Par Jean-François Borrou
Dans cette rubrique, nous publions les
points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement
ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire
progresser la pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme
d’un journaliste proche des idées centristes.
Boris Johnson & Donald Trump au sommet de l'ONU |
Trump, Johnson, Orban, Salvini, Le Pen, Mélenchon, les
gilets jaunes, etc. tous les populistes ont la même caractéristique : ils
s’assoient sur la loi au lieu de la respecter.
Les trois derniers épisodes mettent en scène Donald Trump et
l’utilisation du gouvernement américain pour tenter de salir son principal opposant
pour les présidentielles de 2020 (agissement qu’il a estimé tout à fait
normal), Boris Johnson qui a fermé la Parlement britannique pour agir à sa
guise en matière de Brexit et qui vient de se faire rappeler à l’ordre par les
onze juges unanimes de la Cour suprême de Grande-Bretagne (ce qui ne l’a pas
empêché de critiquer la décision), Jean-Luc Mélenchon qui s’est opposé
physiquement et verbalement à une décision de justice – une perquisition dans
une affaire de détournements de fonds – et qui est jugé pour cela en
correctionnelle (d’après lui un «procès politique» dont il serait la victime).
Cette allergie des populistes à l’état de droit et à la
volonté d’instrumentaliser la règle juridique à leur profit quand ils le
peuvent et à la dénoncer avec virulence quand elle ne les sert pas, montre plus
que tout autre de leurs comportements, leur irrespect des valeurs démocratiques
et républicaines que justement l’état de droit garanti à tous les citoyens
contre les agissements de ceux qui se croient au-dessus des lois ou hors de celles-ci.
Ce n’est évidemment pas la vision des centristes pour qui l’état
de droit est incontournable dans nos sociétés pour qu’elles soient libres et
sûres et pour que tous les citoyens soient égaux.
Car les populistes ont une fâcheuse tendance à se croire
plus égaux que les autres!
Pour eux, la loi n’est qu’un outil politique qui n’a d’intérêts
que lorsqu’il les aide dans leurs desseins et qui doit être écarté quand il leur
interdit leur malhonnêteté.
En cela, ils sont proches de tous les autocrates et
dictateurs qui créent leurs propres règles tout en ne s’interdisant pas, d’ailleurs,
de les violer quand elles les brident dans leur scélératesse…
Il peut paraître séduisant, voire enivrant, pour ceux qui
suivent les populistes démagogues de se croire aussi au-dessus des lois, c’est-à-dire
au-dessus des autres.
C’est d’ailleurs ce qui fait le succès des régimes totalitaires
dont les «élites», les «élus» ne sont pas assujettis aux mêmes règles que la «masse».
La tendance populiste actuelle dans les démocraties
occidentales a de quoi inquiéter dans sa réécriture du cadre du vivre ensemble.
Comment ne pas être interdit et inquiet face aux réactions
des fans de Trump mais aussi des élus républicains qui applaudissent aux actes
illégaux à répétition du président des Etats-Unis.
Parce que, même s’il est chassé du pouvoir, cela ne signifiera
pas qu’aux Etats-Unis mais aussi dans tous les autres pays démocratiques, cette
montée populiste se tarira et que l’irrespect de l’état de droit et du cadre
juridique qui protège des citoyens contre les actes délictueux soient attaqués
et transgressés sans cesse.
Jusqu’au jour où ils n’existeront plus et que nous serons
tombés dans le totalitarisme.
Jean-François Borrou
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