance. Quand le chômage baisse et que la croissance augmente - grâce à
notre politique -, il y a davantage d'argent à répartir. C'est pourquoi vouloir
imposer le capital ou toujours augmenter les cotisations pour équilibrer le
système des retraites, ce serait manger la poule qui produit les œufs.
- [Texte de la réforme des retraites] Le temps est venu de
parler davantage au grand public, d'expliquer, de corriger si nécessaire. Mais
on ne peut pas nous reprocher à la fois de court-circuiter les corps
intermédiaires et de discuter avec les syndicats avant d'avoir un projet tout
ficelé. Le texte n'est pas encore écrit - moi-même, je n'ai pas eu de version
de travail sous les yeux.
- Le Premier ministre présentera les axes de la réforme
quelques jours après la fin des concertations menées par Jean-Paul Delevoye,
avant la fin du mois de décembre. Puis le projet de loi sera présenté au début
de l'année 2020. Ensuite, le débat au Parlement va durer quelques mois. Prendre
tout ce temps est justifié car c'est une réforme profonde, essentielle. Nous
refondons le pacte social de 1945.
- Je comprends que les syndicats aient des revendications.
Nous ne retirerons pas la réforme, mais nous ne sommes pas fermés à la
discussion. Les consultations menées encore cette semaine par le Premier ministre
ont montré que le dialogue social fonctionnait.
- Ceux qui prétendent qu'on pourrait créer un nouveau
système sans parler d'argent ni d'équilibre financier racontent des
«garnousettes», comme on dit à Tourcoing. Le Président a dit que nous ne ferons
pas d'économies dans le cadre de la grande réforme. Mais avant de la mettre en
place, tout le monde a constaté qu'il y a un trou de 10 milliards d'euros à
combler.
- On ne peut pas amender un texte qui n'existe pas. Si
l'objectif de la grève est de nous faire renoncer à la réforme, ce sera
difficile de trouver un compromis. S'il s'agit de préciser certains points,
d'intégrer des revendications légitimes ou de mettre en place des calendriers
de transition adaptés, le Premier ministre a dit que sa porte était ouverte.
- Le gaulliste que je suis aime le référendum. Mais les
Français se sont prononcés lors des élections présidentielle et législatives.
On ne peut sans doute pas voter oui ou non sur un texte aussi engageant. Le
temps long de la discussion sociale est préférable à un référendum.
- Nous n’échouerons pas, la réforme se fera. Être courageux,
très courageux, et être à l’écoute, très à l’écoute, c’est la bonne méthode
pour répondre au paradoxe des Français : ils veulent à la fois un président
fort qui transforme le pays et en même temps à l’écoute de la société et de ses
difficultés. Nous avons déjà montré notre détermination sur la réforme de la
SNCF, sur le droit du travail, l’Assurance chômage, la suppression de la taxe
d’habitation… Nous devons prendre l’opinion à témoin et souligner les avantages
de cette réforme.
- Nous allons d'abord raccourcir les délais de remboursement
de l'Urssaf en cas d'erreur. Par décret, ils vont passer de quatre mois à deux
mois en 2020, puis à un mois en 2021. Nous allons utiliser l'intelligence
artificielle pour repérer les erreurs. On ne redressera pas d'emblée les
entreprises ; on les alertera, il faut transformer les contrôleurs en
conseilleurs. L'Urssaf comme le fisc et les douanes doivent contrôler et
sanctionner les fraudeurs, mais ils doivent surtout accompagner les gens de
bonne foi. Nous lançons une concertation sur la relation de confiance en
matière sociale comme nous l'avons fait en matière fiscale.
- [Prélèvement à la source] Grâce au travail des agents de
mon ministère, le changement s'est opéré sans bug. La réforme est plébiscitée
par les Français. En outre, le recouvrement de l'impôt s'est amélioré. La plus
grande fraude, c'était de ne pas remplir sa déclaration de revenus et tout
simplement de ne pas payer l'impôt dû. À partir du premier janvier, comme
prévu, les particuliers employés à domicile seront prélevés à leur tour. Deux
plateformes, Cesu+ et Pajemploi+, pourront effectuer l'opération automatiquement
à la place de l'employeur. Autre nouveauté : 12 millions de foyers bénéficieront
en 2020 de la déclaration de revenus automatique. S'il n'y a rien à modifier
dans leur déclaration préremplie, ils n'auront pas besoin de la renvoyer, ils
n'auront rien à faire. Enfin, nous allons travailler dès le début d'année
prochaine à ce que les dons, qui n'étaient pas dans la déclaration préremplie,
puissent l'être à l'avenir.
- Avant le rapport de la Cour des comptes sur la fraude
fiscale publié lundi, je vous annonce que nous allons inscrire sur la liste
noire des paradis fiscaux quatre nouveaux pays : Anguilla, les îles Vierges,
les Bahamas et les Seychelles, qui ne sont pas assez coopératifs en matière de
transparence financière. La liste de la France sera donc plus dure que celle de
l'Union européenne.
Muriel Pénicaud
(ministre du Travail)
C'est parti pour la campagne
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Adrien
Taquet (secrétaire d’Etat à la Protection de l’enfance)
Parler des violences faites aux
enfants ne doit pas être uniquement la priorité du 20 novembre : c'est un sujet
de tous les jours.
Amélie
de Montchalin (secrétaire d’Etat aux Affaires européennes)
- Ce n’est pas l’Europe qui est
compliquée, ce sont nos propres règles françaises pour encadrer les projets
européens. C’est ça que nous allons changer, sans chercher de responsables, et
sans invectives.
- La misogynie est un mal répandu en
politique et il arrive qu’on s’oppose plus aux personnes qu’aux idées des
femmes. Je n’ai aucun problème d’ego : je suis déterminée à faire avancer les
choses pour une France et une Europe plus efficace pour ses citoyens.
- Je me bats avec le Président et Didier
Guillaume pour un budget
renforcé de la PAC.
Il est inacceptable que nos agriculteurs français ne puissent pas vivre de leur
travail alors qu’ils nourrissent le monde entier.
- Ça bouge en Europe sur le climat : le Parlement a voté
l’urgence climatique, et le lendemain, j’étais à Prague pour faire avancer un
mécanisme anti-concurrence déloyale climatique à nos frontières. Cet accord
était impensable il y a encore 3 mois.
- Après l’attentat de Londres, notre vigilance reste absolue
contre le fléau terroriste qui est notre premier ennemi, en France, en Europe,
et au Mali, où nos soldats le combattent.
Cédric O (secrétaire
d’Etat chargé du numérique)
Repenser les services publics en
ligne à partir des usagers, c’est mon engagement. L’observatoire de la qualité
des services numériques, rendu public chaque trimestre, permettra à chacun de
mesurer notre action.
Gabriel Attal
(secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education)
Avec Jean-Paul Delevoye, nous avons échangé toute
la matinée avec une centaine de jeunes étudiants, apprentis, actifs, engagés...
Le nouveau système que nous proposons est une chance pour les jeunes, parce
qu’il tient compte des spécificités et parcours de chacun, de façon équitable.
Agnès
Pannier-Runacher (secrétaire d'Etat auprès du ministre
de l'Economie et des Finances)
Interdire le Black Friday serait une mesure
démagogique et n'apporterait rien. Chaque Français a le pouvoir, dans sa manière
de consommer, de changer les règles du jeu en consommant plus durable, plus
responsable et surtout plus français.
Brune Poirson
(secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Transition écologique et
solidaire)
- La loi
Antigaspillage actuellement en débat au Parlement
permettra de faire la transparence sur les exports de déchets à l’étranger par
des trieurs et des recycleurs peu scrupuleux.
- La loi
Antigaspillage prévoit l’interdiction de
destruction des produits neufs invendus pour toutes les entreprises. Les
premières interdictions sont prévues dans les 12 mois de l’adoption de la loi.
Merci à Amazon d’annoncer qu’elle compte la respecter.
Emmanuelle Wargon
(secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Transition écologique et
solidaire)
- Quand on signe un contrat de
transition écologique à Vendôme, quand je soutiens le contrat de transition
écologique à Briançon, ce sont des projets portés par des élus et des
entreprises, mais avec l'État !
- On a une grande question devant
nous : quel modèle de société, de production, de consommation, qui est possible
est souhaitable ? Sachant qu'il faut qu'on arrête d'épuiser les limites de la
planète.
● LaREM
[Nota: dans ce parti,
les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de
droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Richard Ferrand
(président de l’Assemblée nationale)
Trois sauveteurs de Sécurité civile partis secourir
les populations face aux intempéries ont disparu cette nuit à bord d’un
hélicoptère près de Marseille. Au nom de la représentation nationale, je rends
hommage à leur dévouement et adresse mes sincères condoléances aux familles.
Stanislas Guerini
(délégué général)
- Vive émotion en apprenant le lourd
bilan humain des intempéries dans le Sud du pays. Pensées particulières pour
ces 3 héros de la Sécurité civile qui ont perdu la vie. Toute ma solidarité avec les sinistrés
une nouvelle fois durement touchés ce week-end.
-Le 5 décembre, un mur va tomber: le
FN et le PS défileront côte à côte pour la première fois. C’est historique.
- On confond parfois universalité et
homogénéité. Tous les métiers ne se ressemblent pas. Je suis favorable à ce que
la pénibilité au travail soit mieux prise en compte dans le futur système de
retraite.
- [Grève du 5 décembre]. On voit, y compris dans nos
oppositions, que ce pays est rempli de gens qui souhaitent la confrontation. Il
y a une sorte d'attente autour de cette journée, alors que l'on est dans un
moment où l'on doit construire l'avenir du pays, l'avenir de notre système de
retraite. Mais, oui, le 5 décembre sera un moment de rupture: le Parti
socialiste ira manifester aux côtés du Rassemblement national… c'est une
première! Alors même que le partenaire historique du PS, la CFDT, ne
participera pas au mouvement.
- [Retraites] Parfois, on nous fait la réflexion que l'on
dit trop de choses trop tôt, et parfois que l'on n'en dit pas assez… Nous avons
fait le choix de communiquer tôt parce que nous avons décidé de prendre le
temps de construire cette réforme avec les Français. Il y a aujourd'hui des
principes qui recueillent l'adhésion des Français et sur lesquels nous ne
dévierons pas: un système plus juste, plus universel, et responsable, car il
portera son propre équilibre. Mais on assume, aussi, de prendre le temps de
créer de l'adhésion sur les points les plus délicats, comme les rythmes de
transition ou les modalités de remises à l'équilibre du système. Depuis bientôt
deux ans, plus de 350 rencontres ont été organisées avec les organisations
syndicales. On assume cette méthode-là.
- Tout le monde [au gouvernement] est très aligné sur les
principes fondamentaux de cette réforme [des retraitees] et sur la nécessité de
maintenir le dialogue. C'est important que les partenaires syndicaux puissent
se prononcer. D'ailleurs, ce que je trouve intéressant, c'est qu'ils ont
beaucoup à dire, beaucoup à demander, et contrairement à ce que l'imaginaire
collectif veut bien laisser penser, il y en a beaucoup qui sont en faveur du
régime universel: l'UNSA, la CFTC, le Medef, la CFDT… Et pour ceux qui ne le
sont pas, ils ont des choses à demander. Ils savent que nous voulons faire
cette réforme, mais qu'il y a néanmoins du grain à moudre pour
l'enrichir.
- Emmanuel Macron n'est pas un «hyper-président» qui décide
de tout. On le voit bien sur la construction de la réforme des retraites où une
large place est laissée aux organisations syndicales et patronales. Mais on se
méprend sur la nature de l'Acte II du quinquennat si on pense que le président
ne doit pas aller au contact. (…) [Il est] hyper présent, mais pas
«hyper-président». Ce serait antinomique avec ce qu'a été le grand débat, des
heures et des heures de présence sur le terrain avec les maires et nos
concitoyens, que d'avoir un président qui délaisse le terrain. En allant au
contact, il vient d'abord se nourrir de ce que les Français ont à dire et de la
diversité des situations et des territoires. On ne peut pas reprocher au
président de vouloir être au plus près des Français.
- [«Crise» à LaREM] Ce que je vois, c'est une adhésion au
projet que l'on porte qui n'a jamais été aussi forte. La trajectoire naturelle
d'un quinquennat, c'est le rétrécissement de la majorité présidentielle. On vit
exactement le contraire dans ce quinquennat : les lois sont votées avec
des majorités de plus en plus larges à l'Assemblée nationale,
et la majorité s'élargit. D'ailleurs, chaque fois qu'on a dit que ce groupe se
déchirerait, au sujet de l'immigration par exemple, il a montré sa capacité à
intégrer ses nuances, la pluralité de ses opinions, pour produire une ligne politique
claire. C'est une force!
- [«Crise» à LaREM] C'est à force de parler de
« blues » qu'on devient, comme le dit Richard Ferrand, totalement
neurasthénique. Il faut arrêter de parler de blues, de déprime ! On voit
surtout une majorité qui fait passer des réformes comme aucune autre majorité
ne l'avait fait dans une première moitié de quinquennat. Elle est en train de
gagner la bataille de l'emploi, notamment de l'emploi industriel qui était
détruit depuis des décennies. Soyons fiers de notre bilan à mi-mandat. Mais
soyons humbles, car de grands enjeux sont encore devant nous. Nous devons avoir
une obsession: la transformation sur le terrain des réformes votées à
l'Assemblée nationale. Ce sera central, notamment aux élections municipales.
- [Bilan d’une année à la tête de
LaREM] Il y avait un premier besoin très identifié : faire
d'En marche! un lieu de débat politique. Aujourd'hui, ma
satisfaction, c'est que le débat vive au sein du mouvement. On entendait
parfois, il y a un an, que le mouvement était le maillon faible de la macronie.
Aujourd'hui, on y fixe la ligne politique sur de nombreux sujets, comme récemment
sur l'immigration. Il est également devenu un lieu de production d'idées. On
s'est engagé d'abord dans le grand débat ! J'ai pris mes fonctions le 1er
décembre 2018, le jour même où l'Arc de Triomphe était vandalisé. Je
n'oublierai jamais ce moment de colère dans le pays. Partout en France,
les adhérents d'En marche ! ont mis toute leur énergie dans le grand débat
et on a été force de proposition après ces semaines de discussions. Quand le
président de la République a donné les grandes lignes de l'Acte II, beaucoup
d'idées que nous avions portées ont été reprises, comme celle,
fondamentale, de la Convention citoyenne sur le climat. N'oublions pas non plus
que pour les élections européennes, LREM a produit le programme le plus solide
avec 79 propositions, dont certaines se concrétisent déjà comme la Banque pour
le climat. Il y a maintenant un troisième temps de production d'idées pour voir
comment on transforme concrètement ce qu'on a voté à l'Assemblée à travers les
relais que seront nos élus locaux. On est en train de construire un catalogue
de mesures, environ 200 propositions phares, qui irrigueront les programmes des
candidats aux élections municipales.
- Je ne vois aucune formation politique qui aujourd'hui met
des idées sur la table dans les élections municipales. Pour les Françaises et
les Français, cette séquence s'ouvrira plutôt début 2020. Ils se poseront
concrètement la question de ce qu'ils veulent pour leur ville. Les municipales,
c'est répondre à des questions assez simples qui concernent avant tout la
ville, donc je n'ai pas la naïveté de penser qu'il doit y avoir un programme
national. En revanche, il ne s'agit pas d'un programme sans idéologie et je ne
confonds pas le dépassement des étiquettes avec l'absence d'idées. On mène ce
travail en partant du terrain. Je me suis lancé dans un tour de France. Je le
fais thématique par thématique : sur la transition écologique, sur
l'attractivité économique, sur les solidarités, les mobilités, en
partant chaque fois de projets qui marchent. On mettra à disposition des
candidats un catalogue de mesures pour nourrir leur programme et on présentera
ce travail début janvier à travers une quinzaine de propositions phares qui
traduiront nos priorités politiques. Il s'agira de bâtir des villes plus
durables, plus solidaires, avec des tarifs différenciés pour les services
publics, plus inclusives sur la question du handicap mais aussi de l'égalité
entre les femmes et les hommes, de construire une démocratie participative à
l'échelon local, de donner plus de pouvoirs à nos citoyens, notamment
d'interpellation des maires. On verra progressivement se dessiner la ville progressiste,
la ville En marche!.
- LaREM a toujours été au rendez-vous de la lutte contre le
RN. On n'a jamais esquivé la confrontation projet contre projet. C'était le cas
de façon évidente à la présidentielle et ça a été à nouveau le cas aux
européennes. En ce qui concerne les municipales, il faut d'abord faire le vrai
bilan des villes administrées par le RN. Ce bilan n'est pas glorieux en
réalité. Mais on ne peut pas se contenter de le pointer du doigt et de faire un
livre noir. Ce qui fait reculer le Front national, c'est quand on arrive à
apporter des solutions. Chaque fois que l'on règle un problème, on rabougrit la
petite boutique de ce parti qui porte une vision misérabiliste des territoires.
Les territoires dans lesquels le FN prospère ont des attentes diverses. Dans le
bassin minier, le Nord, il fait son lit du chômage et de la désespérance
économique. On a une crédibilité parce qu'on est en train de remettre de
l'industrie dans les territoires de France. Il y a aussi un FN des ruralités
qui attise les braises de la distance avec les services publics. Remettre des
services publics dans ces territoires pour que Marianne soit visible est la
meilleure réponse que nous pouvons apporter. Et puis il y a le Front national
du Sud, plus identitaire, qui fait son lit sur les peurs réelles ou parfois
attisées et fantasmées par le FN. Il faudra montrer que la majorité n'a aucune
naïveté sur les sujets régaliens de sécurité et qu'on n'est pas simplement dans
l'invective ou l'incantation. Nous, on ferme des débits de boisson dans
lesquels les femmes ne sont pas les bienvenues. Nous, on ferme des écoles hors
contrat dans lesquelles il y a des risques de communautarisme. Nous, on ferme
des lieux de culte où les prédicateurs prônent la violence. C'est de cette
façon-là qu'on fera reculer le FN.
- [lutte contre le communautarisme] Je
souhaite que l'on évite l'idéologie et l'incantation sur ce sujet. Je vois trop
de démarches politiciennes, de projets de lois inutiles. Je pense à la
proposition de la loi Retailleau qui est pour moi l'archétype de la loi inutile
et de la mise en scène de notre propre impuissance. Nous, on a une approche de
solutions concrètes qui s'inspirent d'expériences d'élus locaux dans la
perspective des élections municipales parce qu'on va faire arriver aux
responsabilités une nouvelle génération. On n'a pas le droit de les laisser
seuls. Je crois que le président a bien fixé la ligne : l'interdiction
législative des listes communautaires est une vue de l'esprit. Personne ne
porte une liste en criant sur tous les toits qu'elle est communautaire. En
revanche, les engagements que l'on demande à nos élus locaux sont extrêmement
clairs. On a fait signer une charte éthique à l'ensemble de nos candidats
investis ou soutenus par LREM pour appliquer strictement la loi de 1905, les
principes de laïcité, d'égalité entre les femmes et les hommes, de neutralité
religieuse pour les élus. Ces engagements-là sont non négociables. Ce qui est
très important, c'est de sortir l'élu local de sa solitude. On a mené 35 auditions
ces dernières semaines, notamment avec des élus locaux de tous bords. En
janvier, on réunira tous les candidats de LaREM pour parler de ça. Les défis
qui sont posés sont chaque jour un peu nouveaux. Il y a une grande inventivité
dans le fait communautaire. C'est pourquoi nous réunirons nos élus locaux
chaque année. Ils doivent faire partie d'une alliance républicaine. Ils sont
les premières vigies de la République sur le terrain.
- [Muncipales 2020] Je dialogue chaque semaine avec les
formations politiques de la majorité. On n'a pas le droit de rester enfermé
dans l'idée qu'il y a, d'un côté, les premiers des Marcheurs, et de l'autre
ceux qui n'auraient jamais le sésame de la majorité. Vous verrez quand on aura
nos investitures qu'on aura des stratégies convergentes avec eux dans 90 %
des villes. Ma position, c'est qu'il y a un enjeu de cohérence à relever
ensemble. Je souhaite travailler avec des élus qui veulent la réussite du
président de la République et de la majorité présidentielle. Il y a parfois des
situations locales qui font que nous ne parvenons pas à nous mettre d'accord
avec nos partenaires politiques. Et nous l'acceptons. Cela ne remet aucunement
en cause le travail que nous sommes en train de mener au niveau national de
construction de la majorité présidentielle. Notre souci de cohérence va devenir
chaque jour un peu plus prégnant au fur et à mesure que nous allons avancer
dans la préparation de l'élection de 2022.
Gilles
Le Gendre (président du groupe à l’Assemblée nationale)
Les députés LaREM ont appris avec
consternation la perte de trois hommes de la Sécurité
civile engagés dans les opérations de secours
dans les intempéries. Nos pensées émues vont aux familles de ces héros et à
leurs camarades en ce jour de deuil pour la patrie.
Aurore Bergé
(porte-parole)
Les premiers de cordée, c'est le
monde culturel" La culture comme facteur d'émancipation, d'inclusion dans
la société et de reconnaissance dans la citoyenneté, de lien social et de
cohésion nationale.
Hugues Renson
(député)
- Le progressisme, c’est le combat
pour l’écologie, les solidarités et le renouveau démocratique. Ce n’est pas une
stratégie attrape-tout. C’est un combat de convictions avec lesquelles on ne
transige pas.
- Les dérèglements climatiques se
manifestent partout sur la planète, les scientifiques ne cessent d’alerter sur
la gravité de la situation, la jeunesse se mobilise... Alors que s’ouvre la COP25 à Madrid, les États doivent
revoir à la hausse leurs engagements. Il y a urgence.
- La journée mondiale de lutte contre
le sida nous permet de rappeler une triste vérité : le virus n’a toujours pas
été vaincu. L’épidémie est loin d’être éteinte : chaque année, plus de 6000
personnes découvrent leur séropositivité. En France, et partout dans le monde,
nous devons faire davantage. La politique de prévention doit être amplifiée et
repensée, en particulier auprès des jeunes, qui méconnaissent aujourd’hui trop
souvent les moyens actuels de protection. L’offre de dépistage du VIH doit être
améliorée. On estime qu’environ 24 000 personnes contaminées ignorent leur
statut sérologique, ce qui serait à l’origine de plus de 60 % des nouvelles
contaminations, limitant ainsi le contrôle de l’épidémie. Il est insupportable
que les séropositifs ne puissent mener une vie normale, travailler, emprunter.
De nouvelles campagnes de lutte contre les discriminations doivent être menées.
Etre séropositif et sous traitement, c’est ne présenter aucun risque de
transmission du VIH
●MoDem
Sylvain
Wasserman (député)
- L’émergence des lanceurs d’alerte est un fait de société
dans notre monde des réseaux sociaux et des nouvelles technologies de
l’information parce que chaque citoyen qui veut lancer une alerte peut
techniquement le faire. Mais les lanceurs d’alerte deviennent de plus en plus
de véritables acteurs de la vie démocratique. La question qui se pose
aujourd’hui est celle des conséquences auxquelles les lanceurs d’alerte
s’exposent et donc de la protection que nous devons leur apporter. De fait, la
protection des lanceurs d’alerte est devenue, pour nos sociétés, un véritable
marqueur démocratique. Les lanceurs d’alertes doivent trouver leur juste place
dans notre société et nos Etats doivent trouver la juste protection qui leur est
indispensable dans leur action.
- Il y a de très nombreux domaines où sans lanceurs
d’alerte, les défis posés à nos démocraties ne pourront trouver de solution: la
lutte contre la grande corruption et le blanchiment d’argent bien sûr, mais
aussi des nouveaux enjeux tels que la liberté individuelle menacée par
l’utilisation frauduleuse en masse de données personnelles, les atteintes à
l’environnement ou les menaces sur la santé publique par exemple.
- En France la législation protégeant les lanceurs d’alerte
est l’une des meilleures d’Europe grâce à la loi Sapin II qui a donné
une définition claire et globale de ce qu’est un lanceur d’alerte. Plus
largement de nombreux Etats membres du Conseil de l’Europe (Albanie,
Croatie, République Tchègue, Estonie, Finlande, France, Géorgie, Hongrie,
Lituanie, Lettonie, Macédoine du Nord, Moldavie, Monténégro, Pologne, Roumanie,
Serbie, République Slovaque, Espagne, Suède, Suisse et Royaume-Uni) ont adopté
des lois visant à mieux protéger les lanceurs d’alerte de manière générale ou
au moins dans certains secteurs. A noter cependant qu’une bonne loi ne garantit
pas une bonne protection des lanceurs d’alerte si elle n’est pas bien appliquée.
- [Il y a] 13 propositions de mon rapport ,(sur les lanceurs
d’alerte]. Je peux par exemple vous mentionner la mise en place d’une
autorité indépendante dans chaque pays qui serait chargée d’assister les
lanceurs d’alerte, avec quatre objectifs : accompagner le lanceur d’alerte
notamment pour l’aider à qualifier s’il relève ou pas de ce statut, limiter le
risque de représailles (procédures «baillon» qui visent à ensevelir le lanceur
d’alerte sous des procédures abusives), s’assurer qu’une alerte lancée ait
toutes ses chances d’aboutir, quels que soient les intérêts en jeu, et assurer un
lien avec les autorités judiciaires en tant qu’interlocuteur fiable. Ces
autorités indépendantes auraient vocation à constituer un véritable réseau
européen qui permettrait le partage des bonnes pratiques et de leur expérience
s’agissant des enjeux et des difficultés rencontrées dans leur mission. Autres
préconisations : pouvoir transférer le lancement d’alerte à une personne
morale, faire bénéficier les lanceurs d’alerte d’un droit d’asile spécifique
(en permettant dans des cas exceptionnels que les lanceurs d’alerte
introduisent la demande depuis leur lieu de séjour à l’étranger qui est
impossible aujourd’hui), mais aussi des actions en faveur de l’éco système de
la société civile et des associations qui sont des acteurs clefs de la
protection des lanceurs d’alerte.
Bruno Millienne
(député)
- Trois héros du quotidien, deux de
la Sécurité civile et
un pompier ont perdu
la vie en allant secourir celle des autres. Je pense à leurs familles et à
leurs proches. Hommage à leur abnégation de tous les jours.
- Il est clair que la France ne peut
assumer seule la sécurisation du Mali et ses environs. Pour autant, elle est
légitime à dire par la voix du Président que «toutes les options sont sur la
table». Il en va de l'éradication du djihadisme dans cette zone.
- Radicalisation et Communautarisme
apparaissent indéniablement comme les fléaux de ce siècle. C’est unis, États,
élus, associations, que nous parviendrons à rétablir le vivre-ensemble
essentiel à notre pacte républicain.
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