Boris Johnson, le premier ministre sortant, a donc gagné son pari et il sort des élections
législatives anticipées qu’il a voulues avec une très forte majorité de son
parti, les Tories (conservateurs), à la Chambre des communes.
Les Travaillistes (socialistes) sont eux laminés avec leur
leader, Jeremy Corbyn, dans une bien mauvaise posture.
Pour bien comprendre ce qui vient de se passer, il suffit de
dire que le résultat des Conservateurs est le meilleur depuis l’ère de Margaret
Thatcher et que celui des Travaillistes est le plus mauvais depuis des décennies.
Et c’est le populisme de droite, incarné sans pudeur par Johnson,
qui l’emporte devant un populisme de gauche fortement teinté d’extrémisme représenté
par Corbyn.
Pour les Liberal democrats (centristes) le sentiment est
très mitigé.
Si l’on parle du résultat en lui-même, ce n’est pas une
défaite puisqu’ils progressent par rapport à la précédente élection.
Mais – et ce mais est important – ils partaient d’un score
très bas qui n’était pas très difficile à battre et, surtout, ils n’ont
absolument pas réussi à valider, à la fois, leurs bons scores lors des
dernières élections européennes et locales ainsi que le fait d’être le seul
parti à être opposé au Brexit alors même qu’une moitié de la population partage
leur point de vue.
Ajoutons, malgré tout, que le système électoral britannique
(majoritaire à un tour) leur est très défavorable et que le système du
bipartisme que connait généralement le pays (et qui avait été écorné lors des
précédents législatives) a retrouvé sa vigueur, mais ceci n’expliquant pas en
entier la faiblesse du résultat obtenu.
Sans doute que la très mauvaise image de marque provenant de
leur passage raté au pouvoir entre 2010 et 2015 (dans un gouvernement de
coalition avec les conservateurs) n’a pas joué en leur faveur, non plus.
Dans l’attente des résultats, les sondages sortie des urnes donnent
(avec une majorité absolue à 326):
- Conservateurs: 368 sièges (+50)
- Travaillistes: 191 sièges (-71)
- Nationalistes écossais: 55 (+20)
- Liberal democrats; 13 (+1)
- Indépendantistes gallois 3 (-1)
- Green party: 1 (=)
- Autres: 19 (+1) (dont les députés d’Irlande du Nord)
[Mise à jour du 13/12/2019 à 15h30]
Résultat de l’élection:
Parti
|
%
|
+/-
|
sièges
|
+/-
|
Parti Conservateur
|
43,50
|
+1,2
|
364
|
+46
|
Parti Travailliste
|
32,40
|
-7,9
|
203
|
-59
|
Liberaux Démocrates
|
11,40
|
+4,2
|
11
|
-1
|
Parti national écossais
|
3,90
|
+0,9
|
48
|
+13
|
Verts
|
2,70
|
+1,1
|
1
|
=
|
Parti du Brexit
|
2,00
|
nouveau
|
0
|
=
|
Parti unioniste démocrate (Irlande du nord)
|
0,80
|
-0,1
|
8
|
-2
|
Sinn Féin
|
0,50
|
-0,2
|
7
|
=
|
Plaid Cymru (indépendantistes gallois)
|
0,50
|
=
|
4
|
=
|
Alliance de l’Irlande du
Nord
|
0,4
|
+0,2
|
1
|
+1
|
Parti social-démocrate (Irlande du Nord)
|
0,4
|
+0,1
|
2
|
+2
|
A noter
- Le Parti Conservateur gagne
le plus de sièges (46) et obtient la majorité absolue à la Chambre des communes
- Bien qu’ils perdent un siège
les Libéraux Démocrates (centristes) sont ceux qui progressent le plus en termes
de voix (+4,2%)
- Le Parti Travailliste connait
un grave échec, tant en termes de voix (-7,9%) qu’en termes de sièges (-59)
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