Emmanuel Macron |
Lors de son discours, ce mardi 11 juin, pour le centenaire
de l’Organisation internationale du travail à son siège, à Genève, Emmanuel Macron
a repris les thèmes qu’il développe depuis sa campagne électorale de 2017 dont
celui, prégnant, du risque réel de la disparition des démocraties.
Ainsi, il a estimé que «la crise que nous vivons peut
conduire à la guerre et à la désagrégation des démocraties. Tous ceux qui
croient, sagement assis, confortablement repus, que ce sont des craintes qu’on
agite, se trompent. Ce sont les mêmes qui se sont réveillés avec des gens qui
semblaient inéligibles, ou sortis de l’Europe, alors qu’ils pensaient que ça
n’adviendrait jamais.»
Selon lui, la montée des extrémismes et des populismes avec
ces «gens qui semblaient inéligibles» vient en partie de ce «capitalisme devenu
fou» qui produit des «inégalités» sur lesquelles ils surfent en prétendant que
la démocratie est incapable de nous en protéger et n’apporte plus le «progrès».
«Quelque chose ne fonctionne plus dans ce capitalisme, a-t-il
expliqué, qui profite de plus en plus à quelques-uns. Je ne veux plus que nous
considérions que le sujet d’ajustement économique et de la dette prévaut sur
les droits sociaux.»
Et de continuer:
«On ne peut pas défendre ce que je dis à l’OIT et dire
ensuite au FMI ou autour de la table du Conseil européen: ‘vous allez vous
ajuster face à la crise financière et réduire vos droits sociaux’. Ça doit être
terminé. Ou dire à l’OMC: ‘c’est formidable le commerce, il faut négocier des
accords avec tout le monde, quelle que soit leur sensibilité sociale et
environnementale. Et vive le dumping, ça ira mieux, ça enrichit tout le monde’.»
Et d’ajouter:
«Je ne veux plus qu’en Europe nous considérions que le sujet
de l’ajustement économique et financier et de la dette prévaut sur les droits
sociaux, parce qu’à ce moment-là on nourrit les extrêmes, le doute.»
Ce discours offensif voulait aussi défendre le «multilatéralisme»
attaqué de toutes parts par les mêmes qui veulent «faire des murs, des
frontières», ces représentants de l’«autoritarisme».
Note plus positive quand il a estimé que «la conscience a su
se réveiller quand le chaos était là».
Et comme, à nouveau, le «chaos est là» avec «une crise
profonde, économique, sociale, environnementale, politique et donc
civilisationnelle», il faut se mobiliser pour lutter contre le «travestissement
de notre économie mondiale» qui permet la constitution de rentes illégitimes.
Enfin, il est revenu sur le mouvement de foule des gilets jaunes:
«Quand le peuple français dit avec force ce qu’il a dit, Il
faut savoir l'écouter, savoir constater ce qu’on a mal fait, ne pas arrêter de
faire ce qu’on doit faire, savoir changer de méthode et entendre le message
profond. Nous avons parfois construit des bonnes réponses mais trop loin de nos
concitoyens. C’était une erreur fondamentale. Nous devons transformer notre
manière de faire (...) et remettre l’homme au cœur, l’humanité au cœur.»
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