Par Aris de Hesselin
& Alexandre Vatimbella
Dans cette rubrique, nous publions les
points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement
ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire
progresser la pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat
international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation
humaniste.
Alexandre Vatimbella est le directeur du
CREC.
Salut militaire des footballeurs turcs |
Ceux qui prétendent que le sport et la politique n’ont rien
à voir sont soit de vulgaires menteurs, soit n’y connaissent rien.
Et ceux qui affirment que la politique ne devrait pas
instrumentaliser le sport sont de doux rêveurs qui devraient se replonger dans
l’Histoire.
La compétition sportive – qui n’est pas à confondre avec
l’exercice physique que l’on fait pour soi-même –, est, depuis son invention,
un affrontement pour savoir qui sera le plus fort ce qui a évidemment des implications
politiques.
Les Jeux olympiques que les Grecs ont inventé était une
compétition où les vainqueurs étaient célébrés dans leur communauté, à qui on
donnait des cadeaux et des droits particuliers alors que les vaincus pouvaient
être bannis des leurs, voire tués parce qu’ils les avaient ridiculisées.
Et qui peut prétendre que le nauséabond baron de Coubertin,
proche des idées de Mussolini et de Hitler, raciste dans l’âme, n’a pas recréé
ces même jeux dans la même optique en tentant de les habiller d’une gentille
confrontation où l’«essentiel est de participer» (sic!).
Qui peut réellement croire que des femmes et des hommes se
lancent dans l’activité sportive comme professionnels (ou même en tant
qu’amateurs) et dédient leur existence à cette activité pour ne pas gagner.
Dire cela, c’est complètement méconnaître le moteur de leur
implication.
Et quand Jesse Owens gagne le 100 mètres aux Jeux olympiques
de Berlin en 1936 devant un Hitler médusé, oui, sa victoire est autant sportive
que politique.
Et quand, actuellement, les footballeurs turcs font un salut
militaire lors de leur hymne national pour honorer leur président Erdogan et
afficher leur soutien à l’attaque contre les Kurdes, rien de plus normal (la
normalité n’étant évidemment pas ce qui est bien mais ce qui relève de ce qui
est commun dans la logique du comportement humain).
Ils prennent le football pour ce qu’il est, une des plus
formidables arènes politiques qui soient et qui fait que quand la France gagne
la Coup du monde, des millions de gens se réjouissent et sont fiers de leur
pays.
Ce qui est exactement ce qui se passe quand une autre nation
l’emporte.
Le football dont certains considèrent – parce que c’est le
sport le plus populaire – qu’il a remplacé avec bonheur – parce que l’on ne tue
pas les adversaires – la guerre…
Si cela n’est pas de la politique, alors rien n’en est!
Du coup, demander l’annulation d’un match au nom d’idéaux
politiques et de défense de la liberté comme l’a fait Jean-Christophe Lagarde
pour le France-Turquie qui vient de se dérouler n’est absolument pas hors-sujet,
bien au contraire.
Et tous les centristes auraient du demander la même chose au
nom de l’humanisme et du refus d’accepter l’agression meurtrière de l’armée
turque en Syrie contre les Kurdes.
D’autant que dans notre XXI° siècle, le sport possède une
puissance qu’il n’a sans doute jamais eu auparavant.
Une puissance politique évidemment.
Aris de Hesselin
Alexandre Vatimbella
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les commentaires anonymes ne sont pas publiés ainsi que ceux qui seraient insultants ou qui ne concernent pas le Centre et le Centrisme.