Carlos Mesa, le candidat centriste |
Carlos Mesa, centriste et ancien président du pays de
2003 à 2005, ayant le soutien de formations de gauche et de droite réunies dans
Communidad ciudadana (Communauté citoyenne ou civique) a réussi l’exploit de
mettre en ballotage le président Evo Morales lors du premier tour de la
présidentielle qui vient de se dérouler le dimanche 20 octobre.
Ceci est d’autant plus remarquable que le pouvoir en
place a utilisé tous les outils de propagande à sa disposition pour faire
réélire Morales dès le premier tour avec des moyens financiers disproportionnés
par rapport à ses adversaires.
Et, avec la réserve de voix venue d’autres candidats
opposés au président sortant, il peut espérer gagner le deuxième tour même si
cela s’annonce difficile.
Il a ainsi obtenu 38,16% des voix contre 45,28% à Evo
Morales.
Dans le même temps, les élections législatives qui ont
eu lieu le même jour ont vu un net recul du Mouvement pour le socialisme (MAS)
de Morales qui, avec 64 députés élus (sur les 130 que comptent la Chambre des
députés) perd 24 sièges et la majorité absolue alors que, dans le même temps,
les partis regroupés dans Communauté citoyenne (CC) en gagnent 22, passant de
32 à 54 députés, la parti démocrate chrétien en obtenant 9 et le Mouvement
social démocrate, 1.
Qu’est ce qui a permis à Mesa de mettre en ballotage
le populiste Morales, icône d’une certaine gauche radicale dans le monde (au même
titre que le fut Chavez au Venezuela)?
Communauté citoyenne a été créée le 13 novembre 2018 entre
les partis Front révolutionnaire de gauche (FRI) et Souveraineté et liberté
(Sol.Bo) afin de soutenir sa candidature, d’abord, pour contrer la quatrième candidature polémique du président sortant au pouvoir depuis 2006 qui a pu se présenter grâce à
un jugement de tribunaux aux ordres du pouvoir alors même que le peuple
bolivien avait rejeté en février 2016, par référendum, une modification de la
Constitution pour lui permettre de se représenter une quatrième fois puis sans
fin alors que la loi ne l’autorisait à le faire que trois fois.
Cette décision ainsi que la
candidature de Morales a été vue comme une possible dérive vers un régime
autocratique chez ses opposants politiques et parmi la population qui, de plus et
pour une partie importante d’entre elle, se lasse d’un système en place depuis treize
ans où règne la corruption dénoncée pendant la campagne par Carlos Mesa.
En outre, même si la croissance
économique est le principal atout de Morales, celle-ci a connu une baisse et
menace un système basé sur le rôle prépondérant de l’Etat dans la marche de
l’économie.
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