Joe Biden |
On a compris que Donald Trump s’en prend à Joe Biden en l’accusant,
lui et son fils, d’avoir touché des millions de dollars de la part de l’Ukraine
et de la Chine sans le moindre début d’une preuve, parce qu’il est le plus à
même de le battre lors de la présidentielle de 2020.
Mais est-ce que les attaques du populiste démagogue
ont-elles un impact négatif sur le centriste ?
Si l’on prend l’élection générale, ce n’est pas le cas.
Joe Biden demeure actuellement le grand favori et le candidat
démocrate qui, de sondages en sondages, possède la plus large avance sur Trump.
En revanche, il est plus fragilisé en ce qui concerne la
primaire démocrate avec la montée en puissance d’Elizabeth Warren même s’il faut
relativiser la dynamique de la «liberal» de gauche qui est surtout marquée dans
les enquêtes d’opinion réalisées par les instituts de sondage privés ou d’universités
qui sont les moins sérieux.
Toujours est-il que Joe Biden se retrouve dans une situation
délicate.
Etant la victime des agissements de Trump, il se doit de
réagir sans forcément en faire uniquement un cas personnel pour ne pas paraître
s’approprier la polémique pour en tirer des bénéfices vis-à-vis des autres
candidats à la primaire démocrate, ce qui pourrait être vu de manière négative
par le public, tout en expliquant malgré tout que c’est un acharnement contre
sa personne parce qu’il est la menace la plus sérieuse pour le camp
républicain.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, tout en condamnant
le comportement de l’hôte actuel de la Maison blanche, il n’avait pas appelé à
sa destitution.
Mais, devant les preuves qui s’accumulent et des critiques
sur son attentisme, il vient de demander le départ de Trump.
Biden a ainsi déclaré que «pour préserver notre Constitution, notre démocratie, notre intégrité
fondamentale, il doit être destitué.»
Il a ajouté que Trump «s'est accusé
lui-même en obstruant la justice, refusant de se conformer à l'enquête du
Congrès, il s'est déjà déclaré coupable aux yeux du monde entier et du peuple américain,
il a violé son serment, trahi cette nation et commis impénétrable actes.»
Il
a poursuivi en affirmant que «Trump fera tout pour être réélu» même en «violant
les formes les plus élémentaires de la démocratie. C'est stupéfiant et
dangereux. Aucun président dans l'histoire n'a osé adopter un comportement
aussi inimaginable.
Et de conclure: «Ses mensonges
n'ont d'égale que son incompétence manifeste».
Ce que doit également éviter
Biden, c’est d’être dans la situation d’Hillary Clinton en 2016.
Ainsi les accusations mensongères
proférées par l’extrême-droite républicaine et par Trump, relayées par Fox news
et complaisamment reprises par les troupes du socialiste Bernie Sanders, avaient
fait perdre in fine à l’ancienne secrétaire d’Etat de Barack Obama les quelques
milliers de voix en Pennsylvanie, dans le Wisconsin et dans le Michigan qui ont
fait basculer ces Etats dans le camp de Trump et ont permis à ce dernier d’avoir
plus de grands électeurs alors même qu’il a perdu le vote populaire de près de
trois millions de voix.
De même, le centriste doit
éviter que laisse s’installer l’idée que n’importe quel démocrate pourra battre
Trump en 2020 ce qui permet à des candidats comme Warren ou Sanders de
prétendre que leur programme très à gauche ne sont pas un handicap pour l’emporter,
pire, que les électeurs de la primaire démocrate en soient convaincus.
Ce qui, au-delà du cas Biden,
serait une aubaine pour Trump…
On le voit, l’ancien
vice-président d’Obama doit la jouer fine pour se sortir du coup monté dont il
est victime parce que ceux qui veulent profiter de sa possible déstabilisation
ne se trouve pas seulement dans le camp opposé.
Sans oublier que, comme pour
Hillary Clinton, les médias pourraient jouer un rôle dans cette éventuelle
fragilisation de sa candidature, ces derniers n’étant déjà pas tendre avec lui
depuis l’annonce de sa candidature.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
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