mercredi 18 septembre 2019

Actualités du Centre. Grande Bretagne – Les centristes veulent non seulement empêcher un Brexit mais diriger le pays

Jo Swinson, présidente des Lib Dems
Le Parti Libéral démocrate (Lib Dems) connait une nouvelle jeunesse en s’étant positionné comme la formation anti-Brexit ou, plus positivement, des «Remainers», ceux qui veulent demeurer dans l’Union européenne.
Les dernières élections (tant locales qu’européennes) ont été des succès, le parti ayant réussi – notamment aux européennes – à devancer les Conservateurs et les Travaillistes.
Fort de ce regain de popularité après un passage catastrophique au pouvoir dans une coalition avec les Conservateurs alors dirigés par David Cameron – l’instigateur du référendum sur la présence du pays dans l’UE… –, ils  sont devenus les champions d’un Royaume Uni ouvert et intégré à l’Europe face aux extrémistes de droite du Parti du Brexit de Nigel Farage, mais aussi de ceux qui sévissent, non seulement, chez les Conservateurs mais aussi chez les Travaillistes du marxiste Jeremy Corbyn.
Comme le dit un tweet des Lib Dems :
«Nous continuerons à nous battre pour un vote populaire sur le Brexit, ce que nous réclamons depuis trois ans. Cependant, si une élection générale est déclenchée, nous sommes clairs : les libéraux démocrates veulent arrêter le Brexit une fois pour toutes. »
Un message relayé par le député Chuck Umunna, transfuge récent du Parti travailliste qu’il a quitté en dénonçant sa dérive radicale et anti-européenne:
«La force de notre parti est que nous avons un message fort, clair et sans équivoque sur le plus grand problème du moment: Le Brexit. Nous sommes clairs sur le fait que nous voulons arrêter le Brexit.»
Jo Swinson, la toute nouvelle présidente du parti centriste a ainsi expliqué, lors de la conférence annuelle de ce dernier:
«Les deux vieux partis [Conservateur et Travailliste] ont échoué. Ils se recroquevillent vers l'intérieur en période de crise nationale. Le pays a besoin des libéraux démocrates en ce moment précaire. Il n'y a pas de limite à notre ambition.»
Concernant le Brexit, elle estime qu’il «va sérieusement nuire à notre économie. Le gouvernement veut faire payer pour son idéologie les emplois d'autres personnes.»
Néanmoins, comme elle le précise, les Lib Dems ne veulent pas être seulement des «Remainers» mais sont prêts à gouverner le pays en cas de nouvelles élections législatives qui seraient convoquées par Boris Johnson (il n’a pas la majorité pour actuellement) ou en cas de démission de celui-ci:
« Seul un gouvernement libéral-démocrate peut assurer un avenir juste, inclusif et ouvert que nous méritons.»
Et d’ajouter:
«Les libéraux démocrates progressent. Nous sommes le parti qui peut arrêter le Brexit, réparer notre système politique cassé et construire un avenir meilleur pour la Grande-Bretagne.»
Elle a même, en temps que présidente du parti, acte de candidature pour diriger le pays : «je me tiens devant vous en tant que candidate pour le poste de premier ministre.
Autre grand thème des Lib Dems, le changement climatique.
Pour Swinson :
«Comment pouvons-nous regarder nos enfants dans les yeux si nous n'agissons pas maintenant pour arrêter la crise climatique ? L'urgence climatique est une menace existentielle et seul notre parti a le plan audacieux et détaillé pour relever ce défi.»
A noter qu’elle plaide également pour la rédaction d’une Constitution après la décision du Premier ministre Boris Johnson de fermer de lui-même le Parlement pour ne pas avoir à rendre compte sur sa politique de Brexit aux élus du pays, utilisant pour y parvenir une faille dans le système politique britannique:
«Oui, nous aurions du le faire [rédiger une Constitution], idéalement, il y a plusieurs années, avant ce désordre. C’est en partie pourquoi nous sommes dans cette position maintenant. Une Constitution non écrite crée de la confusion, manque de clarté et crée des possibilités d'abus. C’est ce que notre premier ministre s’est préparé à faire. Notre constitution non écrite fonctionne sur la base de conventions. La plupart des députés s'y conforment. Boris Johnson est prêt à fermer le parlement en période de crise nationale. L’envoi de quatre membres du conseil privé à Balmoral pour forcer la main de la reine la place dans une position impossible - un premier ministre responsable ne l’aurait pas fait. Et bien sûr, le Parlement sera fermé pendant 5 semaines. Un premier ministre qui peut se présenter devant les policiers avec un visage droit et dire qu’il mourra dans un fossé au lieu d’obéir à une loi adoptée; c’est un moment dangereux où cela arrive. Une constitution écrite nous protègerait de cela.»
Les sondages actuels montrent que si une élection législative avait lieu, les Libéraux démocrates doubleraient leur score (partis de moins de 10%, ils sont maintenant proches des 20%) et seraient ainsi les faiseurs d’un nouveau gouvernement.


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