Mauricio Macri, la président centriste sortant |
Ils
ont beau se présenter comme le centre-gauche, c’est bien les populistes
péronistes qui viennent de remporter l’élection présidentielle en Argentine,
infligeant une cinglante défaite au président centriste sortant, Mauricio
Macri.
Le
nouveau chef de l’Etat, Alberto Fernandez,
est tout sauf un inconnu puisqu’il est dans les hautes sphères du
péronisme depuis longtemps et a été premier ministre du pays du temps du populiste
Nestor Kirchner – un des responsables de la situation économique catastrophique
que vit actuellement l’Argentine – puis un proche de la femme de ce dernier,
Cristina Kirchner, présidente à laquelle succéda Macri et qui est impliquée
dans pas moins d’une dizaine d’affaires de corruption et de détournements de
fonds qui, si elle n’était pas une élue, ferait qu’elle devrait être en prison
et que sa présence sur le «ticket» présidentiel comme vice-présidente, va lui
permettre de ne pas encore rendre des comptes à la justice de son pays même si
le parti auquel elle appartient, elle ainsi que le vainqueur du scrutin, se
nomme le Parti de la justice (sic!).
Ainsi,
quand Fernandez affirme qu’il faut redresser le pays et qu’il espère que ses
prédécesseurs qui ont mis le pays dans la situation catastrophique dans lequel
il se trouve l’aideront à le faire, il parle sans doute également de lui-même et
de l’icône de son parti, Juan Peron (mort en 1974 et qui instaura un Etat-clientéliste
qui connut une faillite retentissante au début du XXI° siècle et qui continue à
peser sur l’économie argentine…
Car
la victoire du populisme nationaliste est une mauvaise nouvelle pour
l’Argentine dont l’économie est en crise perpétuelle par l’idéologie même du
péronisme que n’a su résoudre Macri pendant son mandat de quatre ans.
Si
celui-ci avait bien débuté, les problèmes structurels aggravés par des éléments
conjoncturels ont eu raison d’une volonté de libéraliser le pays à tous les
niveaux et à faire en sorte qu’il ne vive plus à crédit et dans le système
clientélisme qui vide systématiquement les caisses de l’Etat et qui l’oblige à
demander sans cesse des lignes de crédit à qui veut bien lui prêter de l’argent
dont le FMI (Fonds monétaire international).
Aujourd’hui,
de par une politique suivie depuis des décennies et que n’a pas su ou pu
changer Macri, on estime que l’inflation est à 54%, que 35% des Argentins
vivent sous le seuil de pauvreté, que le chômage atteint plus de 10% et que
plusieurs millions de personnes connaissent un stress alimentaire avec un PIB
qui devrait baisser de 3,1% en 2019.
Selon
les résultats quasi-définitifs (sur 97% des bulletins), Fernandez obtient 48,1%
des voix contre 40,4% à Macri, le reste se dispatchant sur quatre autres
candidats.
A
noter, tout de même, que le candidat centriste a réussi à limiter les dégâts
puisque lors des «primaires» (système hybride qui permet à la fois de
sélectionner les candidats de chaque parti et de donner une image de ce que
sera la présidentielle) qui s’étaient déroulées en août dernier, Fernandez
avait devancé Macri de 16 points (47,79% contre 31,80%).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les commentaires anonymes ne sont pas publiés ainsi que ceux qui seraient insultants ou qui ne concernent pas le Centre et le Centrisme.