Encore une fois, nos amis les médias ont manqué ce qui est
le minimum de leur travail journalistique : la distance avec l’événement
pour en faire une analyse la plus près du réel.
Voilà donc qu’avec la conférence de presse de ce jour de
Michel Barnier, négociateur en chef du Brexit pour l’Union européenne ainsi que
les communiqués victorieux de messieurs Junker (Président sortant de la
Commission) et Johnson (Premier ministre en sursis du Royaume Uni), ils nous
annoncent qu’un accord a été trouvé entre l’Europe et la Grande Bretagne pour
la sortie de cette dernière de l’Union le 31 octobre prochain.
Voilà qui attristera et réjouira, en même temps, les partisans
d’une Europe forte come les centristes qui regretteront le départ du peuple
britannique mais qui fêteront la sortie de l’Union d’un pays qui n’a jamais
joué le jeu de celle-ci, ce qui pourrait permettre une nouvelle dynamique de
l’intégration.
Sauf que…
Il ne s’agit en rien d’un accord entre l’UE et le Royaume
Uni, juste la conclusion positive de négociations avec un texte qui doit
maintenant recevoir l’approbation par le Conseil européen (regroupant
l’ensemble des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union) – approbation qui
devrait être donnée – mais, beaucoup plus ardue, être approuvée par le
Parlement européen et, surtout, par le Parlement britannique.
Il s’agit donc, d’un projet d’accord et non un accord, la
sémantique n’existe pas pour rien!
Or, dès le projet d’accord conclu entre les négociateurs,
les unionistes d’Irlande du Nord qui permettent à Boris Johnson d’avoir une majorité
de bric et de broc à la Chambre des communes ont exclu de voter cet accord,
tout comme le Parti travailliste et, bien évidemment, les centristes Liberal democrats
qui, eux, sont contre toute forme de Brexit.
Et, si l’on suit la logique de ces positions vis-à-vis de ce
projet d’accord, celui devrait être rejeté.
Bien entendu, la logique dans cette tragédie-comédie qu’est
devenu le Brexit et qui n’a que trop duré, n’a pas été toujours au rendez-vous.
Reste que jusqu’à ce que ce projet devienne un véritable accord
avec le vote des représentants du peuple, le Royaume Uni est toujours dans l’Europe.
C’est sans doute ce qu’on aurait voulu que les médias nous
expliquent.
Mais c’est vrai que l’information était moins «vendeuse» que
d’annoncer un accord qui n’en est donc pas un…
Centristement votre
Le Centriste
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