«Le changement procure beaucoup d’anxiété» a expliqué
Emmanuel Macron en parlant de la nécessité de changer nos comportements face à
l’urgence écologique tant en matière de lutte contre le réchauffement
climatique que pour le maintien de la biodiversité, tout en faisant allusion à
ce changement, cette «révolution», qu’il portait durant sa campagne
présidentielle de 2017, celle qui était nécessaire pour transformer le pays
grâce à une politique progressiste, révolution et non réforme puisque, selon
lui, cette dernière n’était pas dans l’ADN des Français.
Aujourd’hui, alors qu’il fête les deux ans de son élection,
on ne parle plus guère de révolution (heureusement) mais bien des réformes,
celles qui ont déjà été faites et celles qui restent à mettre en place autour
de ce désormais fameux «nouveau projet politique» pour le pays né dans le
tumulte du mouvement de foule des gilets jaunes et des péripéties politico-médiatiques
qui n’ont cessé de se succéder dans une volonté très claire d’abattre le
pouvoir en place.
Et Emmanuel Macron s’est même posé la question de la
réforme:
«Est-ce qu’il faudrait tout arrêter, je me suis posé la
question, est-ce qu’on a fait fausse route?»
Mais, avec beaucoup de lucidité, il a répondu:
«Je crois tout le contraire. Les mesures n’ont pas été
suffisamment rapides, humaines, radicales, mais je crois profondément qu’elles
ont été justes».
Reste que, comme beaucoup de ses contempteurs, de ses
critiques et de ses ennemis, voire de certains de ses amis, il a failli oublier
l’essentiel, le pourquoi de son élection.
Car, oui, c’est bien là que se trouve l’explication profonde
de la situation actuelle de la France.
Revenons en 2017 puisqu’il semble bien que beaucoup aient
(déjà!) oublié qu’Emmanuel Macron a alors représenté la seule alternative à
tous ceux qui ne se résolvait pas à la possible mort de la démocratie
républicaine libérale avec l’arrivée au pouvoir d’une Marine Le Pen ou d’un
Jean-Luc Mélenchon après l’élimination peu glorieuse d’un François Fillon qui,
au-delà de sa malhonnêteté, vantait, rappelons-le, à ses électeurs, une
politique néolibérale et montrait une admiration à Donald Trump récemment
intronisé président des Etats-Unis...
Car si Macron n’avait pas été élu, nous aurions bien,
aujourd’hui, l’extrême-droite populiste démagogique menteuse et violente au
pouvoir.
C’est cela la réalité.
Comme le fait que le score de l’ensemble des candidats anti-démocratiques
au premier tour de la présidentielle de 2017 flirtait avec les 50% (49,62%,
très exactement)...
Or donc, puisque c’était cela le second tour de cette
présidentielle, Macron ou Le Pen, c’est bien cette dernière qui serait
aujourd’hui à l’Elysée.
Et si Macron n’avait pas passé le premier tour, nous aurions
peut-être eu un duel Mélenchon-Le Pen aux deuxième ou, plus probablement, un
duel Fillon-Le Pen (soit deux mis en examen!) avec, quel que soit le vainqueur,
un désastre pour le pays.
Tous ceux qui ruent dans les brancards sans cesse et mettent
la légitimité d’Emmanuel Macron en cause devraient s’en souvenir s’ils avaient,
non pas, un peu de mémoire, mais un peu de décence et d’honnêteté.
On ne parle pas, évidemment, de tous ceux qui sont du côté
de ces forces anti-démocratiques mais bien de tous ceux qui jouent constamment
contre leur camp.
Il ne s’agit pas, bien sûr, de leur demander de soutenir
Macron mais seulement de se rappeler d’où nous venons et que la démocratie
républicaine nécessite un débat d’une autre qualité et d’une autre valeur que
des attaques sans cesse sur tout et n’importe quoi.
Surtout que sa défense et sa protection nécessite dignité et
responsabilité
A force de déstabiliser un pouvoir démocratiquement élu,
tant le Président de la République que sa majorité à l’Assemblée nationale, on
aboutira peut-être à une victoire de l’extrême-droite en France en 2022.
Tout dans leur haine puérile contre Emmanuel Macron, c’est
bien ce que certains sont en train de préparer en tant qu’idiots utiles, voire
en compagnon de route des forces qui clament leur rejet de la démocratie
républicaine.
Et c’est bien contre ces comportements irresponsables que
tous ceux, comme les centristes, qui ont une vision tragique de l’Histoire et
une volonté politique humaniste doivent lutter pour que le pire n’advienne plus
jamais au moment où, partout dans le monde, la bête immonde du totalitarisme
retrouve une nouvelle jeunesse.
Oui, n’oublions pas de nous poser cette question: et si
Macron n’avait pas été élu?
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