Jacques Chirac (1932-2019) |
La disparition de Jacques Chirac a, comme le veut la tradition
républicaine, suscité nombre de d’hommages sur celui qui anima la politique de
la fin des années 1960 jusqu’à son départ de la présidence après son second mandat
en 2007.
Et c’est bien normal pour celui qui fut un incontestable et
incontesté démocrate et républicain.
Mais à qui a-t-on rendu hommage ?
A quel Jacques Chirac ?
A quelles autres facettes de son long parcours politique ?
Au gaulliste nationaliste qui lança l’«Appel de Cochin»
contre le «parti de l’étranger» celui de Valéry Giscard d’Estaing et des ses
soutiens, essentiellement centristes ?
Au combattant sans faiblesse de l’extrême-droite qui fut un
adversaire déterminé du Front national ?
A celui qui reconnut la responsabilité de la France dans la
déportation des juifs pendant la Deuxième guerre mondiale ?
Au représentant de l’«ancien monde politique» où les
libertés prises avec les règles et les financements occultes étaient légions ?
A l’homme qui sut se relever de la trahison de son «ami de
trente ans», Edouard Balladur, pour enfin réaliser son ambition de devenir président
de la république ?
Au pourfendeur de la guerre en Irak de George W Bush ?
Au premier chef d’Etat à venir à New York immédiatement
après les attentats du 11 septembre 2001 ?
A l’anti-européen virulent ou à l’Européen convaincu ?
Au maire de Paris ou au député de la Corrèze ?!
Et l’on pourrait continuer tellement la carrière politique,
politicienne diraient certains, a été oxymorique et ne s’est jamais embarrassée
des contradictions qui, par exemple, ont laissé sur le carreau, le fidèle des
fidèles, «le meilleur d’entre nous», Alain Juppé, envoyé au casse-pipe des
réformes en 1995 avant que celles-ci soient retirées sans aucun égard pour le
premier ministre d’alors, prié d’avaler son chapeau mais aussi le costume, les
sous-vêtements et les chaussures qui allaient avec...
Parce que s Chirac a été un politique jusqu’aux bout des
ongles malgré ses affirmations, même si ses intuitions n’ont pas toujours été à
la hauteur de sa réputation comme la dissolution de l’Assemblée nationale en
1997 qui a permis à une gauche en perdition de revenir au pouvoir.
Et il est difficile de dire si son bilan est «globalement
positif», les historiens trancheront lorsqu’il sera temps.
Tout ce que l’on peut dire, ici, sur ce site dédié au Centrisme,
c’est qu’il fut un homme de droite traditionnel avec peu de considération pour
les centristes mais les utilisant pour faire des majorités lui permettant de
gouverner.
Certes, il fut moins irrespectueux envers le Centre que Nicolas
Sarkozy (qui instrumentalisa les centristes comme son «maître») mais il s’agit
plutôt d’une question de nuances de que de degrés.
Du coup, la réaction du président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde,
ressemble à l’hommage que nous pourrions faire :
«Nous rendons hommage à un grand Français qui a toujours
choisi l’humanisme, combattu les extrêmes et au Président qui a dit non à Bush
et sa folle guerre en Irak.»
Et nous pourrions ajouter, à l’instar du président du
Mouvement démocrate, François Bayrou :
«Il a toujours choisi autant que possible l’unité du pays. Il
a choisi de maintenir les valeurs républicaines comme lien entre les Français.»
L’équipe du CREC
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