Simone Veil alors ministre de la Santé |
L’UDI et ses dirigeants perdent peu à peu leur calme et leur
lucidité.
Avec un encéphalogramme sondagier plat à 2% des intentions
de vote pour les européennes du 26 prochain – ce qui ne permettra pas au parti
centriste d’avoir des élus mais également d’être remboursé de ses frais de
campagne –, Jean-Christophe Lagarde et sa garde rapprochée tire désormais sur
tout ce qui bouge pour faire le buzz médiatique ou… se plaindre des médias pour
sauver leur campagne du naufrage (voir, par exemple, la polémique sur une interview
de Lagarde sur France 2 où le secrétaire général du parti a eu cette réaction
surréaliste, «Cette campagne est absolument nulle. Les journalistes ne jouent
pas le jeu démocratique. Certains politiques se jouent de la démocratie en
polarisant sur un affrontement RN/progressistes qui n’a aucun sens. Jeu dangereux!
Pauvre France. Pauvre Europe. Pauvre de nous...»!).
Dans une campagne d’une agressivité extrême, le président et
tête de la liste Les Européens a fait d’Emmanuel Macron son punching-ball
favori tout en n’hésitant pas à dire un jour le contraire de ce qu’il a dit la
veille.
Il faut dire que son «nationalisme européen» lui permet
d’être, tour à tour, défenseur d’une France souveraine et, le lendemain, d’une
Europe fédérale.
Pratique pour ratisser large…
Ces derniers jours, l’UDI tente de faire de la figure de
Simone Veil un objet de controverse à l’encontre de la liste Renaissance
LREM-MoDem et de sa tête de liste, Nathalie Loiseau (on passera sous silence
les imbéciles réactions des membres de LR qui, vu le positionnement de la liste
de leur parti, feraient mieux de faire profil bas à propos de la centriste,
défenseuse des droits des femmes, de leur émancipation et d’une Europe supranationale).
Ainsi, lorsque Nathalie Loiseau – après avoir proposé la
mise en place d’un «Pacte Simone Veil» pour l’égalité des femmes et des hommes
dans l’Union européenne – se rend le 9 mai, lors de la Journée de l’Europe, au
Panthéon pour saluer la mémoire de la centriste, première présidente du
Parlement européen, en compagnie du fils cette dernière, Jean Veil, qui figure
sur sa liste (en position volontairement d’inéligible) en souhaitant
«manifester mon respect pour cette grande dame de la construction européenne»,
ne voilà-t-il pas que le président de l’UDI s’offusque et crie à la récupération
en twittant une attaque sous la ceinture dont il a l’habitude:
«L'UDI a été créé dans le salon de Simone Veil. J'aime bien
qu'on fasse de la récupération mais en 1989, j'étais un jeune militant derrière
Simone Veil. En 1989, Nathalie Loiseau était candidate sur une autre liste...»
Sans parler du tweet outrancier de la sénatrice Françoise
Gatel:
«Tristesse et malaise devant cette exploitation si
tapageuse, outrancière et opportuniste de l’image de Simone Veil, figure de la
dignité et de la grandeur de l’humanité. Madame, vous êtes notre honneur quand
d’autres nous indignent de leur indécence.»
Tout ceci serait un tout petit peu crédible si, depuis des
mois, l’UDI n’instrumentalisait pas la grande dame à son profit!
Ainsi, comme nous le notions
voici peu, «Lorsque l’on consulte le site de la liste UDI, ‘Les Européens’», ou le
compte twitter du parti centriste, on tombe invariablement sur une vidéo
intitulée ‘Simone Veil, notre héritage’. Il s’agit, sur des images d’archives
de l’ancienne ministre et, surtout en l’espèce, de la première président du
Parlement européen, pour Jean-Christophe Lagarde, président du parti et tête de
la liste Les Européens, de s’accaparer la grande dame et de revendiquer dans un
commentaire son héritage politique.»
Parce que, s’il est vrai que Simone Veil s’est vue offrir la
carte numéro un de l’UDI par son fondateur, Jean-Louis Borloo, ce fut uniquement par
amitié envers de dernier (et par rapport au projet originel de l’UDI qui n’a
plus rien à voir avec ce qu’est devenu le parti centriste) qu’elle accepta et
elle ne milita jamais aux côtés de monsieur Lagarde.
Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, Borloo
s’est enfui du nid de vipères qu’était devenu l’UDI (un conglomérat de petites
ambitions et de gros égos ingérables selon lui) et Simone Veil n’est plus là,
malheureusement, pour nous dire ce qu’elle penserait de tout cela, si tenté
qu’elle voudrait bien s’exprimer sur une polémique minable et ridicule.
Oui, minable et ridicule parce que personne ne peut
s’accaparer Simone Veil, parler pour elle ou s’indigner des hommages qui lui
sont faits.
Car Simone Veil n’appartient à personne, pas plus à
LREM qu’à l’UDI, n’en déplaise à monsieur Lagarde.
Au lieu d’instrumentaliser l’ancienne présidente du
Parlement européen, il devait plutôt s’en montrer digne dans sa campagne et on
en est, malheureusement, parfois très loin (il suffit de revoir les débats et
les interviews de l’époque où elle était candidate avec ceux où participent
l’actuel président de l’UDI…).
Et tous ceux qui se sentent proches d’elle, qu’ils
soient à LREM, à l’UDI, au MoDem ou ailleurs ont le droit de s’en revendiquer,
s’ils le font honnêtement, et aucun centriste ne peut se plaindre qu’ils soient
extrêmement nombreux à vouloir le faire parce que c’est un honneur pour eux.
Voilà un hommage autrement plus beau et noble que la
polémique lancée par l’UDI et LR.
Si j’étais méchant (loin de moi cette idée!), je dirai
que le meilleur hommage à Simone Veil sera les score de la liste Renaissance le
26 mai plutôt que celui de l’UDI…
Mais, pour terminer, laissons la parole à un vrai
héritier de Simon Veil, son fils, Jean, qui expliquait en ces termes, son
engagement sur la liste Renaissance:
«Chacun sait ma fidélité à mes
parents. S’ils étaient là, je sais très bien où leurs convictions les auraient
portés. (…) Après avoir lu et écouté ce que l’ensemble des partis proposent, je
suis convaincu que le programme de LREM est à la fois le plus efficace et le
plus réaliste. Mes parents n’auraient peut-être pas approuvé chaque détail,
mais ils auraient été sur cette ligne. Ma mère aurait pu être candidate pour
défendre ce projet.»
Centristement votre.
Le Centriste
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