Le Conseil des ministres de rentrée (qui se tiendra cette
année le mercredi 21 août) est le signal de celle, plus générale, de la
politique.
Nombre de dossiers attendent le Président de la République, son
gouvernement et sa majorité.
Et toutes ces composantes du pouvoir en place jurent que les
réformes nécessaires et indispensables vont continuer, que ce soit en matière
écologique (comme la Loi anti-gaspillage), en matière sociale (comme le réforme
des retraites) ou en matière sociétale (comme l’actualisation de la Loi
bioéthique).
D’autant que la majorité peut se targuer de vraies
réussites.
On pense ici à la baisse continue du chômage (dont on
s’étonne que les médias soient aussi peu réceptifs à ce qu’ils considéraient
auparavant comme une question majeure, ce qu’il est), à la résistance de l’économie
française, notamment si on la compare avec celle de l’Allemagne ou de la
Grande-Bretagne (engluée dans un Brexit qui pourrait avoir, malgré tout, des
conséquences pour la France lors de la sortie des Britanniques le 31 octobre)
et les bons points des réformes déjà votées et mises en place depuis le début
du quinquennat comme celle du code du travail, celle sur la sécurité, celle sur
les classes de CP ou celle de la fiscalité.
Dans le même temps, les contestations populistes,
catégorielles et sociétales fourbissent leurs armes afin de peser sur l’action
de la majorité centriste voire de la contrer tout simplement.
On pense ici aux dossiers des retraites (où les syndicats
devraient monter au créneau pour s’opposer à la réforme dévoilée avant les
vacances), de la PMA pour tous dans le cadre de l’actualisation de la loi bioéthique
(où les associations de droite radicale et d’extrême-droite devraient appeler à
des manifestations pour l’empêcher alors qu’une partie de la majorité devrait également
s’y opposer), de la taxation du gazole non-routier (avec la grogne des agriculteurs),
de la baisse des remboursements du gazole (avec la grogne des routiers) et des
problèmes récurrents que connait l’hôpital public, voire le système de santé,
où la patience des personnels semble à bout d’une crise qui date maintenant de
plusieurs décennies.
Sans oublier le traité de libre-échange avec le Canada, le
Ceta, qui sera discuté par le Sénat, majoritairement d’opposition, qui ne
manquera pas de refuser sa ratification dans une démarche uniquement
politicienne (on rappelle à toutes fins utiles que c’est bien la Droite avec
Sarkozy et la Gauche avec Hollande qui ont négocié et approuvé ce texte) et qui
sera, évidemment, soutenu, par tous les fauteurs de trouble qui y voient une
manière de fragiliser le pouvoir en place.
Il y aura également le débat sur l’immigration et le droit
d’asile au Parlement avant l’élaboration de mesures qui seront ensuite
présentées à l’Assemblée nationale.
On peut y ajouter la rentrée scolaire avec l’opposition en
majorité des professeurs de la gauche radicale et extrême de la réforme Blanquer
(notamment à propos du bac).
C’est pourquoi nombre de membres de la majorité centriste
craignent la grogne de certaines catégories de la population ou le retour de la
violence des fauteurs de troubles (qui n’a pas cessé tout à fait avec les
attaques répétées des permanences et domiciles de parlementaires cet été).
Et certains de ceux qui ont été traumatisés par les
événements des derniers mois veulent temporiser, voire abandonner la dynamique
réformatrice mise en place en 2017 et déjà écornée par des mesures prises par
Emmanuel Macron et Edouard Philippe pour apaiser les tensions.
Cependant, ni du côté du Président de la République ou de
son gouvernement, ni du côté de LaREM ou du MoDem, on ne veut devenir des
gestionnaires d’un quotidien où les indispensables ajustements n’auraient pas
été réalisés ainsi que les grandes orientations du futur, notamment en matière
environnementale ou sociale.
Pour autant, aucun ne nie les difficultés avec, non
seulement, des activistes radicaux qui veulent en découdre sur fond de
populisme nauséabond, mais avec des médias toujours à charge et qui n’attendent
que de s’emparer de n’importe quel histoire afin de la monter en épingle.
Rappelons enfin que cette rentrée
sera aussi celle de la préparation des municipales de 2020, ce qui pourrait causer
quelques confrontations entre partis de la majorité centriste.
C’est plus dans les négociations en
vue de ces élections que dans les positionnements face aux prochaines réformes que
cette majorité pourrait se déchirer et s’opposer.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC
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