Tous les députés, sans exception, du Mouvement démocrate de
François Bayrou doivent leurs sièges au Palais Bourbon à La république en
marche et au bon vouloir d’Emmanuel Macron (on se rappelle que certains de ses
proches s’étaient émus de tant de largesse de la part du président nouvellement
élu pour un allié qui n’avait pas été aussi décisif que cela dans la victoire).
Sans une alliance entre Bayrou et Macron puis entre LaREM et
le MoDem, il n’y aurait sans doute pas de députés du parti centriste.
Mais ce n’est pas le cas en ce qui concerne ses élus locaux.
Elus avant même l’existence de LaREM et la candidature
d’Emmanuel Macron à la présidentielle de 2017, ils doivent leur élection à des
alliances à géométrie variable qu’avait, en son temps, théorisé François Bayrou
sans convaincre personne de leur légitimité politique mais sans doute pas de leur
légitimité électoraliste.
Ce fut le cas pour les municipales de 2014 alors que se profilent
celles de 2020.
A l’époque, des candidats de droite et de gauche ont été
tout contents de pouvoir s’allier avec le MoDem dans leur ville ce qui leur
permettaient d’obtenir les quelques pourcentages nécessaires pour l’emporter.
Ainsi, en 2014, les centristes ont fait alliance avec le PS François
Rebsamen à Dijon tandis que d’autres choisissaient l’UMP (LR) Alain Juppé à
Bordeaux, deux exemples parmi d’autres et dont on parle actuellement parce que les
intéressés ne voient pas une raison de changer leurs choix d’alors pour l’année
prochaine.
Comme l’écrivait à l’époque un média «Ces alliances au coup
par coup, plus ou moins encouragées par la direction malgré l'accord scellé
avec Jean-Louis Borloo [alors président de l’UDI], tournent parfois au
marchandage de tapis, ce qui ne contribue pas à éclaircir la ligne politique du
Modem.»
C’est le moins que l’on puisse dire.
D’autant que, pour se faire élire à Pau grâce au soutien
d’Alain Juppé (et contre la volonté de l’appareil de l’UMP), Bayrou – qui avait
appelé à voter Hollande en 2012 contre Sarkozy puis qui n’avait pas été soutenu
par le PS lors des législatives qui avaient suivi qui l’avait vu perdre son unique
siège électif – avait amorcé un virage à 180 degrés dans bien des villes où son
parti faisait partie, depuis 2008, de la majorité municipale de gauche…
Alors, quid de 2020?
Eh bien, il semble que le MoDem soit reparti sur la même
stratégie opportuniste ne voulant pas, dans bien des villes, suivre une logique
de majorité présidentielle avec LaREM.
Bien entendu, il est encore trop tôt pour savoir qu’elles
seront, in fine, les lignes de conduite de ces deux partis mais les
déclarations tonitruantes de certains membres du Mouvement démocrate montrent
qu’ils ne sont pas prêts à une logique d’union avec La république en marche.
Même si l’un d’eux a bien résumé la problématique d’un parti
qui a navigué ces dernières années, non pas dans une «indépendance» scandée
sans fin par son président, mais par des alliances à géométrie variable (comme celle
avec Laurent Wauquiez dans la région Auvergne-Rhône-Alpes) pour ne pas sombrer
et n’être plus qu’une coquille vide sans aucun élu.
Ecoutons le:
«La situation nous est plutôt favorable. Avec l'effondrement
des partis classiques, les maires sortants non-LaREM sont anxieux. Ceux avec
qui on bosse bien, on leur dit: 'Toi tu veux garder ton siège, nous on est bien
dans la majorité'. Puis on leur fait comprendre que désormais, on n'est plus
qu'une force d'appoint. On veut être de vrais partenaires. Et de l'autre côté,
on fait quand même partie de la majorité présidentielle. C'est un truc de
marchands de tapis, mais c'est comme ça.»
On ne saurait mieux définit l’opportunisme politicien…
Pas sûr que cela plaise à la grande sœur LaREM qui pourrait
demander quelques clarifications dont on se demande comment le MoDem pourrait
les lui refuser.
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