Par Aris de Hesselin
& Alexandre Vatimbella
Dans cette rubrique, nous publions les
points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement
ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire
progresser la pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat
international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation
humaniste. Ses propos sont les siens et non ceux du CREC.
Alexandre Vatimbella est directeur du CREC
Quel camouflet pour le nationalisme étriqué d’une grande
partie des Britanniques!
Voilà le peuple si fier de sa singularité, qui défia tous
les peuples du monde et construisit un empire au nom de son exceptionnalisme,
ramené à une nation incapable de se prendre en main alors même qu’elle
affirmait n’avoir besoin de personne d’autre qu’elle-même quand elle était
membre de l’Union européenne qu’elle ne cessait de critiquer et de détruire de
l’intérieur.
Parce que ce que l’on oublie trop souvent, c’est que ceux
des Britanniques qui souhaitent demeurer dans l’UE, le veulent à leurs
conditions extravagantes et extraordinaires (au sens propre du terme) dans le
droit fil de la politique de feue Margaret Thatcher et de sa fameuse formule, «I
want my money back» (je veux que l’on me redonne mon argent, c'est-à-dire que
ce que je donne à l’Europe me soit rendu intégralement, belle attitude de
solidarité, de partenariat et de coopération avec les autres Etats membres!).
Tous les défenseurs de la construction européenne savent que
la présence du Royaume Uni dans l’UE est une épine dans le pied de celle-ci voire
la présence même d’un de ses adversaires les plus virulents, un cheval de Troie.
Non pas qu’il n’y ait pas de vrais européens dans le pays
mais ils sont extrêmement minoritaires.
Les autres, les fameux «pro-européens» conservateurs ou
travaillistes, veulent simplement continuer à profiter des bienfaits de l’UE car ils savent (parce qu’ils sont, eux, capables
de réfléchir, ce qui n’est pas le cas de la plupart des «brexiter») que la
Grande Bretagne a plus besoin de l’UE que le contraire.
Alors, la comédie affligeante que joue Theresa May, la
première ministre britannique, dans un duo qui était autant une bouffonnerie que
consternant avec le Parlement britannique, doit cesser au plus vite.
Tous les Européens convaincus, comme le sont les centristes
de tous les pays de l’UE, doivent attendre avec impatience le départ de ce
Royaume Uni, celui qui a tenté depuis 1972 d’instrumentaliser la construction
européenne à son unique profit.
Et le délai supplémentaire accordé avec autant de charité
que d’inconscience par les pays membres de l’UE aux Britanniques pour quitter l’Europe
ne doit pas se renouveler et les chefs d’Etat des 27 doivent être ferme sur le
fait que si rien ne bouge du côte de Londres, c’est un Brexit sans accord qui
doit être mis en place immédiatement.
Oui, sans doute, les pays européens souffriront d’un Brexit
sans accord (beaucoup moins, cependant, que le Royaume Uni) mais tous gagneront
ainsi que l’UE en visibilité et en possibilité d’agir, ce qui n’est guère
possible actuellement, afin de limiter les effets, voire les transcender en une
construction européenne plus forte et plus dynamique.
Mais, quoi qu’il en soit, l’Union européenne se portera
mieux sans la Grande Bretagne.
C’est dommage mais c’est malheureusement une réalité.
Aris de Hesselin
Alexandre Vatimbella
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