mercredi 29 mai 2019

Actualités du Centre. Larcher (LR) tente une OPA sur les centristes et se fait remettre à sa place par Lagarde (UDI)

Après la déroute des élections européennes, LR tente de trouver une parade à ses déboires qui pourraient mettre en danger son existence même.
Alors que plusieurs élus du parti de droite demandent plus ou moins explicitement la démission de Laurent Wauquiez qui n’a pas l’air de vouloir s’en aller, d’autres (ou les mêmes) tentent de se poser en leaders de substitution.
C’est le cas du président du Sénat, Gérard Larcher qui, après s’être auto-intronisé leader de l’opposition à Emmanuel Macron alors que la chambre haute du Parlement n’a pas le pouvoir d’être un véritable lieu de contre-pouvoir, le voilà qui veut devenir le leader de la Droite et… du Centre.
Il a ainsi déclaré:
«Je propose que nous nous retrouvions pour engager une démarche au travers des territoires afin de reconstruire un projet qui rassemble la Droite et le Centre.»
Voilà une prétention à la fois sans réelle légitimité de la part d’un homme de droite qui n’a jamais eu de réelle inclinaison centriste et qui a fait bondir Jean-Christophe Lagarde, le président de l’UDI.
Alors que son parti sort affaibli par des résultats très médiocres aux élections européennes qui pourraient inciter certains de ses membres à regarder soit du côté de LREM, soit du côté de LR, il a vertement remis à sa place LR et Larcher.
«Je comprends, a-t-il dit, que la droite française soit en crise. Mais ce n'est pas mon affaire et ce n'est pas mon agenda».
Il a ajouté: «J'avais dit que la Droite avait confié sa tête de liste à son extrême. Je l'avais prévenu qu'en se rétrécissant ainsi, elle allait droit dans le mur. (…) Monsieur Wauquiez et son candidat, monsieur Bellamy ont fait 8% aux européennes quand François Fillon, avec toutes ses difficultés, avait fait 20% à la présidentielle. (…) J'ai essayé de les alerter mais, à ce moment-là, ceux qui veulent aujourd'hui réfléchir n'étaient pas là.»
Et de préciser sa pensée:
«Alors, ils veulent aujourd'hui se restructurer, ils ont un problème majeur de leadership et de ligne politique (...) qu'irais-je faire dans tout ça, ce n'est pas mon affaire.»
«J'ai du respect pour Gérard Larcher, a-t-il poursuivi. On travaille avec lui intelligemment au Sénat. Je le rencontrerai quand il le souhaitera mais je ne vois pas ce que j'irai faire dans l'aréopage qu'il cherche à réunir. Tous sont responsables de leurs propres turpitudes.»
Quant à réunir la Droite et le Centre, Lagarde conseille aux responsables de LR un peu de pudeur:
«Je leur demanderais simplement une chose: qu'ils arrêtent de parler de la Droite et du Centre parce que c'est une publicité mensongère. Dans la droite, cela fait longtemps que le Centre n'y est plus, hors quelques porteurs de valises marginalisés [allusion à l’alliance d’Hervé Morin avec LR pour les européennes]».


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