Les bureaux du CREC à Paris sont installés dans une
résidence construite à l’emplacement de l’ancien Vel d’Hiv de sinistre mémoire.
Juste à côté, se trouve, dans l’immeuble qui abrite les
rédactions du Parisien et des Echos, un petit jardin mémoriel pour tous les
enfants juifs qui ont été victimes des rafles puis, pour beaucoup, séparés de
leurs parents puis mis dans des wagons à bestiaux pour des camps de
concentration dont ils ne sont jamais revenus.
Il y a dans ce lieu du souvenir, un mur sur lequel sont
inscrits tous les noms de ces petits garçons et ces petites filles.
Une liste beaucoup beaucoup trop longue.
Et une liste infâmante à laquelle, nous Français, avons participé
à l’établir et qui restera à jamais une tâche sur la lâcheté dont nous avons
fait preuve, voire à la complicité active à laquelle nous avons pris part.
Ce ne sont pas seulement le souvenir de ces petits corps
gazés puis mis dans des fours crématoires ou victimes d’expérimentations «scientifiques»
et qui se mourraient à plus ou moins petit feu dans des baraquements insalubres
derrière des fils de fer barbelés et des miradors qui doit nous hanter (nombre
des ces enfants ne sont même pas parvenus vivants du long voyage inhumain que
les nazis leur ont infligé en toute connaissance de cause) mais cette peur et
cette angoisse qui les ont étreints, seuls, séparés de leurs parents, pleurant,
assoiffés et affamés, n’ayant aucun endroit pour faire leurs besoins.
Alors, quand je vois des manifestants pour une marche contre
les lois de la république qui seraient soi-disant «liberticides» parce que
soi-disant «islamophobes», porter des étoiles jaunes pour comparer leur
situation présente en France à celle des juifs pendant la Seconde guerre mondiale,
je ne peux qu’éprouver un sentiment profond de honte.
Et quand je vois que des parents ont osé affubler d’une
telle étoile une petite fille prise complaisamment en photo par les réseaux sociaux
et qui sourit – tant mieux pour elle qui vit dans un endroit où elle peut le
faire dans toute l’innocence de son enfance –, je ne peux qu’éprouver du dégoût
pour ces adultes (et penser qu’il sera difficile à ladite petite fille de
regarder cette photo dans quelques années sans éprouver une extrême gêne d’avoir
été manipulée de cette manière).
Oui, honte et dégoût devant une instrumentalisation de la
shoah dont on rappellera aux manifestants – au nombre desquels on trouvait des
politiques surtout venus de l’extrême-gauche et de l’écologie – qui ont défilé,
que la «solution finale» était saluée, soutenue et encouragée par nombre de communautés
musulmanes et que, en raison de celle-ci et uniquement pour cela, le grand
mufti de Jérusalem de l’époque fut un adorateur d’Adolph Hitler et leva des
volontaires musulmans pour se battre aux côtés des SS.
Et l’on n’oubliera pas que Mein Kampf, la bible nationale-socialiste,
est toujours en vente libre dans les pays arabes et que nombre de criminels
nazis, notamment ceux qui permirent les camps de concentration d’exister et de
fonctionner, où moururent tous les enfants déportés du Vel d’Hiv, ont trouvé
refuge auprès des régimes de Syrie, d’Irak de Libye et d’ailleurs.
On sait que les organisateurs de cette manifestation sont
des ennemis de la démocratie républicaine, celle qui défend la liberté,
notamment la liberté d’expression et la liberté d’être ce que l’on veut en respectant
l’autre.
Car s’ils ont constamment à la bouche les mots «respect» et «dignité»,
c’est seulement pour eux et en faveur de leur idéologie totalitaire qu’ils les
réclament, pour leur vision rétrograde et leurs appels à la violence contre
tous ceux qui ne pensent pas comme eux et à les faire taire.
Mais ces organisateurs ont semble-t-il oublié jusqu’à la
décence même, ce qui a permis à des manifestants dont on a peine à qualifier le
comportement et leur degré de saleté ainsi que leur QI mais surtout leur QE
(quotient émotionnel), à arborer joyeusement une étoile jaune.
Oui, cette manifestation ne peut qu’inspirer que la honte et
le dégoût pour un centriste qui place les valeurs humanistes au plus haut degré
de son engagement politique, philosophique et de vie.
Et qui n’oubliera jamais ces enfants martyrs, suppliciés par
la pire barbarie.
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