Emmanuel Macron lors d'une réunion du Grand débat |
Lors de son passage en Bretagne, Emmanuel Macron a livré ses
premières impressions et surtout conclusions sur le Grand débat qu’il avait
initié afin de sonder les volontés des Français.
Même si, selon lui, c’est un «mouvement de colère [qui] a
permis de faire émerger une expérience complètement inédite, le Grand débat», il
s’est dit «fier de cette capacité de notre pays à avoir irrigué partout le
débat».
Et de promettre que «les semaines et les mois qui viennent
seront ceux de la réarticulation d’un projet national et européen» tout en adressant
un «merci à tous nos citoyens qui ont donné de leur temps. (…) Artisans,
agriculteurs, salariés, femmes seules élevant leurs enfants, retraités... je
n’oublierai pas les interpellations dans les milliers d’échanges du Grand débat
que j’ai eus.».
Mais, cela valait le coup pour le Président de la République
qui veut que «nous ne sous-estimions pas ce que nous sommes en train de faire:
redéfinir le projet national et européen».
Cependant, il ne faut pas tomber dans des chausses trappes.
«Je vois un risque : l’individualisme. Le risque serait de
«dire ‘’la réponse au débat ça doit être 66 millions de réponses et ne bougez
pas, j'ai mon chéquier dans la poche et je vais faire une réponse à chacun et
ce sera bien’. Vous trouverez toujours des gens qui diront ‘moi on n'a pas répondu
à mon sujet de grand débat’. A chaque instant il ne faut pas oublier que ce que
l'Etat peut apporter c'est une réponse qui correspond à un projet national, à
un sens du collectif. Il n’y aura pas de sortie positive si chacun ne prend pas
sa part de responsabilité.»
«Au fond, a-t-il poursuivi, on pourrait regarder le débat
que nous venons de vivre comme une addition de demandes catégorielles ou
individuelles. Si on fait ça, on se trompe. Beaucoup des sujets évoqués par nos
concitoyens durant ce débat ne sont pas simplement des demandes catégorielles
et donc n'appellent pas à une liste de réponses».
Si cette analyse est exacte, on peut déplorer qu’Emmanuel
Macron ait fustigé l’individualisme alors qu’il s’agit ici de l’autonomisation
irresponsable issue d’un nombrilisme qui est le phénomène dont il veut parler.
Toujours est-il qu’il a exprimé sa «conviction que ça ne
peut être ni un reniement de ce qui a été fait pendant deux ans, ça n'aurait
pas de sens (...), ni un entêtement parce qu'il y a aussi des demandes claires
qui n'ont peut-être pas toujours été entendues jusque-là et qui supposent
d'apporter une nouvelle réponse».
C’est pourquoi, «Dans le temps qui s’ouvre, nous aurons à
apporter des réponses au Grand débat. J’ai entendu beaucoup de choses et perçu
des grands absents dans ce débat: le chômage, le monde, l’insécurité, le
terrorisme. Il ne faut pas oublier le monde dans lequel nous sommes et ses
dangers».
Quant à «La réponse», elle «doit passer par un principe de
justice territoriale et de justice sociale. C'est vrai qu'il y a eu un manque
de réponse en terme d'égalité, et en particulier d'égalité des chances, donc il
faut faire le diagnostic clair des injustices exprimées et qui existent et des
réponses qui permettent de s'attaquer à la racine»
En ce qui concerne les responsabilités de chacun, il a affirmé:
«quand le président dit ‘on n’augmente plus l’impôt’, le citoyen dit ‘ce n’est
pas vrai’ alors que c’est son maire, son président de département qui l’a augmenté.
C’est aussi cela le délitement du sens civique».
Ainsi, a-t-il ajouté, la «décentralisation ira avec moi avec
les compétences et les responsabilités, et des financements cohérents. C’est
sur cette voie là que je suis prêt à m’engager».
Mais il a mis en garde: «l’autonomie fiscale, c’est aussi
l’égoïsme fiscal».
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