Si l’on en croit une projection en sièges publiée le 27
novembre par l’institut YouGov, les Conservateurs sont partis pour remporter,
non seulement, la majorité des sièges à la Chambre des communes lors des
législatives du 12 décembre prochain, mais une large victoire telle qu’ils ne l’avaient
plus connue depuis l’ère de Margaret Thatcher.
Crédités de 359 députés (sur les 650 que comptent la
chambre), ils devanceraient les Travaillistes (avec 211 sièges), les
indépendantistes écossais du SNP (avec 43 sièges) et les Liberal democrats
centristes (avec seulement 13 députés), le parti du Brexit n’ayant aucun élu
ainsi que les Verts.
Mais les responsables de cette étude disent également qu’il
s’agit d’une photographie de la campagne à un moment donné et que les chiffres
pourraient être totalement différents dans deux semaines…
Bien évidemment, les résultats des sondages donnent une
image totalement différente de la campagne (rappelons que le système électoral
britannique est par circonscription et à un tour avec l’élection du candidat
qui arrive en tête quel que soit son score) puisque si les Conservateurs sont
en tête depuis son début et sans contestation possible, ils ne totalisent
cependant qu’entre 41% et 43% des intentions de vote, devant les Travaillistes
(entre 30% et 34%), les Liberal democrats (entre 13% et 16%), le Parti du
Brexit et les Verts (entre 3% et 5%), le SNP (entre 3% et 4%).
Les centristes sont ainsi le troisième parti du pays mais ne
réussissent toujours pas à se rapprocher des Travaillistes et encore moins des
Conservateurs.
Leur message, dans un système politique traditionnellement
dominé par la Gauche et la Droite, ne parvient pas à susciter une dynamique
même si, rappelons-le, leur score est déjà plus du double que lors de la
précédente législative (qui avait néanmoins été un camouflet pour eux).
Leur programme est bien sûr dominé par leur opposition au Brexit.
Mais ils militent également et entre autres pour une vraie
politique contre les agressions au couteau (qui sont en augmentation
exponentielle dans le pays); l'augmentation de l'impôt sur le revenu de 1% afin
de recueillir des fonds en faveur du système de santé public, le NHS, en grande
difficulté actuellement avec un risque de graves détériorations; la garde
gratuite pour les enfants de deux à quatre ans; le recrutement de 20.000
enseignants supplémentaires; parvenir à 80% de la production d'électricité à
partir de sources renouvelables d'ici à 2030 (dans le cadre d’un large programme
pour lutter contre le réchauffement climatique); taxer ceux qui voyagent fréquemment
par l’avion; un gel des tarifs ferroviaires; la légalisation du cannabis.
A noter que dans nombre de circonscriptions, afin de
permettre aux candidats du «Remain» (les partisans de ceux qui veulent demeurer
dans l’UE) les mieux placés d’avoir une chance de l’emporter, une alliance a
été nouée entre les Liberal democrats, les Verts (Green party) et les
indépendantistes du Pays de Galle (Plaid Cymru).
De même, plusieurs anciens élus conservateurs opposés à la
politique de Boris Johnson (en particulier sur le Brexit) ont décidé de
soutenir des candidats centristes.
Plusieurs événements récents pourraient faire évoluer les
votes, notamment les accusations de plus en plus fortes d’antisémitisme qui pèsent
sur les Travaillistes et surtout sur leur leader Jeremy Corbyn (à l’opposé,
certains accusent les Conservateurs d’«islamophobie»…) ainsi que l’attentat
terroriste qui a eu lieu le 29 novembre dans le quartier du London bridge par
un islamiste et qui a fait deux morts.
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