Après la déroute des élections européennes, LR tente de trouver
une parade à ses déboires qui pourraient mettre en danger son existence même.
Alors que plusieurs élus du parti de droite demandent plus
ou moins explicitement la démission de Laurent Wauquiez qui n’a pas l’air de
vouloir s’en aller, d’autres (ou les mêmes) tentent de se poser en leaders de
substitution.
C’est le cas du président du Sénat, Gérard Larcher qui,
après s’être auto-intronisé leader de l’opposition à Emmanuel Macron alors que
la chambre haute du Parlement n’a pas le pouvoir d’être un véritable lieu de
contre-pouvoir, le voilà qui veut devenir le leader de la Droite et… du Centre.
Il a ainsi déclaré:
«Je propose que nous nous retrouvions pour engager une
démarche au travers des territoires afin de reconstruire un projet qui
rassemble la Droite et le Centre.»
Voilà une prétention à la fois sans réelle légitimité de la
part d’un homme de droite qui n’a jamais eu de réelle inclinaison centriste et
qui a fait bondir Jean-Christophe Lagarde, le président de l’UDI.
Alors que son parti sort affaibli par des résultats très
médiocres aux élections européennes qui pourraient inciter certains de ses
membres à regarder soit du côté de LREM, soit du côté de LR, il a vertement
remis à sa place LR et Larcher.
«Je comprends, a-t-il dit, que la droite française soit en
crise. Mais ce n'est pas mon affaire et ce n'est pas mon agenda».
Il a ajouté: «J'avais dit que la Droite avait confié sa tête
de liste à son extrême. Je l'avais prévenu qu'en se rétrécissant ainsi, elle
allait droit dans le mur. (…) Monsieur Wauquiez et son candidat, monsieur
Bellamy ont fait 8% aux européennes quand François Fillon, avec toutes ses
difficultés, avait fait 20% à la présidentielle. (…) J'ai essayé de les alerter
mais, à ce moment-là, ceux qui veulent aujourd'hui réfléchir n'étaient pas là.»
Et de préciser sa pensée:
«Alors, ils veulent aujourd'hui se restructurer, ils ont un
problème majeur de leadership et de ligne politique (...) qu'irais-je faire
dans tout ça, ce n'est pas mon affaire.»
«J'ai du respect pour Gérard Larcher, a-t-il poursuivi. On
travaille avec lui intelligemment au Sénat. Je le rencontrerai quand il le
souhaitera mais je ne vois pas ce que j'irai faire dans l'aréopage qu'il
cherche à réunir. Tous sont responsables de leurs propres turpitudes.»
Quant à réunir la Droite et le Centre, Lagarde conseille aux
responsables de LR un peu de pudeur:
«Je leur demanderais simplement une chose: qu'ils arrêtent
de parler de la Droite et du Centre parce que c'est une publicité mensongère.
Dans la droite, cela fait longtemps que le Centre n'y est plus, hors quelques
porteurs de valises marginalisés [allusion à l’alliance d’Hervé Morin avec LR pour
les européennes]».
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