En
août 1954, l’Assemblée nationale rejetait le projet de CED (Communauté
européenne de la défense) et donc d’armée européenne qui était, pourtant, une
proposition de la… France.
Ce
traumatisme fait qu’une armée européenne demeure encore aujourd’hui un sujet
brûlant.
Mais
dans ce monde incertain dans lequel nous vivons avec, entre autres, la montée
des régimes autoritaires et totalitaires, la menace terroriste ainsi que
l’éclosion des mouvement populistes plus ou moins violents dans les démocraties
républicaines semblent avoir convaincu les peuples européens qu’ils devaient se
défendre mieux et ensemble.
C’est
en tout cas ce que disent les sondés français d’une étude de l’institut Odoxa
pour Le Parisien et Aujourd’hui en France.
Ainsi,
62 % des Français sont favorables à «une armée commune aux Etats membres de
l’Union européenne».
Et
ce pourcentage monte à 73% des sympathisants de LREM.
A
noter que seuls les sympathisants d’extrême-droite et de Marine Le Pen sont
majoritairement opposés à une armée européenne.
Les sondés sont même d’accord à 75% (92% des sympathisants
LREM) avec cette proposition: il faut que «soit
mise en place une politique de sécurité et de défense commune des Etats membres
de l’Union Européenne».
Toutefois, ce n’est pas le franc optimisme quant à la
réalisation concrète d’une armée européenne puisque 60% des sondés estiment
qu’elle ne verra pas le jour dans les 15 ans à venir.
Seuls les sympathisants LREM y croient majoritairement à un
petit 52%.
Mais une armée pour nous protéger de qui?
Les Français considèrent avant tout que la plus grande
menace pour la sécurité de l’Europe vient de Russie (31%) devant la Syrie (29%)
et le Corée du Nord (28%).
Si on comprend pour la Russie qui montre ses muscles sans arrêt
et s’en prend constamment aux régimes démocratiques, on est un peu surpris que
les sondés puissent avoir peur d’une menace venue de ces deux petits pays.
D’autant qu’ils devancent la Chine (21%), pays qui recèle de
nombreuses menaces réelles vis-à-vis des Européens, qui est quasiment au même
niveau que le principal allié de l’Europe et de la France, les Etats-Unis
(20%)!
On retrouve ici cet anti-américanisme primaire très développé
à l’extrême-gauche et à l’extrême-droite mais pas seulement.
11% des Français sont tout de même assez optimistes puisqu’ils
considèrent qu’aucun pays n’est une grande menace pour l’Europe.
(Sondage Odoxa réalisé par internet
les 13 et 14 mars 2019 auprès d’un échantillon de 1004 personnes représentatif de
la population française âgée de 18 ans et plus / Méthode des quotas / Marge d’erreur
de 3 points)
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