Jean-Christophe Lagarde |
Dans
son «tour de France», Jean-Christophe Lagarde a deux ennemis, Emmanuel Macron
et Laurent Wauquiez.
Systématiquement,
il critique, voire insulte parfois, les deux hommes, dans une stratégie aussi
grossière que bancale.
Il s’agit de tenter de fédérer tous les anti-Macron de
droite autour de sa liste pour les élections du Parlement européen en mai
prochain (en appelant à lui tous ceux qui «n'ont pas envie d’être manipulés par
le calcul politique de M. Macron») tout en diabolisant Wauquiez qui serait, à
la fois, un adversaire de l’Union européenne et un compagnon de route à peine
caché de la famille Le Pen afin de rameuter tous les sympathisants de la droite
modérée mais aussi tous les gaullistes…
Tous
les sondages donnant jusqu’à présent 3% d’intentions de vote en faveur de la
liste UDI que Lagarde conduit lui-même, le pari est loin, très loin d’être
gagné.
Bien
entendu, le chef de l’Etat est la cible privilégiée du président de la
formation centriste, il faut bien sacrifier démagogiquement à l’air du temps.
Quelques
exemples au détour de cette France que monsieur Lagarde visite:
A Nîmes, Macron aurait «été élu dans des circonstances particulières»
et «sans doute ne connaît-il pas bien les Français» et «Il a fait preuve à
plusieurs reprises de mépris et de manque d'empathie»; à Cannes, il passe à la vitesse
supérieur puisque Macron est traité de provocateur «qui ne connait pas les
Français»; à Vézelay, il s’inquiète de ce que le Grand débat national «ne tourne
au spectacle macronien»; à Vendôme et ailleurs Macron est accusé d’«adhérer» à une
«Europe des banquiers et des marchés» étant ainsi le complice de «la dérive
ultra-libérale de l’Union européenne»; à Rennes, interviewé par un site
d’extrême-droite il en remet une couche: «l’Europe a dérivé dans un système
ultra libéral que défend M. .Macron»; toujours dans la capitale bretonne, il veut
même que Macron «arrête de nier, voire de conchier les corps intermédiaires» (le
Larousse informant ceux qui ne connaitrait pas le terme qu’il signifie «souiller
avec des excréments, salir»).
Et même quand il est d’accord avec Macron, il met en garde, encore
à Rennes dans un autre média: «le problème chez lui ce ne sont pas les
discours, ce sont souvent les actes» alors même que le reproche majeur fait au Président
de la république est d’avoir fait trop de réformes…
D’ailleurs, monsieur Lagarde s’était plaint à plusieurs reprises
que le travail des députés était trop chargé, qu’ils n’avaient pas le temps de remplir
correctement leur tâche de législateur tout en allant auprès de leurs constituants…
On
pourrait continuer sans fin tout en rappelant comme nous l’avons déjà fait que le
président de l’UDI s’en prend à un centriste et un européen convaincu ce qu’il prétend
être lui-même!
Rappelons que fin juin 2018, il déclarait même sur Franceinfo
qu'«il y a 60% de choses» qui lui «conviennent»
dans la politique du gouvernement.
Mais,
sans doute, la cohérence de ce positionnement échappe à tous ceux qui ne sont pas
obnubilés par l’encéphalogramme plat et les courbes sondagières bien basse de la
formation qu’il dirige.
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