Comme nous l’explique avec clarté Wikipedia, «L'allié
objectif est un concept de la théorie des jeux. Un individu A est l'allié
objectif de l'individu B si A a intérêt à agir en aidant B, qu'il ait ou non
une affinité envers B».
L’alliance objective en politique est cette convergence
d’intérêt qui va unir des courants et des partis qui se disent généralement
concurrents ou opposés pour accomplir une action, pour soutenir ou, au
contraire, s’opposer à quelque chose.
La dernière en date, particulièrement emblématique de la
haine de la démocratie républicaine libérale, fut celle entre l’extrême-gauche
et l’extrême-droite – et notamment entre le Rassemblement national et La France
insoumise – lors des épisodes aigus du mouvement de foule des gilets jaunes,
alliance objective tout autant dirigée contre le gouvernement en place que
contre le système démocratique.
Celle dont nous voulons parler ici n’est pas seulement cette
alliance des extrêmes pour abattre un système honni par eux mais celle qui unit
la Gauche et la Droite contre le Centre depuis toujours quand ce dernier est la
force principale du paysage politique à un moment donné (a fortiori lorsqu’il occupe
le pouvoir).
On n’a pas oublié l’alliance objective Chirac-Mitterrand
(RPR-PS) pour faire battre Valéry Giscard d’Estaing lors de la présidentielle
de 1981 et l’on voit actuellement cet attelage soi-disant improbable
fonctionner à nouveau avec comme objectif, se débarrasser d’Emmanuel Macron.
Nous en avons déjà parlé mais nous y revenons suite aux
derniers développements de ce combat où l’on voit avec une certaine incrédulité
un responsable de la droite conservatrice tenir meeting commun avec les communistes
afin de tenter de jeter le discrédit sur le pouvoir centriste (le fameux
référendum contre le projet de privatisation d’Aéroports de Paris alors même
que celui-ci a été voté par la représentation nationale, créant ainsi un
précédent fort fâcheux dans une démocratie représentative).
On le voit avec les oppositions au traité de libre-échange CETA
avec le Canada alors même que ceux qui l’ont négocié étaient les gouvernements de
droite et de gauche (dirigés par Sarkozy et Hollande)!
Mais cette alliance objective n’a que faire de telles contradictions…
Une alliance objective qui fait, par exemple, que les deux
principaux médias porte-paroles de la Droite et de la Gauche, Le Figaro et Le
Monde ont des lignes éditoriales si étrangement identiques (et se délectent de
tous les ragots lancés par des officines de propagande lorsqu’ils sont à charge
contre le pouvoir centriste en place).
Lorsqu’Emmanuel Macron parle de l’«ancien monde» pour
caractériser cette opposition, il se trompe parce qu’il s’agit également du
monde actuel et de celui de demain dans le sens où cette alliance objective
Gauche-Droite contre le Centre se retrouve dans l’Histoire mais qu’elle est
constitutive de la différence spécifique et irréductible entre des mouvements
clientélistes et un mouvement qui, par son principe de juste équilibre et de
recherche de consensus, parle à tout le monde et veut servir tout le monde et
non une partie de la population contre une autre.
Quand François de Rugy s’étonne d’être l’objet d’un lynchage
médiatique après des «révélations» d’une des officines dont nous avons parlé,
il oublie qu’il n’existe pas de médias centristes, seulement de gauche ou de
droite, ce qui permet à toutes les pseudos «affaires» que lesdits médias ne
cessent de monter en épingle depuis l’élection d’Emmanuel Macron de faire la Une
et qu’elles vont continuer à polluer constamment la vie politique (nous
rappellerons simplement que la mission de la presse n’a jamais été d’être une
justicière de quoi que ce soit mais de dire les choses comme elles sont afin de
permettre à chaque citoyen de se faire sa propre opinion, rappel
particulièrement adressé aux médias du service public…).
Mais il est vrai que cette démarche demande des compétences
que nombre de journalistes n’ont pas.
Du coup, les centristes, ou en tout cas beaucoup d’entre
eux, savent bien qu’ils sont la cible privilégiée d’adversaires qu’ils ont, à
l’opposé des gens de gauche et de droite, des deux côtés de l’échiquier
politique et que cela sera encore le cas dans les temps qui viennent.
Cela ne signifie évidemment pas que ce soit une situation
acceptable mais elle est dans la normalité même de ce que les mouvements de
gauche et de droite représentent avec leur clientélisme.
Gageons que nous en verront encore bien des manifestations
avant la fin de ce quinquennat comme nous en avons vu ailleurs dans le monde et
plus particulièrement aux Etats-Unis lors de la présidence Obama er surtout la
candidature d’Hillary Clinton à la présidentielle de 2016.
Ce dernier exemple est d’ailleurs symptomatique et emblématique
de cette alliance objective Gauche-Droite qui a fait chuter une centriste pour
nous offrir un Donald Trump comme chef de la plus grande puissance de la
planète.
Parce que l’on a oublié un élément important: cette alliance
objective n’a que peut à faire avec la responsabilité qu’elle peut avoir dans les
dommages causés à la démocratie républicaine, le mouvement de foule des gilets jaunes
en étant une preuve bien malheureuse.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC
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