Soixante-quinze ans que les Alliés ont débarqué en Normandie
pour éliminer la bête immonde du totalitarisme nazi responsable de tant
d’ignominies avec ses complices fascistes et tous les collaborateurs dans les
pays occupés dont la France.
Et, l’année prochaine, nous aurons, espérons-le, le
soixante-quinzième anniversaire de la paix en Europe.
Trois quarts de siècle que nous vivons en paix en France, ce
n’est pas rien.
C’est même énorme avec cette statistique éculée mais qu’il
est toujours bon de rappeler: depuis que l’Humanité existe, il y a eu plus de
jours de guerre que de paix.
Ne jamais oublier ce que vaut la paix.
Car, s’il est une réalité terrible c’est bien celle-ci: la
paix ne fait la Une qu’après une guerre!
Et puis, petit à petit, les sirènes de l’hubris, de la
désunion, de la conquête, de la supériorité et que sais-je encore rendent à
nouveau fou les humains qui parent la guerre de toutes les beautés de
l’aventure et de l’épopée, du courage et du dépassement de soi, de la preuve de
la puissance de tel ou tel pays, etc.
Et l’on oublie ce que l’on doit à la paix, ce qu’elle nous
apporte, quelle est sa douceur et sa force existentielle.
Et l’on oublie le soldat pourrissant vivant dans les
tranchées de la Grande guerre avant d’aller s’empaler dans les barbelés et
d’être fauché par les tirs de mitrailleuses ennemis.
Et l’on oublie le petit enfant mis en joue par des
mitraillettes, jeté dans un wagon à bestiaux, asphyxié dans une chambre à gaz
puis son corps brûlé dans un four crématoire, lui qui venait de naître à la vie
et qui ne demandait qu’à la croquer avec l’aide de ces adultes qui venaient de
tuer à jamais ses rêves.
Alors, en ce jour anniversaire souvenons-nous de toutes les
horreurs de la guerre pour ne plus jamais les revivre.
Un souvenir qui s’efface lentement de la mémoire des peuples
avec des écoliers, des collégiens et des lycéens à travers le monde qui ne
savent même pas qu’il y a eu un génocide il y a soixante-quinze ans et dont le
nom d’Hitler n’évoque plus rien de mauvais.
Continuons à effacer cette mémoire et soyons sûrs que dans
quelques décennies, il sera célébré comme celui qui, c’est vrai, n’a pas été
tout à fait correct mais a tout de même relevé son pays et construit les autoroutes
allemandes!
Sans doute, qu’entre-temps, avec la montée des extrémismes
et des populismes, la paix aura encore fait la Une…
Voire peut-être même pas.
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