Pour ceux qui pensent que je vais leur parler des casseurs
et autres séditieux qui font cortège avec des gilets jaunes sur le dos à
travers la France samedis après samedis depuis une dizaine de semaines, ils en
seront pour leurs frais.
Les voyous dont je vais vous entretenir ont pour nom Trump,
Salvini, Orban, Netanyahu, Duterte, Bolsonaro et autres personnages qui
diffusent et profitent des thèses populistes en véritables démagogues dangereux
et qui agissent très souvent comme des voyous c'est-à-dire avec violence
(physique et verbale avec incitation de leurs troupes à faire de même), en
bafouant les lois et les traités internationaux, en proférant des insultes, des
menaces et des mensonges.
Cet «voyoucratie» est consubstantielle au populisme mais
avec cette nouvelle génération de populistes, elle a pris une ampleur sans
précédent.
Et elle est une des menaces premières auxquelles doit faire
face la démocratie républicaine et contre laquelle les centristes doivent se
mobiliser et lutter sans aucune concession possible.
Bien entendu, pour délivrer leur propagande, les populistes
ont toujours menti, délivré de fausses informations, insulté et menacé ceux qui
les critiquaient ainsi que leurs opposants, pris des mesures démagogiques et
agi au-delà des limites de la loi.
Mais le systématisme d’aujourd’hui de ces pratiques, grâce
aux nouvelles technologies de l’information, entre autres, fait entrer cette
menace dans une autre dimension qui pourrait être un retour des bêtes immondes
que l’on croyait, à tort, avoir terrassées en 1945 puis en 1989.
Prenons une des icônes de ces populistes, Donald Trump qui
vient de décider de manière illégale l’état d’urgence à propos d’un problème
qui n’existe pas (les hordes de migrants et des passeurs de drogue à la
frontière mexicaine) tout en menaçant ses adversaires mais aussi tous ses
anciens amis qui commencent à témoigner contre lui (notamment son ancien avocat
Michael Cohen qui doit bientôt se présenter devant a Chambre des représentants),
voire en tenant de les faire taire en les faisant chanter (comme Jeff Bezos par
l’entremise de son ami le patron de presse du torchon National Enquirer) tout
en ayant pris des mesures qui permettent son enrichissement personnel (la
baisse des impôts pour les riches) après avoir été élu grâce à une campagne de
désinformation particulièrement importante (et malheureusement efficace).
Rappelons, en outre, que Trump, selon les comptabilités à
peine croyable du Washington Post (appartenant à Bezos…) et du New York Times,
a menti près de 10000 fois (oui dix mille!) depuis son accession au pouvoir il
y a juste deux ans!
Si tout cela n’est pas un comportement de voyou, rien ne
l’est alors!
Mais ses «amis» à travers le monde, que chouchoute son ex-âme
damnée Steve Bannon, en mission en Europe pour réveiller les pires
comportements qui l’on conduite au bord
de l’abîme, ne sont pas en reste.
Quand Bolsonaro au Brésil et Duterte aux Philippines
incitent leurs forces de l’ordre à se servir de leurs armes, on se rappelle que
Trump fit de même lors d’un discours devant les forces de police.
Quand Salvini en Italie et Orban en Hongrie insultent
Emmanuel Macron et interdisent aux réfugiés de fouler le sol de leurs pays
respectifs au mépris des traités internationaux et des règles adoptées par
l’Union européenne, ils agissent exactement comme Trump qui insulte tous ceux
qui ont une opinion qui ne lui plaît pas, qui a décidé de faire la guerre aux migrants
en ne respectant même pas les lois de son pays.
Quand Orban en Hongrie et Netanyahu en Israël mènent une
guerre totale contre les médias, ils ne font que copier les agissements de
Trump contre la liberté d’expression et de livrer à la vindicte des excités qui
les suivent les journalistes et les intellectuels.
Quand Marine Le Pen en France et Netanyahu décident de
défier la justice en ne se rendant pas aux convocations concernant les
malversations commises par leur parti ou par eux-mêmes, ils s’inspirent des
attaques constantes et récurrentes de Trump contre les juges américains qui décident,
au nom du droit, de mener des enquêtes contre ses pratiques, de bloquer ses décisions
illégales et de protéger les règles de la démocratie contre ses agissements.
Quelques exemples malheureusement pas limitatifs tant il y a
matière dans les comportements de cette voyoucratie qui tente de s’affranchir
de l’état de droit pour ses intérêts propres et une haine qui transpire ans
cesse de leurs comportements et de leurs dires.
Ces voyous du populisme sont un véritable défi que les
démocraties républicaines doivent prendre avec le sérieux nécessaire.
Il y a cent ans, au sortir de la Première guerre mondiale,
l’intelligentsia ainsi que l’élite politique et médiatique se gaussaient de
deux clowns qui tendaient le bras en permanence et en toute occasion et dont on
prédisait leur prochain oubli dans les poubelles des élucubrations fanatiques.
Leurs noms: Benito Mussolini et Adolph Hitler.
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