Si le MoDem quitte enfin la majorité qui gouverne la région
Auvergne-Rhône-Alpes, ce sera, enfin, la fin d’une incongruité politique mais
ne lavera pas cette tâche éminemment politicienne du parti de François Bayrou
qui, malgré les dérapages de Laurent Wauquiez qui dirige l’exécutif régional et
sa radicalisation vers l’extrême-droite, continuait à recevoir le soutien des
centristes.
Sans oublier que les attaques virulentes du président de LR
contre Emmanuel Macron et son gouvernement n’avaient, semble-t-il pas,
convaincu le Mouvement démocrate (présent dans ledit gouvernement!) de mettre
un terme à cette alliance.
Il faut croire, malgré tout, qu’il y avait quelques états
d’âme au parti centriste puisque, soudainement, ce dernier a décidé
majoritairement de mettre un terme à sa présence dans le gouvernement régional
au motif pour le moins risible et ridicule que Laurent Wauquiez n’aurait pas
tenu sa «promesse» (selon le MoDem), de ne pas mélanger politique régionale et
nationale.
Ainsi François-Xavier Pénicaud, le président du MoDem dans
le Rhône, avait expliqué:
«Un des piliers de cet accord consistait à ce qu'une cloison étanche soit
installée entre la politique régionale et la politique nationale. Notre
territoire ne devait en aucun cas être l'otage des positionnements, postures et
responsabilités nationales des uns et des autres. Une gouvernance partagée
devait en découler, appuyée sur les deux jambes de la majorité dont on
s'assurerait que chacun soit, en toute occasion, musclée et confortée, pour que
le corps de la majorité ne penche à l'extrême d'aucun côté. Cette promesse
n'est plus tenue».
Mais comment penser que cette promesse (si elle a bien
existé) pouvait être tenue par le président d’un des principaux partis
nationaux?!
Comment faire confiance à Laurent Wauquiez qui a une relation
particulière avec la vérité, surtout, qui a réussi à faire croire qu’il était du
Centre pour se faire élire député dans la circonscription du centriste Jacques Barrot
qui lui apporta même son soutien à l’époque…
Il faut rappeler que cette alliance entre Wauquiez et le
MoDem avait été conclue par Patrick Mignola qui est actuellement le président
du groupe du parti centriste à l’Assemblée nationale.
Pire, elle avait été entérinée par François Bayrou lui-même…
Le pire dans cette affaire est que sur les sept élus, cinq
ont décidé de quitter la majorité régionale alors que deux y demeurent…
Bonjour la clarté politique!
Dans le communiqué publié pour annoncer cette rupture, le
MoDem indique que ses élus au Conseil Régional Auvergne-Rhône-Alpes «se sont
réunis ce jeudi. La question de leur positionnement politique au sein de la
majorité de Laurent Wauquiez a été débattue. Ils ont décidé ensemble d’acter
que cinq de ses sept membres se positionneront désormais de façon indépendante
et constructive. Anne Pellet et Samy Kefi-Jérôme restant ainsi membres de la
majorité».
A noter que l’UDI, dont le président, Jean-Christophe
Lagarde, ne cesse de critiquer ouvertement Laurent Wauquiez et sa dérive vers
l’extrême-droite, continue à faire partie de la majorité régionale et de son
exécutif.
Cette affaire montre que l’opportunisme des partis
centristes n’est pas mort, un bien triste constat.
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