Après le fiasco total de l’UDI aux européennes le 26 mai
dernier (2,5% de voix, aucun élu au Parlement européen, aucun remboursement des
frais de campagne), soit il y a plus d’un mois, se rendre sur le site du parti
ou sur les réseaux sociaux où il est présent, c’est constater une quasi totale
absence de communication.
Ainsi, en est-il du site officiel qui, non seulement, n’a
connu aucune actualisation mais dont la page d’accueil est encore illustré par
l’affiche de campagne des européennes et qui arbore également le logo de
l’ALDE, l’alliance des centristes et des libéraux au Parlement européen qui a
officiellement cessé d’exister, remplacée par Renew Europe!
Sans oublier l’agenda qui note la prochaine invitation de Jean-Christophe
Lagarde à BFMTV le… 8 février dernier!
Cette totale déshérence d’un parti qui avait tout misé sur la
première élection où il est monté seul au front avec le résultat que l’on
connait, suite à une stratégie éminemment contre-productive (comme s’attaquer
prioritairement à ceux qui sont le plus proches de vos opinions pour espérer
récupérer leurs électeurs alors même que vous ne proposez rien d’autre que ce
qu’ils proposent) annonce-t-elle un aggiornamento des positions anti-Macron
portées sans faiblir par son président, Jean-Christophe Lagarde, depuis 2017 et
l’élection présidentielle, ou un éclatement et donc la disparition de la
formation centriste extrêmement fragilisée?
Un indice ferait pencher pour la première éventualité
puisque dans un indiscret, franceinfo nous apprend que Lagarde aurait laissé à ses
troupes le choix de leurs alliances aux municipales afin de ne pas perdre ses
élus locaux, c'est-à-dire des alliances avec tout ceux qui veulent bien du
parti centriste.
Et de citer le président de l’UDI: «Il y aura des listes
avec LREM et avec LR», la chaine d’information du service publique ajoutant que
«la consigne c’est juste ‘d’éviter l’extrême droite et l’extrême gauche’» (sic!).
Une déclaration à rapprocher de celle de Laurent Lafon,
sénateur et ancien maire de Vincennes, «Lorsque nous sommes dans la majorité
municipale, nous soutiendrons cette majorité si elle fonctionne bien. Dans les
autres situations, nous étudierons la meilleure configuration pour être en
mesure de remporter l’élection» (resic!).
Voilà une position qui est un véritable opportunisme
électoral, indigne d’une formation se réclamant du Centrisme, mais qui
permettrait sans doute d’éviter une hémorragie d’élus municipaux qui n’ont
aucune chance de se faire réélire en allant seuls à la bataille, voire en y
allant avec leurs anciens alliés comme LR dans de nombreuses communes.
Mais, à l’inverse, c’est bien une hémorragie, celle-ci réelle
et due au départ ou à la mise en retrait pour l’instant de nombreux élus,
échaudés par la stratégie perdante de leur président (avec, entre autres, la
signature par plusieurs d’entre eux d’une tribune pour signifier leur volonté
de travailler avec Emmanuel Macron pendant que d’autres s’en allaient rejoindre
la droite), qui fait pencher pour la seconde éventualité, une disparition
rapide ou à terme d’un parti qui semble n’avoir plus lieu d’être entre un pôle
centriste et de droite libérale représenté par la majorité présidentielle et
représentant l’axe central auquel il a toujours refusé d’appartenir, et un pôle
de droite en pleine reconstruction qui veut représenter tout ce qui est à
droite du macronisme jusqu’à la frontière de l’extrême-droite populiste (une partie
de la droite radicale rejoignant à l’instar d’un Mariani, la famille Le Pen).
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
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