Albert Rivera, président de Ciudadanos |
C’est une véritable gifle qu’a reçu Ciudadanos lors des
élections législatives du 10 novembre en Espagne.
Avec seulement 6,10% des voix, dix députés et zéro sénateur
élus (contre 15,7%, 57 députés et 5 sénateurs lors des élections d’avril
dernier), le parti centriste perd pas moins de 9,8% des électeurs, 47 sièges de
députés et tous ses sénateurs.
Il se retrouve désormais cinquième parti national du pays
derrière les socialistes (28,01% et 120 députés), les conservateurs (20,80% et
87 députés) et, surtout, l’extrême-droite (15,10% et 52 dépurés) et l’extrême-gauche
(12,84% et 35 sièges).
Les résultats sont encore pires que ce que prévoyaient des
sondages pourtant particulièrement alarmants.
Ciudadanos paye ici son ambiguïté depuis plusieurs mois et
les positions de son leader, Albert Rivera, qui ont semblé mettre de l’huile
sur le feu plutôt que de trouver des solutions à la crise politique que connait
le pays (quatre élections législatives en quatre ans et toujours pas de
majorité pour gouverner le pays).
Nombre de membres du parti ont sonné l’alarme mais Rivera
n’a pas voulu dévier de son positionnement en refusant toute alliance avec le
Parti socialiste et en privilégiant des alliances avec le Parti populaire
(droite) qui, lui-même, avait conclu des accords avec Vox (extrême-droite).
Si ses critiques envers les socialistes n’étaient pas dénuées
de tout fondement, au contraire (il critiquait le double-jeu des socialistes
qui négociaient avec l’extrême-gauche et les mouvements indépendantistes pour
trouver une majorité improbable et surtout dangereuse pour l’unité du pays, un
des cheval de bataille de Ciudadanos), il n’a pas su expliquer correctement les
enjeux et son intransigeance.
Cette dernière a abouti à une nouvelle élection alors même
que les Espagnols auraient nettement préféré qu’il puisse y avoir une majorité
entre les socialistes et les centristes, voire un soutien sans participation de
ces derniers envers les premiers.
De plus, en provoquant de nouvelles élections, Rivera vient
de permettre à Vox, le parti d’extrême-droite de devenir, à la place de
Ciudadanos, la troisième force politique du pays.
Voilà une faute inexcusable et une responsabilité terrible
qui vont peser lourd sur ses épaules et celles de son parti dont il est
difficile de dire s’il va parvenir à se relever de ce désastre électoral.
Dès les résultats définitifs connus, Albert Rivera a
déclaré:
«Sans ménagement aucun, il s’agit d’un mauvais résultat que
j'assume personnellement. Le Comité exécutif national se réunira demain et nous
proposons un Congrès extraordinaire pour que les militants de ce parti prennent
les rênes de leur avenir.
Ce qui pourrait signifier d’importants changements pour
Ciudadanos dont la dynamique, voici quelques mois, semblait si irrésistible que
d’aucuns prévoyaient, à terme rapproché, son accession au pouvoir…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les commentaires anonymes ne sont pas publiés ainsi que ceux qui seraient insultants ou qui ne concernent pas le Centre et le Centrisme.