Conférence de presse d'Emmanuel Macron |
Voici le texte des propos liminaires tenus par Emmanuel
Macron lors de sa conférence de presse du 25 avril suite au Grand débat
national et à l’annonce des premières mesures qui seront mises en œuvre ainsi que
quelques interventions de sa part lors de la séquence des questions/réponses,
suivis par les réactions des personnalités et élus centristes.
Cette intervention s’est faite autour de quatre axes
principaux:
- Changer en profondeur la démocratie, l’organisation de l’Etat
et l'administration
- Lutter contre les injustices fiscales et sociales
- Accompagner les grands changements : climatique et
vieillissement
- Savoir défendre le projet français : famille, laïcité,
droit d'asile
► Texte de l’intervention
d’Emmanuel Macron:
J’ai souhaité vous rencontrer devant les Français qui nous
écoutent et nous regardent pour tirer les conclusions du Grand débat national
et proposer au pays les orientations du nouvel acte qu’appelle l’attente de nos
concitoyens, nouvel acte de notre République. Que s'est-il passé au fond depuis
le mois d'octobre dernier dans notre pays ? Un mouvement inédit, le mouvement
des gilets jaunes qui a dit sa colère, son inquiétude, qui a dit aussi son
impatience que les choses changent plus vite, plus radicalement et que le
peuple français puisse avoir sa part de progrès dans un monde incertain et où
il faut bien le dire, il a eu le sentiment durant plusieurs années de plutôt
subir des reculs. Ce mouvement s'est ensuite progressivement transformé,
tiraillé entre les injonctions contradictoires, la démocratie absolue et
permanente d'un côté ou la fascination autoritaire de l'autre, le plus de
services publics, tout à fait légitime, et le moins d'impôts, tout aussi légitime
mais difficilement compatibles. Et ce mouvement a ensuite été récupéré, nous
l'avons tous vu, par les violences de la société : l'antisémitisme,
l'homophobie, les attaques contre les institutions, les journalistes parfois,
les forces de l'ordre. Aujourd'hui, l'ordre public doit revenir avant tout et
avec lui l'indispensable concorde. Mais je ne veux pas que les dérives de
quelques-uns occultent les justes revendications portées à l'origine de ce
mouvement et profondément soutenues.
C’est pour cela que j’ai apporté une première réponse dès le
10 décembre dernier, une réponse d’ampleur parce qu’elle me paraissait juste et
qu’elle était cohérente avec les orientations que nous avions d’ailleurs
retenues au début du quinquennat : donner plus de pouvoir d’achat mais plus
vite aux classes moyennes et à celles et ceux qui travaillent. C’est aussi pour
cela que j’ai voulu ce Grand débat national, exercice inédit dans les
démocraties contemporaines, dans lequel je me suis personnellement engagé aux
côtés des maires, et qui a permis à plusieurs millions de nos concitoyens de
participer. Et je dois dire la grande fierté qui est la mienne d’avoir vu
durant ces mois nos concitoyens prendre part à ces débats, dire leur part de
vérité, proposer, réfléchir et j’ai moi-même beaucoup appris de notre pays, aux
côtés des maires, sur la fonction qui est également la mienne durant ces mois.
J’ai beaucoup appris et cette fierté que j’évoquais m’a convaincu d’une chose :
nous sommes avant toute chose les enfants des Lumières et c’est de ce débat, de
ces délibérations, de cette capacité à dire et contredire mais dans le respect
de l’autre que peuvent naître les bonnes solutions pour le pays et en aucun cas
dans l’obscurantisme ou le complotisme. On ne bâtit pas sur la haine de soi, la
jalousie de l’autre mais bien plus dans la juste compréhension de ce que nous
sommes et des défis qui sont devant nous.
Alors qu’a dit ce mouvement et qu’est-ce que j’ai saisi de
ce Grand débat ? D’abord, on l’a tous entendu, un profond sentiment d’injustice
: injustice fiscale, injustice territoriale, injustice sociale. Ce sentiment
est là, il est installé, il faut lui apporter une réponse. Ensuite un sentiment
de manque de considération : beaucoup de nos concitoyens qui ne se sentent pas
respectés dans leur quotidien, dans ce qu’ils vivent par nos institutions,
parfois notre organisation collective, nos manières de décider, de faire ; un
manque de confiance aussi dans les élites, toutes les élites, votre serviteur
au premier chef mais l’ensemble de ceux qui sont élus, exercent des
responsabilités, représentent, parfois même cherchent à décrypter l’actualité.
Il est difficile de construire quelque chose lorsque la confiance n’est pas
rétablie à l’égard de celles et ceux qui doivent être des tiers de confiance ou
qui décident dans la société. Un sentiment d’abandon. Sentiment d’abandon qui
se nourrit que du fait que de plus en plus de vies de nos concitoyens sont
comme oubliées ou inadaptées à l’organisation du monde tel qu’il est, tel qu’il
s’est fait.
Nous vivons dans une société avec des politiques publiques
qui ont largement été pensées au sortir de la Deuxième Guerre mondiale. La
famille a changé, la manière de travailler a changé, nos organisations ont
changé et nous ne l’avons pas totalement vu. On a découvert, il faut bien le
dire avec beaucoup d’humilité durant ce mouvement, ce qu’on appelle aujourd’hui
les familles monoparentales, la plupart du temps ces femmes seules qui élèvent
leurs enfants et travaillent. Très peu de choses sont faites dans la société
pour elles, pour ne pas dire rien. On a vu s’exprimer les enfants victimes de
harcèlement à l’école, les personnes vivant en situation de handicap qui ont
dit aussi tout ce que la société avait de béances, celles et ceux qui
travaillent dans les grandes villes où on a créé l’essentiel des emplois ces 20
dernières années mais n’ont pas les moyens d’y vivre et habitent parfois à
trois-quarts d’heure ou une heure de route sans qu’il y ait de transport
collectif. On n’avait pas non plus conçu de politique publique pour eux et donc
il y a comme des plis de la société qui se sont en quelque sorte révélés, des
angles morts, ces vies un peu oubliées de nos politiques publiques, de beaucoup
de nos discours qui ont dit “moi je participe, je travaille, je vis mal malgré
ce travail et je veux non seulement qu’on me reconnaisse mais qu’on apporte des
solutions concrètes à ma vie.” Et évidemment je n’oublie pas parmi ces quelques
portraits chinois que je viens de brosser les retraités modestes dont j’ai un
moment cru moi-même que leurs protestations n’étaient pas totalement
légitimes – “vous me parlez de la CSG, regardez c’est quelques euros
par mois” – mais qui vivent aujourd’hui avec l’angoisse de parfois
devoir aider les générations suivantes qui ne s’en sortent pas totalement, de
devoir subvenir aux besoins de leurs propres aînés qui vivent encore et sont en
dépendance et qui voient devant eux ce que va coûter la maison de retraite,
l’EHPAD, entre 1800 et 2000 euros par mois là où leur retraite est à 1300 euros,
et qu’ils ont travaillé toute leur vie. Ces cas concrets se sont dits à nous,
se sont exprimés et ont nourri ce sentiment d’abandon. Enfin c’est la peur des
grands changements : le climat avec son urgence mais aussi son lot
d’inquiétudes parce qu’il faut changer des habitudes prises pour se déplacer,
produire ; l’immigration ; le numérique ; le déclassement social ; le
vieillissement que je viens rapidement d’évoquer.
Alors face à toutes ces inquiétudes qui se sont exprimées,
ces sentiments que je voulais rassembler pour dire un peu ce que j’avais
compris et entendu : est-ce qu’il faudrait tout arrêter de ce qui a été fait
depuis 2 ans ? Je me suis posé la question : “est-ce qu’on a fait fausse route
?” Je crois tout le contraire, je crois que les transformations en cours et les
transformations indispensables à faire dans notre pays ne doivent pas être
arrêtées parce qu’elles répondent profondément à l’aspiration de nos
concitoyens. Elles n’ont pas été suffisamment rapides à l’endroit de certains,
pas suffisamment radicales, pas suffisamment humaines – je vais y
revenir – mais je pense très profondément que les orientations prises
durant ces deux premières années, à bien des égards, ont été justes. Mettre
l’école, le mérite, le travail au cœur de notre ambition était indispensable.
Décider à investir, produire davantage pour redevenir une nation forte en
menant toutes les réformes nécessaires pour cela était indispensable aussi pour
pouvoir financer la solidarité ensuite qu’on veut pouvoir se payer. Moderniser
notre économie, réduire nos déficits publics, réarticuler une vraie ambition
européenne face à toutes ces menaces étaient, je le crois très profondément, de
bonnes orientations. Je crois donc que ces fondamentaux des deux premières
années doivent non seulement être préservés, poursuivis et intensifiés. Et
d’ailleurs les premiers résultats sont là au moment même où nous vivons cette
crise : nous recréons des emplois, plus de 500 000 durant ces deux premières
années y compris dans le secteur industriel où depuis plus de 10 ans nous
étions en train de détruire constamment des emplois en France. Les
investissements repartent et continuent de repartir et pour la première fois
depuis bien longtemps en ce moment même notre croissance est supérieure à celle
de bien de nos pays voisins donc les résultats commencent à être là.
Alors la réponse n’est pas dans le reniement mais je crois
dans la définition plus profonde d’une nouvelle ambition, dans la réponse aux
questions profondes que se pose notre pays et que se posent d’ailleurs dans
nombre d’autres démocraties dans le monde qui vivent partout des crises qui se
traduisent de manière différente, qui sont des crises de l’efficacité, de la
représentation. D’abord face au sentiment d’injustice, nous devons apporter une
réponse qui place l’homme au cœur de notre projet bien davantage que nous ne
l’avons fait. Notre projet national doit être plus juste, plus humain afin de
rassembler et de réunir et face aux grands changements il nous faut retrouver,
par le projet national et européen, la maîtrise de notre destin et de nos vies.
Je crois que ce à quoi aspire très profondément le peuple français c’est de
comprendre pourquoi on décide les choses, qu’on puisse en tant que gouvernants
dire à un moment “nous ne sommes pas d’accord”, de ne pas tout subir ou d’avoir
le sentiment qu’on s’adapte constamment au cours du monde.
Alors ce nouveau temps, de cette mandature et de notre
République, je veux lui assigner un objectif simple : redonner une espérance de
progrès à chacun, en demandant à chacun le meilleur de lui-même, et c’est ainsi
que nous pourrons reconstruire ensemble très profondément ce que j’appellerais
l’art d’être Français qui est une manière très particulière d’être ce que nous
sommes. L’art d’être Français c’est à la fois être enraciné et universel, être
attaché à notre histoire, nos racines mais embrasser l’avenir, c’est cette
capacité à débattre de tout en permanence et c’est, très profondément, décider
de ne pas nous adapter au monde qui nous échappe, de ne pas céder à la loi du
plus fort mais bien de porter un projet de résistance, d’ambition pour
aujourd’hui et pour demain.
Et pour ce faire il y a quatre orientations que je voulais
brosser ce soir devant vous avant de répondre à vos questions et qui sont, en
quelque sorte, celles sur lesquelles je veux construire cette nouvelle
étape.
La première orientation c’est de changer, beaucoup plus en
profondeur et rapidement, notre démocratie, notre organisation, notre
administration. Au fond le sentiment de beaucoup de nos concitoyens, c’est
comme ça que je l’ai entendu, c’est de dire “vous nous avez demandé des
changements à nous mais vous avez très peu changé. Vous vous êtes
toujours avec les mêmes organisés de la même manière, on n’a rien vu bouger. Ce
n’est pas faux. Alors, sur le plan démocratique, les citoyens veulent être
mieux représentés participer davantage, avoir au fond une organisation plus
efficace. Là-dessus, on a vu fleurir beaucoup de débats et je veux dire, très
franchement, après avoir beaucoup écouté et réfléchi où je me situe. Je crois
aux élus. Je crois aux élus de la République parce que l’élu a une légitimité,
celle que lui procure l’élection. Si on se met à dire, quand il s’agit des
décisions de la cité, la vie d’un citoyen est aussi importante que celle du
maire, elle l’est en tant que citoyen mais le maire est allé à l’élection. Il a
obtenu une légitimité et donc je pense qu’il faut consolider cette place de nos
élus dans la République sinon il n’y a plus de décision possible, plus
d'arbitrage qui se forme et au premier chef, les maires qui sont le visage, le
quotidien de la République à portée parfois "d'engueulades" si vous
m’autorisez cette expression, de remerciements et d'attachement aussi et qui
sont essentiels. Je veux conforter leur rôle par un statut digne de ce nom,
simplifier les règles qu'ils ont parfois subies lorsque le pouvoir, les
responsabilités se sont par trop éloignés sans qu'ils l'aient choisi. Mais la
démocratie représentative est aussi essentielle et je ne veux pas que de cette crise,
le rôle du Parlement ne soit, en aucun cas, fragilisé. Cependant, nous pouvons
l'améliorer. Nous pouvons le rendre plus représentatif avec une part
significative de proportionnelle pour que toutes les familles politiques soient
représentées, toutes les sensibilités en limitant aussi le nombre de mandats
dans le temps. Nous pouvons le rendre plus efficace et je fais confiance aux
assemblées pour renforcer leur contrôle indispensable, pour avoir aussi des
procédures plus rapides, plus adaptées aux contraintes actuelles et aux
attentes de nos concitoyens. L'efficacité, c'est aussi la réduction du nombre
de parlementaires, comme je m'y étais engagé et qui est beaucoup revenue dans
le débat. Mais nos citoyens veulent participer davantage, au-delà de ce que je
viens de dire sur les élus et de notre démocratie représentative, et plusieurs
questions ont émergé qu'il faut considérer.
D'abord, la question du vote obligatoire qui est souvent
revenue. Je ne retiendrai pas cette option, je ne la retiendrai pas pour deux
raisons. La première, c'est que je ne crois pas qu'on répond à la crise
démocratique par la contrainte. Je ne crois pas que lorsqu'il y a de la
désaffection pour une élection et du désintérêt, on y répond en rendant la
chose obligatoire. On y répond en redonnant du sel à la vie démocratique et à
cet égard, la période que nous vivons, je le crois, est une partie de la
solution. Ensuite, c'est qu'une fois qu'on a mis l'obligation quand je regarde
nos voisins, il est très dur de la faire respecter. Généralement, elle n'est
pas suivie. Est-ce qu'on met des amendes ? C'est très dur. Alors, certains
proposent de priver leurs droits civiques ceux qui ne vont pas voter. C'est un
peu étrange en tout cas ça éloigne encore davantage du civisme et de la vie
politique, ce qui ne se rendrait pas à cette obligation. Je n'y crois pas.
Ensuite, il y a la question du vote blanc. C'est une
question qui, depuis longtemps, on travaille notre démocratie. Elle n'est pas
négligeable et à juste titre les gens qui votent blanc nous disent : “Je veux
être entendu. Je veux que ce soit pris en compte”. Est-ce qu'il faut lui donner
une reconnaissance particulière ? J'ai, à un moment, été tenté par cette
option, j'y ai beaucoup réfléchi et je ne la retiendrai pas. Je ne la
retiendrai pas parce qu’au fond la crise de notre démocratie est aussi une
crise d'efficacité et de capacité à prendre les décisions. Alors, on peut avoir
des projets dont aucun ne nous plaît totalement à une élection mais on doit
choisir parfois le moindre mal ou le mieux possible et ce choix est important
parce que dans les moments difficiles de la démocratie, il faut prendre des
options et il faut choisir et je sais une chose : c'est quand on vit une
période difficile, blanc ça ne décide pas. Blanc c'est l'agrégation des rejets,
des refus. C'est trop facile. Moi, je veux bien être le candidat du blanc. On a
toutes les voies dans la période que nous vivons mais Blanc ne résoudra aucun
problème. Monsieur X, Mme Y oui ! Qu'on soit d'accord ou pas.
Enfin, il y a eu la question du référendum d'initiative
citoyenne. Tel qu'il est proposé, il me semble remettre en cause la démocratie
représentative mais je crois malgré tout nous devons donner plus de place
à la voie référendaire dans notre démocratie et ce que je souhaite, c'est
que dans le cadre de notre réforme constitutionnelle, nous puissions aller plus
loin sur le référendum d'initiative partagée qui a été créé il y a maintenant
11 ans dans notre constitution en en simplifiant les règles, en permettant que
l'initiative puisse venir de citoyens, un million de citoyens qui signeraient
une pétition et qu'elle puisse prospérer en projet de loi et si elle n'était
pas examinée par les assemblées, aller au référendum. Je crois que c'est une
bonne voie qui respecte la démocratie représentative mais qui permet à un
million de citoyens qui se rassemblent de pousser le parlement à discuter d'un
texte ou bien d'aller au référendum. Je souhaite ensuite qu'au niveau local on
puisse renforcer le droit de pétition. Au niveau local en définissant une forme
de droit d'interpellation des élus au-delà d'un certain seuil qui sera à
définir les citoyens doivent pouvoir obtenir d'inscrire un sujet à l'ordre du
jour d'une assemblée locale. Là aussi je pense que c'est important et ça permet
d'articuler la place légitime des élus. Mais ce que les citoyens peuvent
vouloir amener dans le débat public et voir pleinement reconnu.
Enfin je souhaite que cette place de nos concitoyens dans
notre démocratie ainsi revitalisée puisse aussi se faire par la réforme que
nous devons conduire du Conseil économique social et environnemental. Ce
Conseil existe depuis la Constitution de 1958 c'est une présence qui a des
antériorités pour représenter la société civile. Nous en réduirons le nombre
mais à côté des grandes forces vives économiques sociales associatives qui y
sont présentes et qui portent les grands sujets. Je souhaite que l'on puisse
avoir des citoyens tirés au sort qui viennent compléter cette assemblée et qui
ainsi permettra à celle-ci de représenter pleinement la société dans toute sa
diversité et sa vitalité. Et je souhaite que ce conseil de la participation
citoyenne ainsi refondé puisse reprendre l'ensemble des compétences de
consultation qui sont émiettées entre plusieurs comités parfois devant lesquels
nos lois doivent passer qui sont souvent peu clairs pour nos concitoyens qui
créent beaucoup de complexité administrative. Je propose que cette réforme
constitutionnelle ainsi simplifiée, clarifiée, repensée puisse être soumise par
le gouvernement au Parlement à l'été. Je fais confiance à l'Assemblée nationale
au Sénat pour qu'elle puisse dans les meilleurs délais prospérer et être
pleinement effective. Mais sans attendre, dès le mois de juin nous tirons au
sort 150 citoyens pour constituer ce début de conseil de la participation
citoyenne. Ce sera organisé au CESE actuel avant sa réforme et nous
commencerons à innover avec ce nouveau travail qui je crois répond aux
aspirations profondes et permet de mobiliser l'intelligence collective de
manière différente.
Nous devons ensuite changer de méthodes d'organisation de
notre République. Ce qui s'est exprimé très profondément c'est un besoin de
proximité d'enracinement de l'action que nous devons conduire dans beaucoup de
domaines. Et j'ai pleinement conscience que la politique que nous avons parfois
menée a été perçue comme lointaine parfois trop froide, venant de Paris et donc
technocratique. C'est parfois injuste c'est parfois vrai. En tout cas il faut
le regarder en face. Et donc je souhaite que nous puissions ouvrir un nouvel
acte de décentralisation adapté à chaque territoire. Les Français ont confiance
dans leurs élus locaux et ce nouvel acte de décentralisation doit porter sur
des politiques de la vie quotidienne, le logement, le transport, la transition écologique,
pour garantir des décisions prises au plus près du terrain. Ce nouvel acte de
décentralisation devra s'appuyer sur quelques principes simples. D'abord
responsabilité, lisibilité et financement. Quand je regarde nos
décentralisations passées, elles sont tout sauf claires. Et elles n'ont pas
permis, ni de faire de véritables économies ni d'avoir une culture de la
responsabilité démocratique. On a souvent transféré des bouts de compétences
avec une partie des financements qui allaient avec. L'État a gardé une partie
de ses compétences ce qui crée un imbroglio absolument terrible mais surtout on
n'a jamais transféré la responsabilité démocratique qui va avec jamais. Et donc
on a parfois transféré des compétences mais quand les ennuis sont là c'est toujours
l'état ce qui est un peu simple. Et donc une vraie république décentralisée
c'est des compétences claires que l'on transfère totalement en supprimant les
doublons on transfère clairement les financements et on transfère clairement la
responsabilité démocratique et la question que nous devons nous poser c'est à
quelle élection on vote pour quoi. Moi je suis convaincu que sur les sujets que
j'évoquais, le logement quotidien, le transport beaucoup de sujets de la vie
quotidienne, quand on vote pour le président de la République on ne vote pas
pour cela. Quand on décide de la politique sociale de la nation ce n'est pas au
moment où on vote pour le conseil départemental. Or aujourd'hui ce sont des
compétences des départements. Vous voyez qu'il y a une perte de repères et de
clarté démocratique dans le système tel qu'il fonctionne aujourd'hui.
Donc nous devons là-dessus profondément refonder notre
modèle. Mais je souhaite qu'il puisse y avoir un geste de décentralisation
extrêmement clair et avec celui-ci un principe : la différentiation
territoriale. Nous avons commencé à le pratiquer avec le gouvernement en
signant des contrats ad hoc collectivité par collectivité. Mais pour répondre
aux défis de nos outremers, qui sont très spécifiques, pour répondre aux défis
de l’insularité et la montagne que connaît la Corse mais que des régions comme
la Normandie ou l’Occitanie vivent qui peuvent être différentes, on doit
différencier, adapter nos règles, notre organisation, trouver plus de liberté.
Nous avons commencé à le faire, nous devons aller plus loin et c’est aussi un
des éléments de l’indispensable réforme constitutionnelle qui est devant nous.
Cette réforme, cet acte de décentralisation devra aboutir pour le premier
trimestre 2020. L'État lui-même, l'ensemble de ce qui est en quelque sorte la
présence de la nation sur le terrain doit aussi savoir s'adapter dans ce
contexte : recréer de la proximité, être accessible à tous dans tous les
territoires qu'il s'agisse des territoires ruraux ou des quartiers "politique
de la ville" comme des métropoles. Sur le terrain, on a besoin de
fonctionnaires, de médecins, d'instituteurs, de professeurs, d'artistes, de
toutes celles et ceux qui font vivre la nation.
J'aurai progressivement à redéfinir un nouveau pacte
territorial et nous avons commencé à l’esquisser : un agenda rural arrive qui
permettra de l'ancrer dans notre ruralité. Mais nous devons sur ce point
remettre de la présence de services publics, assurer l'accès aux services
publics à moins de 30 minutes avec un accompagnement personnalisé pour les
démarches de la vie quotidienne, assurer l'accès aux soins pour tous en luttant
contre les déserts médicaux, ce qui est au cœur du projet de santé qui est en
cours de discussion au Parlement et ne plus avoir d'ici à la fin du quinquennat
de nouvelles fermetures, ni d'hôpitaux ni d'écoles, sans l’accord du maire.
Cela ne veut pas dire qu'il n'y aura pas de réorganisation. On le sait très
bien. Elles sont parfois indispensables. Cela veut dire qu'il n'y aura plus de
disparition comme on l'a aussi trop vécu. Mais nous devons, dans le cadre de ce
nouveau projet territorial, également développer les projets patrimoniaux,
culturels qui, sur le terrain, font vivre. Nombre de ces territoires sont
portés par nos artistes, nos associations et sont au cœur de la vitalité de
ces-derniers et ce que vivent nos concitoyens. Nous allons aussi développer des
campus connectés pour les études universitaires dans les villes moyennes ce qui
est au cœur de cette ambition territoriale. Et ce que je veux à travers ce
nouveau projet pacte territorial, c'est réconcilier la métropole, la ville
moyenne et le rural car ce sont des mêmes projets qu'il faut faire émerger dans
ces espaces que l'on a trop longtemps divisés. Ce qui veut dire que l'état
lui-même doit repenser son action sur le terrain. Je le disais en cessant la
fermeture des services publics mais en ayant une autre approche de sa présence
au territoire. Nous avons trop de monde à Paris et je l'ai souvent dit dans les
débats et on le perçoit, il y a trop de monde à Paris qui prend des décisions
ou décide des règles sans jamais voir les problèmes ou les gens et il n'y a
plus assez de monde sur le terrain à régler les problèmes concrets de nos
concitoyens, de nos entreprises et de nos associations. Donc, je veux qu'on
remette plus de fonctionnaires sur le terrain qui apportent des solutions
contrairement à la tendance depuis plusieurs décennies et qu'on supprime plus
de postes en administration centrale. Avec cela le Premier ministre dès le mois
prochain aura à présenter une profonde réorganisation de notre administration
qui vise à donner plus de pouvoirs et de responsabilités au terrain, à ceux qui
sont au contact de ces réalités. Et je veux que dans chaque département, on ait
maintenant une grande clarté autour du préfet avec tous les services de l'État
ainsi coordonnés qui puissent répondre aux aspirations du territoire, des élus
et je veux que dans chaque canton d'ici à la fin du quinquennat, nous ayons
pour tous nos concitoyens un endroit où on puisse trouver réponse aux
difficultés qu'on rencontre. On a commencé à développer ces maisons de services
au public. Quand on regarde ce qui se fait ailleurs, les Canadiens sont
toujours très inspirants. Je veux qu'on mette en place quelque chose qui ressemble
un peu à ce qu'ils ont fait, cette maison qui s'appellerait “France Service” ou
dans chaque canton, en moyenne, on pourrait avoir un lieu où sont regroupés
l'accueil pour le public de services de l'État mais on propose aux
collectivités locales d'y être aussi présentes et à tous les opérateurs parce
que pour nos concitoyens, c'est devenu illisible quand ils ont un problème de
savoir s'il faut aller à la CAF, à Pôle emploi ou si c'est la préfecture ou si
c'est la mairie et la Mission locale. La simplicité, c'est la vraie protection,
c'est la vraie protection et c'est le vrai service au public.
Enfin, cette transformation de ce que nous sommes de notre
organisation suppose une réforme de notre haute fonction publique. J'ai vu que
des rumeurs ces derniers temps avaient beaucoup animés les discussions sur ce
sujet. Il ne s’agit pas de supprimer telle ou telle chose pour en faire des
symboles. Non. Le gouvernement s'est engagé dans une réforme profonde des
règles de la fonction publique pour le bien des fonctionnaires, c'est une très
bonne chose. Mais notre haute fonction publique pourrait être tenue à l'écart
d'une modernisation indispensable. Nous lui devons beaucoup. Elle a bâti ce que
nous sommes, elle a pris beaucoup de responsabilités et je suis profondément
attaché au modèle méritocratique, un élitisme républicain qui fait qu’on attire
dans l'Etat les meilleurs pour pouvoir régler les problèmes les plus complexes.
Néanmoins, des changements sont à faire. En termes de recrutement d'abord,
est-ce que notre haute fonction publique ressemble à la société que nous sommes
? Non. Ce n’est pas vrai. Elle ne lui ressemble pas. Et dans notre recrutement,
notre formation, nous avons plutôt reculé durant ces dernières décennies par
rapport à la situation du début de la Ve République. Ce ne sont plus des
filières méritocratiques où quand on vient d'une famille d'ouvriers, de
paysans, d'artisans, on accède facilement à l'élite de la République, ça n'est
plus si vrai. C'est vrai pour les grands-parents et arrière-grands-parents,
plus si vrai pour les parents. Il faut s'interroger : le mode de recrutement
crée un biais. Ensuite la formation qui y est dispensée. J'ai été touché, ému
en tant qu'ancien haut fonctionnaire du soutien massif que beaucoup ont
apporté. Enfin néanmoins les mêmes qui apportent le soutien disent depuis des
décennies, c'est “un mot, la pensée unique et la haute fonction publique nous a
parfois menés dans l'ornière, c'est terrible.” Ce n'est pas totalement faux non
plus. Il se peut que j’aie cotisé moi-même. Si on veut que les hauts
fonctionnaires soient formés différemment, il faut repenser la formation,
qu'elle soit plus ouverte au monde académique, à la recherche, à
l'international qu’il y ait dans le parcours plus d'expériences de terrain,
qu’elle soit sans doute plus ouverte aussi au monde universitaire et à ce qu'il
apporte, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Et enfin, il y a la gestion des
carrières de notre haute fonction publique. Aujourd'hui, quand on a réussi les
bons concours, on est garantie d'un succès ou d'une protection à vie. Est-ce
que c'est totalement juste et est-ce que c'est totalement bénéfique ? Non. Nous
devons gérer très différemment les carrières de nos hauts fonctionnaires, avoir
davantage de passerelles tout au long de la vie professionnelle pour permettre,
avec des règles de déontologie extrêmement strictes, à des gens qui viennent du
privé et du monde associatif, d'intégrer la haute fonction publique à
différents moments mais on doit aussi mettre à l'épreuve les jeunes hauts fonctionnaires,
ils ne peuvent pas tout de suite accéder aux postes suprêmes et être garantie
de ne jamais les quitter. Je souhaite que nous mettions fin aux grands corps.
Je pense que nous avons besoin de services d'excellence, de filières
d'excellence. Nous n'avons plus besoin de protections à vie et elles ne
correspondent plus à notre capacité à attirer les talents et même à les garder.
Sur ce sujet, nous mandaterons dès demain Monsieur THIRIEZ qui aura à proposer
au gouvernement des réformes ambitieuses sur la base de ce que je viens de
dire.
La deuxième orientation que je souhaite poursuivre pour les
prochaines années, c'est de remettre l'humain et la justice au cœur du projet
national. Nous l'avons tous entendu et je l'évoquais, il y a un sentiment d'injustice
et d'abord d'injustice fiscale qui est là. Alors, il s'est exprimé face à
l'évasion fiscale qui est une réalité ou l'optimisation fiscale excessive et
cette réalité d'évasion de l'impôt mine l'adhésion à l'impôt. Alors, je crois
très profondément que sur ce sujet le gouvernement et le Parlement ont fait
beaucoup de choses : des lois très importantes permettant de revenir sur ce
qu'on appelle le verrou de Bercy, introduisant des règles de déchéance civique
dans certains cas ont été prises mais il faut lever toute forme de soupçons.
Aussi vais-je confier à la Cour des comptes, la mission d'évaluer précisément
les sommes qui échappent à l'impôt et de proposer des mesures précises pour
qu'en France chacun respecte les mêmes règles. Si nous pouvons aller plus loin
nous le ferons sur ce sujet.
J'ai aussi entendu combien la réforme de l'impôt sur la
fortune menée au début du quinquennat était perçue comme un cadeau fait aux
plus fortunés et comme une vraie injustice fiscale. C'est vrai, c'est exprimé
partout et largement. Je veux d'abord dire que cette réforme n'a pas été la
suppression de l'impôt sur la fortune, elle a conduit à créer un impôt sur le
patrimoine immobilier qui continue, au même taux, à taxer les détentions
immobilières de nos concitoyens mais elle a supprimé la partie du patrimoine
qui était investie dans l'économie. Pour faire quoi ? Pour encourager
l'investissement en direction de l'économie réelle, de la recherche, des
usines, de la production. Parce que s'il n'y a pas d'investissement national,
il n'y a pas d'économie ou alors il y a une économie qui se vend aux
investisseurs étrangers et notre pays ô combien sensible. Cette partie de la
réforme, je juge de mon devoir de la défendre. Et elle relève du simple
pragmatisme mais comme une réforme pragmatique elle sera évaluée en 2020 et
nous regarderons son efficacité, si elle n'est pas efficace, nous la
corrigerons, si elle est trop large qu'elle a des effets pervers, ils seront
corrigés. Mais je le dis très clairement : c'est une réforme pour produire, pas
un cadeau pour les plus fortunés. Et il me semble que la meilleure orientation
pour répondre au besoin de justice fiscale n’est pas d'augmenter les impôts de
tel ou tel non mais plutôt de baisser les impôts du maximum de nos concitoyens,
en particulier de toutes celles et ceux qui travaillent au premier chef des
classes moyennes. Celles et ceux qui travaillent, qui payent l'impôt sur le
revenu ont été largement mises à contribution durant les dernières décennies.
Je serais donc simple, je ne veux pas de hausse d'impôts. Je veux des baisses
pour ceux qui travaillent en réduisant significativement l'impôt sur le revenu.
Enfin ces baisses, il faut expliquer comment on va les faire et comment les
finances. J'ai donc demandé au gouvernement de mettre en œuvre cette baisse
d'impôts en la finançant par la suppression de certaines niches fiscales pour
les entreprises, la nécessité de travailler davantage et des réductions de
notre dépense publique. Nous pouvons faire aussi bien en dépensant moins et donc
supprimer nombre d'organismes inutiles. Alors nous pourrons rendre aux classes
moyennes très légitimement ces parts de réformes.
Mais les inégalités, quand je regarde la situation de notre
pays, les vraies inégalités ne sont pas fiscales. Nous avons un système fiscal
qui corrige déjà énormément les inégalités, beaucoup plus que dans d'autres
pays et que dans la plupart des autres pays. Nous avons un système fiscal
qui met déjà largement à contribution les classes moyennes et les classes les
plus aisées. Non. Les vraies inégalités sont les inégalités d'origine, les
inégalités de destin, les inégalités à la naissance. C'est ça les vraies
inégalités françaises et qui ne se sont pas améliorées quant à elles. Aussi
pour traiter de ce sujet, il faut agir dès la petite enfance. Le gouvernement a
commencé à apporter des réponses à travers ce qu’on a appelé le plan pauvreté.
Je crois qu'il faut aller beaucoup plus loin. Certains États européens nous
donnent l'exemple, je regarde la Finlande faire, elle investit massivement dans
la petite enfance. Les 1000 premiers jours de vie d'un citoyen français sont
décisifs, sur le plan affectif, sur le plan cognitif, c'est là qu'on construit
parfois le pire et qu'on peut bâtir le meilleur. Nous devons avoir, construire,
imaginer beaucoup plus loin que ce qu'on a fait jusque-là.
Ensuite c'est l'éducation. Donner à chacun les mêmes chances
pour réussir et donner les moyens de mieux enseigner. Depuis 2 ans c'est ce que
nous avons largement commencé à faire. Là aussi je souhaite que nous puissions
aller plus loin et j'ai demandé au gouvernement d'y travailler, de pouvoir
étendre le dédoublement des classes qui fonctionnent et il y a déjà de très
bons résultats dans les quartiers défavorisés, de l'étendre à la grande section
de maternelle mais de pouvoir dans toutes les écoles de la République, de la
grande section de maternelle au CE1 avoir des classes à taille humaine
c'est-à-dire qui ne dépassent jamais 24 élèves. C'est une vraie organisation,
un vrai travail, une transformation en profondeur. Mais c'est le moment où on
apprend à lire, à écrire, à compter, à bien se comporter, il est absolument
essentiel et c'est un investissement dans nos enfants en lequel je crois
profondément. Ensuite par ce biais nous devons rendre notre école plus
accueillante bienveillante à l'égard de celles et ceux qui jusqu'alors trop
souvent n'y avaient pas leur place. Les décrocheurs scolaires, les enfants en
situation de handicap, là aussi beaucoup de choses ont été faites. On doit
aller beaucoup plus loin, c'est indispensable à la fois pour ce que doit être
notre République et pour la réussite de chacun. Et puis enfin cela suppose de
mieux former les professeurs, de rendre leurs carrières plus attractives. Et
donc dès à présent de progressivement rebâtir, revaloriser ce métier essentiel
à la République et à la vie de la nation qu'est l'enseignant, le professeur, le
maître. La République s'est construite comme ça. Et de toute façon en vue de la
réforme des retraites que nous aurons à conduire, il faudra revoir en
profondeur et revaloriser cette profession. Il faut donc que nous enclenchions
cette stratégie dès à présent. Ce même investissement nous allons le poursuivre
dans l'enseignement supérieur en développant massivement les formations
professionnelles courtes, en donnant accès partout sur le territoire à une
large offre de formation de premier cycle et en construisant un système de
formation supérieure tout au long de la vie et plus simplement une formation
initiale. Par les réformes que nous avons portées, par les investissements que
nous sommes en train de faire souvent aux côtés des régions, des branches
professionnelles. C'est un changement profond de la formation tout au long de
la vie qui est en train d'être faite sur notre territoire.
Cet investissement dans l'école, dans l'université, dans le
savoir c’est la première politique de lutte contre les injustices dans notre
pays. La deuxième c'est le travail, le travail et le mérite. Là aussi beaucoup
de choses ont été faites, je n'y reviendrai pas. Des réformes essentielles dès
le début du quinquennat, un investissement massif à l'endroit des jeunes
décrocheurs comme des demandeurs d'emploi peu qualifiés, 15 milliards d'euros
avec des premiers résultats, comme je l'évoquais à l’instant, une politique
résolue d'aide aux entreprises pour les pousser à investir et à embaucher, de
simplification avec encore une loi récente. Mais là aussi nous devons aller
plus loin et corriger les injustices qui existent encore au moins à deux
égards, la première et j'ai demandé au gouvernement de le porter dès cet été
par la réforme la plus ambitieuse possible de notre système d'assurance
chômage. C'est un devoir, c'est une justice, c'est bâtir les droits et devoirs
pour les entreprises et les demandeurs d'emploi. Et c’est un levier profond de
retour à l'emploi et de lutte contre les injustices qui parfois existent dans
notre pays. Ensuite c'est en luttant de manière beaucoup plus efficace contre
les injustices qui parfois existent encore dans l'accession à l'emploi. Et ça
rejoint ce que je vous disais tout à l'heure sur ces vies oubliées ou ces
sentiments d'oubli que beaucoup de nos concitoyens ont exprimé. Quand on est
jeune et qu'on vit dans une famille modeste et une petite ville de province, il
est parfois très dur d'obtenir un contrat en apprentissage de son premier
emploi parce qu'il n'est bien souvent pas proposé dans la ville où on est et
nous n'avons pas pensé les politiques pour accompagner ce jeune soit pour se loger
soit pour se déplacer là où il obtient un emploi. On doit le faire et le
systématiser. Lorsqu'on est une mère seule qui élève ses enfants, que Pôle
emploi vous trouve un travail bien souvent le frein, je dis bien souvent c’est
parfaitement mesuré, c'est la garde des enfants. Et là aussi les réponses elles
sont incertaines, elles sont au gré de l'entreprise. Dans les grandes
entreprises souvent on propose des solutions, dans beaucoup d'autres ce n'est
pas le cas. On doit là aussi à Pôle emploi comme dans les conventions que les
partenaires sociaux ont à bâtir trouver des solutions pour corriger cette
injustice. Et enfin il y a les déplacements : lorsqu'on travaille à une heure
de l'endroit où on habite, lorsqu'on propose un emploi à une heure de l'endroit
où on habite, bien souvent c'est un frein et c'est un frein parce qu'on doit se
déplacer à ses frais et parce que ni Pôle emploi ni l'employeur n'ont apporté
des solutions concrètes pour vous accompagner au quotidien. Il faut que nous
répondions à ces sujets très concrets. Et pour ce faire je souhaite que nous
travaillions de manière large.
Je souhaite que les partenaires sociaux, les associations
les élus puissent travailler ensemble avec le gouvernement sous l'autorité du
Premier ministre et puissent proposer d'ici à septembre des solutions
concrètes. Le Premier ministre réunira dans les prochains jours l'ensemble de
ses parties prenantes pour cette mobilisation générale pour le travail,
l'emploi et ses grandes transitions. Et bien entendu, il faut aussi si on veut
corriger ces injustices que le travail paye. C'est ce qui est attendu et nous
l'avons beaucoup entendu. Là-dessus, nous avons aussi fait beaucoup : les
baisses de cotisations, la défiscalisation des heures supplémentaires, la prime
d'activité largement augmentée. Il nous faut aller plus loin avec les baisses
d'impôt sur le revenu que j'évoquais à l’instant, avec aussi une meilleure
association des salariés aux résultats de l'entreprise par la réforme de
l'intéressement et de la participation qui vient d'être conduite, par la
répétition cette année de la prime exceptionnelle sans charges ni impôts
décidée l'année dernière dans le cadre de l'intéressement des entreprises si
elle décide d'apporter 1000 euros de plus. C'est aussi par le revenu universel
d'activité que nous devons créer dans les prochains mois pour tourner vraiment
nos prestations sociales vers l'incitation à la reprise d'un emploi. Puis dire
que le travail paye c’est aussi dire que le travail qui a été fait doit payer.
Et là-dessus je dois dire que les décisions que nous avons prises à l'automne
non seulement ont été mal comprises, elles ont été bien comprises mais mal
vécues, elles ont été vues comme injustes et elles doivent donc être corrigées.
C'est pourquoi au 1er janvier prochain je souhaite que
nous réindexions les retraites de moins de 2000 euros et qu'il n'y ait plus de
sous indexation de quelque retraite que ce soit à partir de l'année 2021. Je
pense qu'il faut rebâtir cette clarté, cette lisibilité pour nos retraités. La
troisième orientation que je souhaite donner c'est face aux peurs que
j'évoquais tout à l'heure, d'assumer la clarté, la force d'un investissement
dans les grandes transitions pour bâtir la confiance. Nous sommes face à des
défis, des grands changements et ils suscitent de la crainte parce que nous
sommes comme un “miguet” (phon.) on prend beaucoup de décisions mais elles ne
sont pas suffisamment lisibles.
La première de ces transitions, la plus urgente, la plus
impérieuse c'est évidemment le climat. Le climat doit être au cœur du
projet national et européen. L’état d’urgence climatique il est là, notre
jeunesse nous le dit à chaque instant et nos concitoyens veulent agir. Ils
agissent déjà au quotidien, ils veulent qu’on les aide à aller plus loin, qu’on
les accompagne, qu’on les aide à trouver des solutions concrètes mais il y a
une conscience citoyenne sur ces sujets qui s’est profondément transformée ces
dernières années et qui va beaucoup plus vite que nombre de politiques
publiques. Alors beaucoup a été fait ces deux dernières années, je pourrai y
revenir en répondant à vos questions. Dès la semaine prochaine nous irons
plus loin en matière de politique énergétique puis dans les semaines à venir en
matière d’économie circulaire pour lutter contre toutes les formes de
gaspillage. Mais je veux qu’on puisse changer plus fortement de méthode pour
répondre plus concrètement et de manière plus radicale aux attentes. Changer de
méthode c’est d’abord utiliser davantage l’intelligence collective sur ce
sujet. On a beaucoup de solutions, je l’ai souvent dit, mais elles sont souvent
trop complexes pour nos concitoyens, pas utilisées, peu connues, peu adaptées,
qu’il s’agisse des aides pour changer la chaudière, pour changer de véhicule,
c’est en train de s’améliorer m’enfin il y a beaucoup à faire. C’est pourquoi
la convention citoyenne, 150 citoyens tirés au sort dès le mois de juin, aura
pour première mission de travailler sur ce sujet, de redessiner toutes les
mesures concrètes d’aides aux citoyens sur la transition climatique dans le
domaine des transports, de la rénovation des logements (qu’il s’agisse de
l’isolation ou du chauffage) pour les rendre plus efficace, de définir si
besoin était d’autres mesures incitatives ou contraignantes et, si besoin
était, de définir aussi des ressources supplémentaires et de proposer des
financements pour se faire. Ce qui sortira de cette convention, je m’y engage,
sera soumis sans filtre soit au vote du parlement soit à référendum soit à
application réglementaire directe. Et puis le deuxième changement de méthode
c’est que je veux que nous mettions en place un Conseil de défense écologique
qui réunira le Premier ministre, les principaux ministres chargés de cette
transition, les grands opérateurs de l’Etat que je présiderai de manière
régulière pour à la fois prendre les choix stratégiques et mettre au cœur de
toutes nos politiques cette urgence climatique et m’assurer du suivi dans tous
les changements ministériels lorsqu’une orientation est prise. Enfin la
réussite de cette transition elle passe par notre ambition européenne,
c’est-à-dire notre capacité à défendre au niveau européen enfin, à obtenir un
prix minimum du carbone, une taxe carbone aux frontières et une finance verte
plus ambitieuse. Là aussi je pourrai y revenir si vous avez des questions.
Mais au-delà du sujet climatique, sur toutes les grandes
transformations que j’évoquais au fond il nous faut bâtir – et c’est la tâche
que j’assigne au gouvernement – un agenda 2025 pour donner de la visibilité à
chacun. Depuis deux ans énormément de choses ont été faites : pour notre
agriculture après des états généraux nourris et pour avoir une stratégie
alimentaire et agricole ; pour définir notre ambition en matière numérique ou
d’intelligence artificielle ; pour réindustrialiser notre pays. Mais parfois
ces stratégies parce qu’elles se multiplient sont devenues illisibles pour
beaucoup de nos concitoyens, nos artisans, nos agriculteurs, nos industriels,
nos entrepreneurs ont besoin d’y voir clair et l’esprit français a besoin que tout
ça soit ramassé dans une forme de stratégie collective de la nation. Et nous
avons besoin, je crois, de bâtir une ambition à 2025 où on se donne des
objectifs clairs et on mobilise en fonction de ces moyens.
Face au vieillissement nous devons rebâtir un système de
retraite juste par point. C’est l’engagement que j’ai pris pendant la campagne
présidentielle, c’est ce à quoi travaille, auprès de la Ministre des
Solidarités et de la Santé, Jean-Paul Delevoye depuis le début du quinquennat.
Cette refondation profonde elle sera présentée à l’été, elle se fera sur
plusieurs années mais c’est une transformation radicale qui doit remettre de la
confiance, de la justice, de l’efficacité dans notre système de retraite.
Ensuite face au grand âge nous devons là aussi assumer, donner de la
visibilité. Depuis des années on fait comme semblant que ça n’existe pas
totalement, il y a près d’un million et demi de nos concitoyens qui sont en
situation de dépendance ce qui est une charge énorme pour leur famille. C’est
un système qui est peu structuré, où on a du mal à recruter parce que les
emplois y sont difficiles et mal payés. Aussi finaliserons-nous pour cet
automne une stratégie c’est-à-dire la définition des moyens publics qu’on met
pour financer ce nouveau risque, de la réorganisation d’une filière qui va
permettre de créer des emplois peu qualifiés et qualifiés, de toute une filière
industrielle qui va avec et de la réduction du reste à charge pour les familles
avec une ambition qu’on doit se donner et qui montera progressivement en charge
pour qu’à horizon 2025 cette politique soit pleinement déployée.
Et face au numérique, au changement climatique, tout ce
qu’on a commencé à faire, on a besoin de bâtir un pacte productif permettant de
viser en 2025 le plein emploi. C’est à notre portée, complètement, et pour cela
il nous faut un plan clair : produire, se déplacer, se nourrir, se soigner avec
des objectifs en matière d’investissements dans notre recherche publique et
privée, des priorités technologiques claires au niveau français comme au niveau
européen. Et donc à l’automne nous devons finaliser ce nouveau pacte et bâtir
cette nouvelle stratégie. Je crois que nos concitoyens dans tous les secteurs
ont besoin de cet agenda des transitions qui donnera de la clarté avec des
objectifs, des normes, des accompagnements financiers et une mobilisation des
acteurs publics et privés qui va avec.
Enfin la quatrième orientation que je souhaite donner aux
années qui viennent pour faire face à ce doute, cette colère, que nous voyons
dans notre société et pour retrouver l’indispensable contrôle que j’évoquais
tout à l’heure, c’est aussi en quelque sorte de savoir défendre, réaffirmer les
permanences du projet français, de ce qui est la trame de notre nation. Il y a
beaucoup de changements auxquels nos concitoyens sont confrontés et il y a
beaucoup de transformations que nous sommes en train de faire, parfois qu’on
aurait dû faire depuis longtemps et donc il faut aussi savoir dire ce qu’on
veut préserver, ce qu’on veut garder, ce qu’on veut consolider dans une nation.
Sinon, je l’ai bien senti, nos concitoyens ont l’impression que, en quelque
sorte, tout est cul par-dessus tête et que plus rien ne tient. Cet art d’être
français que j’évoquais c’est un attachement particulier à notre langue, à
notre culture et à quelques permanences : la famille d’abord.
Je veux que dans les prochains temps nous puissions
redéfinir une véritable ambition et la force d’une politique familiale pour
accompagner nos familles qui se sont profondément transformées ces dernières
années – ce n’est pas le visage des familles françaises d’il y a 20 ans – mais
qu’on doit accompagner pour retrouver une dynamique de notre natalité qui
commençait à baisser ces derniers temps et aussi pour accompagner bien mieux
qu’on ne le fait des situations familiales particulières. Je veux juste en
citer deux : ces fameuses familles monoparentales, souvent ces mères vivant
seules, je veux que nous mettions en place de manière très rapide un système où
on donnera la prérogative de puissance publique à la Caisse d’allocation
familiale pour qu’elle puisse aller prélever directement les pensions
alimentaires dues quand elles ne sont pas versées. On ne peut pas faire reposer
sur les mères seules qui élèvent leurs enfants et ce faisant qui construisent
la république de demain, l’incivisme de leurs anciens conjoints or aujourd’hui
c’est ce qui se passe.
Ensuite je veux ici parler des aidants familiaux parce qu’il
y a des millions de nos concitoyens qui sont là aussi comme oubliés, ce sont
celles et ceux – et là aussi ce sont souvent les femmes – qui ont mis entre
parenthèses ou sacrifié leur vie professionnelle pour s’occuper d’un enfant en
situation de handicap, d’un proche, une personne de la famille devenue
dépendante. Nous devons d’abord les reconnaître, les nommer mais aussi dans nos
politiques publiques leur bâtir une place, dans notre réforme des retraites
leur construire des droits, c’est indispensable. Ensuite une des permanences à
laquelle je crois très profondément et qu’il faut même raviver c’est
l’engagement. Nous ne sommes pas nous Français une société d’individus, nous
sommes une nation de citoyens. Ça veut dire des solidarités particulières, ça
veut dire un engagement dans la société qui fait d’ailleurs que parfois quand
tout a disparu quelque chose est encore là qui tient. Je crois dans notre tissu
associatif, il joue un rôle formidable, dans notre ruralité comme dans les
quartiers les plus en difficulté. Je veux que le gouvernement bâtisse une
politique beaucoup plus ambitieuse pour accompagner nos associations, en
particulier les plus petites associations, dans le travail formidable qu’elles
font. Et puis l’engagement c’est le service national universel, je l’ai voulu,
il est en train de commencer, c’est la matrice indispensable au cœur de notre
école d’abord mais qui va irriguer des vocations, l’engagement soit vers le
service civique soit vers le bénévolat, vers ce qui fait très profondément
cette nation de citoyens que j’évoquais et je souhaite qu’on accélère le
déploiement de cette initiative, elle est indispensable et notre nation en a
besoin.
Ensuite une de ces permanences c’est la laïcité. J’avais
posé la question aux Français, elle est revenue dans quelques débats,
moi j’en ai entendu à plusieurs reprises parler. La laïcité c’est la
possibilité de croire en Dieu ou de ne pas y croire, de pouvoir vivre ensemble
dans la concorde, le respect et de respecter absolument les règles de la
République, de n’être jamais ennuyé par ce que l’on croit mais de ne jamais
imposer à la société sa religion ou déroger aux règles de la République pour se
faire. A ce titre, la loi de 1905 est notre pilier. Elle est pertinente, elle
est le fruit de bataille, elle doit être réaffirmé et pleinement appliqué et je
dis ici avec force. Et d’ailleurs, nous avons renforcé son application ces
derniers temps. Nous l’avons renforcé en fermant des écoles lorsqu’elles ne
respectaient pas les lois de la République, en fermant davantage d'associations
ou d'établissements culturels lorsqu'ils ne respectent pas les règles de la
République au titre même de ce principe de l'ordre public ou de la lutte contre
le terrorisme. Mais aujourd'hui, nous ne devons pas nous masquer : quand on
parle de laïcité, on ne parle pas vraiment de laïcité. On parle du
communautarisme qui s'est installé dans certains quartiers de la République. On
parle d'une sécession qui fait parfois sournoisement installée parce que la
République avait déserté ou n'avait pas tenu ses promesses. On parle de gens
qui au nom d'une religion poursuivent un projet politique, celui d'un islam
politique qui veut faire sécession avec notre république. Et là-dessus, j'ai
demandé au gouvernement d'être intraitable. Nous avons commencé à le faire avec
une politique ambitieuse de reconquête républicaine dans plusieurs quartiers.
Je souhaite que nous allions plus loin en renforçant le contrôle sur les
financements venant de l'étranger en étant beaucoup plus dure à l'égard de
toutes les formes de cet islamisme politique, de ce communautarisme, de cette
sécession au sein de notre République parce que c'est une menace sur la
capacité à tenir la nation ensemble.
Enfin une nation, elle se tient aussi par ses limites et ses
frontières. Je crois très profondément dans un patriotisme ouvert, dans une
France qui rayonne à l'international qui est conquérante mais pour être
ouverts, il faut avoir des limites. Pour accueillir il faut avoir une maison
donc il faut des frontières, il faut qu'elles soient respectées, il faut des
règles. Et aujourd'hui force est de constater que les choses ne tiennent pas
comme elle devrait. D'abord au niveau européen, nous avons décidé d'avoir des
frontières communes, c’est le fameux espace Schengen avec les règles des
accords de Dublin. Cela ne marche plus. Et pour moi, c'est le deuxième grand
combat européen avec le climat, c'est le combat en matière de migration. Nous
devons profondément refonder notre politique de développement et notre
politique migratoire. L'Europe à laquelle je crois, l'Europe souveraine forte,
c'est une Europe qui repense une ambition de coopération de développement à
l'égard de l'Afrique et de toutes celles et ceux qui en ont besoin pour éviter
l'émigration subie mais c'est aussi une Europe qui tient ses frontières, qui
les protège. C'est une Europe qui a un droit d'asile refondé et commun et où la
responsabilité va avec la solidarité. C'est sur ces bases qu'on doit refonder
Schengen quitte à ce que ce soit un Schengen avec moins d'Etat. Je ne veux plus
avoir dans l'espace Schengen des États qui vous disent j'en suis quand c'est pour
la liberté de circulation mais moi je ne veux pas en être quand il s'agit de
répartir la charge. Pas de solidarité chez moi. Qu'est-ce que c'est que cette
affaire ? Je ne veux plus non plus des gens qui ne veulent pas tenir la
frontière commune et sont dans le laxisme. Cette refondation est indispensable.
De même qu'au niveau national, nous avons commencé à mener beaucoup de réformes
et le gouvernement a fait un très gros travail sur ce point mais nous sommes
aujourd'hui confrontés à des détournements, très profonds du regroupement
familial comme des migrations liées à l'asile. Je crois très profondément à
l'asile. C'est un devoir, c'est dans notre Constitution. Mais pour bien
accueillir ceux qui y ont droit, on doit lutter plus efficacement contre ceux qui
en abusent, contre les filières de passeurs qui utilisent ce droit. Et donc
poursuivre le travail qui a été commencé en la matière mais avoir aussi une
politique d'accueil, d'intégration de celles et ceux qui ont droit à l'asile ou
qui veulent rejoindre la vie de la nation. Et c'est pour ça que ce contrôle,
cette reprise en main doit aussi passer par les nouveaux choix que j'ai
demandés au gouvernement en la matière et je souhaite que nous puissions
instaurer chaque année au Parlement, un débat sur la politique migratoire. Je
pense que c'est une bonne discipline et ce sera une bonne règle nouvelle.
Voilà, au fond, ce qu'il nous faut faire c'est rebâtir un
patriotisme inclusif où chacun prend sa part, où l'intérêt général français et
européen est, au fond, réaffirmé mais n'est pas simplement l'addition des
intérêts particuliers. Voilà, Mesdames et Messieurs, ce que je voulais ici
d'abord vous dire. Je crois que nous devons absolument continuer de transformer
le pays car les résultats sont là. Mais la nouvelle étape, le nouvel acte passe
à mes yeux par les 4 orientations que je viens d'évoquer. Et c'est cela ce que
je demande au gouvernement, aux assemblées, aux partenaires sociaux, aux élus :
de replacer l'humain au centre, de rebâtir une nation de citoyens libres dans
une Europe plus forte parce que je crois que c'est ainsi que nous pourrons
véritablement retrouver cet art si particulier d'être Français auquel nous
sommes attachés.
► Propos d’Emmanuel
Macron pendant la conférence de presse :
Faut-il reculer l’âge légal de départ à la retraite ? Je ne
crois pas. Je me suis engagé à ne pas le faire. »
« Je veux que nous mettions en place un système où l’on
donnera la prérogative de puissance publique à la CAF pour aller prélever les
pensions alimentaires dues quand elles ne sont pas versées. »
« Au 1er janvier prochain, je souhaite qu’on réindexe les
retraites de moins de 2 000 euros et qu’il n’y ait plus aucune retraite
sous-indexée après 2021.
Le sentiment de nos concitoyens : «Vous nous avez demandé
des changements à nous, et vous n'avez pas changé.» Ce n'est pas faux. Nous
devons changer notre démocratie, notre organisation, notre administration.
« Je me fiche de la prochaine élection. Je veux réussir.
Furieusement. Et pour le faire je dois assumer de prendre d'autres décisions
qui seront impopulaires ou difficiles. »
► Réactions
centristes
● LREM
Stanislas Guerini (délégué
général)
- Un cap clair, une révolution de méthode et des annonces
concrètes
- La manière dont on fait les politiques publiques va être
profondément remise à plat.
- Les citoyens et les territoires seront davantage associés.
C'est un nouveau chapitre du quinquennat qui s'ouvre ce soir.
Gilles Le Gendre
(président du groupe à l’Assemblée nationale)
- Aux attentes pressantes des Français Emmanuel Macron
apporte des solutions (impôt sur le revenu, retraites, école) et accélère les
grandes transitions (écologie, numérique, dépendance). Il nous invite à être
les acteurs d’un projet qui met l’humain au cœur
- Au-delà des mesures, en plus d’une méthode, Emmanuel Macron
souhaite insuffler à notre pays et nos concitoyens une nouvelle énergie : «Que
chacun retrouve une espérance et puisse donner le meilleur de lui-même.»
- Les députés LREM répondent présents à l’invitation d’Emmanuel
Macron de se mettre immédiatement au travail avec le Gouvernement pour
accélérer les transformations du pays dans une méthode nouvelle qui soit plus à
l’écoute de nos concitoyens
Aurore Bergé (porte-parole)
- Un cap clair et réaffirmé, un changement de méthode pour
donner plus de pouvoir aux Français sur la vie démocratique, pour refaire
nation. Une refondation pour un pays plus humain. Plus de libertés, plus de
protections nouvelles, plus de transformations.
- Revaloriser le travail - défiscalisation et
desocialisation des heures supplémentaires et d'une prime exceptionnelle,
revalorisation de la prime d'activité -, travailler davantage tout au long de
la vie. Un vrai pacte social et productif !
Olivier Véran
(député)
Aucune fermeture d'école ou d'hôpital sans accord du maire,
un guichet unique des services publics dans les 2000 cantons, maximum de 24
élèves par classe... Les mesures annoncées pour les territoires sont bien
concrètes, et fortes.
Pierre Person
(député)
Nous devons changer en profondeur notre démocratie, afin que
nos concitoyens soient mieux représentés et impliqués : Proportionnelle Droit
de pétition locale Réforme du CESE, avec des citoyens tirés au sort.
Laurianne Rossi
(députée)
Un cap clair, une méthode nouvelle, des réponses fortes. Le
besoin criant de justice sociale, fiscale, territoriale, environnementale a été
entendu. Nous devons changer notre démocratie, notre organisation, notre
administration. Protéger davantage. Et ensemble refaire Nation.
● MoDem
Patrick Mignola
(président du groupe à l’Assemblée nationale)
Les Français doivent obtenir une plus juste part du progrès,
tout comme ils doivent donner le meilleur d’eux-mêmes. Le Président de la
République a redéfini « l’Art d’être Français ». Et meilleurs
ensemble.
Bruno Fuchs (député)
Notre vie démocratique sera fortement régénérée et
revitalisée : Proportionnelle citoyens tirés au sort (conseil de la
participation citoyenne ) RIP baissé à 1 million de signatures Droit de
pétition locale Réforme du CESE.
Nadia Essayan
(députée)
Avancer de façon réaliste mais aussi plus humaine, tenir les
réformes mais mieux les expliquer, et avoir une attention particulière pour les
plus fragiles. intervention rassurante du président Emmanuel Macron sur la
prise en compte de la crise et sur les réponses à y apporter.
Mohamed Laghila
(député)
- Démocratie : soutiens aux maires représentation + RIP
+tirage au sort Renforcer le sentiment de participation de nos citoyens à leur
environnement politique proche. Je salue une mesure vouée à réintroduire le
citoyen au centre des considérations politiques de proximité.
- Service Public: Etablissements publics Maison de
l'administration. De nombreux services publics et autant d’emplois préservés Je
me réjouis qu'on privilégie le destin des familles et l’accessibilité aux
services de proximité à une gestion purement économique
- Pouvoir d’achat: Pérennisation de la prime défiscalisée
ouverte aux employeurs, réduction de l’impôt sur le revenu et réindexation des
retraites sur l'inflation Résultat : des salaires revalorisés protégeant mieux
face à la vie chère.
Erwan Balanant
(député)
- Une réforme du CESE et des citoyens tirés au sort. Heureux
de cette annonce que je préconise depuis 12 mois. Et maintenant on continue le
travail pour créer des nouveaux outils démocratiques
● UDI
Jean-Christophe Lagarde
(président)
- Emmanuel Macron a souvent de belles déclarations
d’intentions qui s’essoufflent quand on regarde l’action et la mise en œuvre.
- Malheureusement, face au sentiment d’injustice fiscale et
d’injustice sociale, il y a énormément de flou.
- Pourquoi les Français ont le sentiment que les choses
n'avancent pas assez vite? A cause de la thrombose de nos institutions : tout
remonte au Président de la République et à l'Etat central.
- J’ai été maire pendant de nombreuses années : j’ai connu
ces mères de familles qui ne touchent pas la pension alimentaire, parce
qu’elles n’osent même pas la demander par peur de leur ex-conjoint! Donc
Emmanuel Macron cerne mal le problème.
● Mouvement radical
Laurent Hénart
(président)
- Enfin la reconnaissance de la force de la laïcité et de la
loi de 1905! Un principe intangible de notre république pour le Mouvement
radical et qui doit être fermement protégé face à l’intégrisme islamiste
notamment.
- L’école et les associations sont au cœur de la république
et la fabrique des citoyens. Le Mouvement radical sera attentif aux moyens
réellement programmés pour ces priorités.
- La relance de la transition écologique en France et en
Europe est pour le Mouvement radical une incontournable nécessité. Oui à une
conférence citoyenne si elle est suivie de décisions fortes et fermement
appliquées
- Justice fiscale pour le Mouvement radical: évaluer et
modifier l’ISF/IFI, baisser l’impôt sur les revenus modestes en limitant les
niches et l’évasion fiscales
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