Ceux qui veulent comprendre quelque chose à la politique
espagnole ferait mieux de ne pas lire les médias français (comme Le Monde et Le
Figaro) qui tentent de démontrer que le parti centriste Ciudadanos vient de s’allier
avec le parti d’extrême-droite Vox ce qui leur permet de s’en prendre au… Président
de la République française!
Ce tour de passe-passe vient de ce que ce même Ciudadanos
faisait partie de l’ALDE (Alliance des libéraux et démocrates pour l’Europe)
désormais l’allié de LREM au Parlement européen dans le tout nouveau groupe
«Renew Europe» constitué officiellement hier.
Pour comprendre ce qui se passe réellement, il faut bien
rappeler la situation en Espagne où il existe de nombreux partis nationalistes
qui prônent la séparation d’avec l’Espagne, particulièrement en Catalogne (où
est né Ciudadanos) où un référendum a même été organisé en ce sens.
Or, les centristes se sont toujours présentés, depuis leur création,
comme les garants les plus sûrs de l’intégrité territoriale espagnole, en
particulier contre les visées des nationalistes.
Ce qui n’est pas le cas du Parti socialiste espagnol qui,
pour prendre le pouvoir lors de la démission du premier ministre de droite, Rajoy,
a conclu des accords avec des partis nationalistes, légitimant ainsi leurs
demandes.
De même, les socialistes pour se maintenir au pouvoir depuis
les dernières élections législatives où ils n’ont pas obtenu la majorité, sont
plus ou moins proches d’un accord avec le parti d’extrême-gauche populiste,
Podémos, dans une négociation tragicomique, le même Podémos étant une autre
ligne rouge de Ciudadanos.
De ce fait, les centristes, qui ne voulaient, au départ, ni
d’alliance à gauche (avec le PSOE), ni à droite (avec le PP, le parti
populaire, largement discrédité par des affaires de corruption et qui a opéré récemment
un virage vers le radicalisme), ont décidé de choisir le moindre mal selon eux:
des alliances locales et régionales avec le PP pour barrer la route à des
alliances entre socialistes et nationalistes de tous poils ainsi que les
extrémistes de gauche.
En revanche, ils demeurent totalement opposés à toute
alliance avec Vox comme le confirment d’ailleurs les leaders de ce parti à
chacune de leurs interventions.
Pour autant, le PP, lui, n’a pas malheureusement pas les
mêmes préventions et, sans alliance formalisée, noue des liens et permet
l’élection de membres de Vox dans certaines instances locales.
C’est par ce biais, des coalitions Ciudadanos-Parti populaire
(sans la présence de Vox) que la gauche en Espagne mais aussi en France a monté
la cabale pour dénoncer une soi-disant alliance entre Ciudadanos et Vox qui
n’existe pas et qui vient d’être réaffirmé par le président du Parti centriste,
Albert Rivera.
Evidemment, le choix du moindre mal n’est pas le meilleur
choix et le rapprochement entre Ciudadanos et le PP n’est pas des plus heureux
quand ce dernier a décidé de se droitiser et de ne pas fermer systématiquement
la porte à Vox.
Mais il ne peut être instrumentalisé comme il l’est pour
tenter de discréditer les centristes espagnols.
Et que dire de la volonté de discréditer Emmanuel Macron par
des médias aussi «sérieux» que Le Monde et Le Figaro en associant son nom et celui
de LREM alors même que, non seulement, l’un et l’autre n’ont rien à voir dans une
histoire qui concerne les Espagnols mais qui, en plus, l’un et l’autre, ont indiqué
que s’il devait y avoir accord entre Ciudadanos et Vox, ce serait une ligne rouge
qui imposerait aux centristes français de
ne plus travailler avec leurs homologues au-delà des Pyrénées.
Le plus «amusant», si l’on peut dire dans cette manipulation
consternante des médias anti-Macron, c’est que Le Figaro fait ses choux gras de
cette possible alliance entre le Centre et l’extrême-droite, en oubliant de dire
que c’est par le biais de la Droite qu’elle pourrait avoir lieu…
Centristement votre.
Le Centriste
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