Trump, insulteur en chef |
Trump, Mélenchon, Salvini, Le Pen, Farrage, Bolsonaro,
Erdogan et compagnie mais aussi les membres des gilets jaunes ou du Tea party, tous
ont un point commun: l’insulte comme argument politique.
Comme l’ont montré les multiples dérapages verbaux d’un Jean-Luc
Mélenchon ou d’un Donald Trump (qu’ils assument et revendiquent), l’insulte
serait donc devenue légitime dans le débat politique.
Je laisse évidemment la responsabilité de cette
justification au «lider maximo» de la France insoumise et au maniaque du Tweet
de la Maison blanche.
Or donc, les propos orduriers et les appellations abjectes font
un retour en force et les récents propos de Jaïr Bolsonaro, le président
d’extrême-droite du Brésil, et de ceux de l’autocrate turc, Recep Erdogan, sur
Emmanuel Macron en sont une nouvelle preuve.
Si l’on s’arrête sur les personnes visées par ces insultes,
on se rend compte que ce sont avant tout les défenseurs de la démocratie
républicaine et, au premier rang de ceux-ci, les centristes qui en sont les victimes.
Ce n’est guère étonnant si l’on veut se rappeler que les
centristes sont ceux qui prônent dans une démocratie républicaine un débat
politique apaisé alors que la Droite et la Gauche en sont demeurés à ce que la
politique soit une confrontation et un combat de tous instants (les centristes
cantonnant le combat à toutes les pensées extrémismes totalitaires) où tous les
coups sont permis.
Et c’est d’autant plus facile que ces mêmes centristes se
font un honneur de ne pas répondre par l’invective et l’insulte.
Il suffit de voir avec quelle dignité Barack Obama a
encaissé les injures pendant les huit années de sa présidence sans jamais
s’abaisser au niveau de ceux qui les proféraient pour voir la différence entre
la personnalité politique respectable et le politicien abject.
Dans notre pays, on ne calcule même plus le nombre
d’invectives et de grossièretés dont le Président de la République a été
victime, non plus celles qui ont visé les membres de la majorité
présidentielle, au cours des derniers mois.
Ces comportements inacceptables dans une démocratie où le
débat politique est libre, donc qui ne nécessite aucunement les propos
orduriers comme mode d’expression légitime, ne sont pas anodins.
L’insulte même la plus grossière a pour but de montrer du
doigt l’ennemi avec efficacité et de le diaboliser aux yeux de ses partisans tout
en tentant de le discréditer aux yeux de la population dont une partie est
toujours avide d’exemples venus d’«en haut» pour, elle-même verser dans
l’ignominie.
Que l’on se rappelle comment tous les régimes et les
mouvements idéologiques haineux ont fait pour caractériser ceux qui devaient
être les personnes à abattre.
Le régime nazi vis-à-vis des juifs et de tous ceux qui
devaient être éliminés, a montré le poids des mots dans le processus qui a
abouti à ces crimes contre l’Humanité où une grande partie de la population
allemande a été la complice totalement consentante.
Car, oui, in fine, l’insulte n’est pas toujours, loin de là,
un fusil chargé à blanc.
Centristement votre.
Le Centriste
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