L’UDI dans une opposition de moins en moins constructive, le
MoDem dans un soutien parfois au-delà de la critique, LC (Les centristes) ayant
changé de camp sans changer de nom (une véritable escroquerie, par ailleurs)
pour devenir un appendice de la droite radicale, le Mouvement radical sans âme
et sans parole, incapable de déterminer où il est exactement, les partis
centristes sont-ils en train de gâcher ce moment historique où le pouvoir, s’il
n’est pas toujours centriste, est éminemment central, c'est-à-dire qu’il
partage avec eux les grandes orientations pour le pays, les réformes à mettre
en œuvre, les valeurs et les principes qui les fondent?
Oui, on peut se poser la question quand on voit François
Bayrou se délecter de ses multiples invitations médiatiques pour en profiter de
se mettre en avant en critiquant à peu de frais le Président de la république
et le Gouvernement, quand on voit Jean-Christophe Lagarde essayer d’exister en
s’en prenant frontalement à Emmanuel Macron avec des arguments qui n’ont pas
peur d’être en contradiction avec ceux de la veille, quand on voit la tête
bicéphale Hénart-Pinel se contredire systématiquement sur le jugement de la
politique menée.
Parce que ce moment centriste ne reviendra peut-être pas de
sitôt si l’on pense que le précédent (qui était moins centriste et central que
celui-ci) fut le septennat de Valéry Giscard d’Estaing entre 1974 et 1981!
Parce que ce moment, qui leur permet d’exister et de montrer
que le Centrisme est la seule politique humaniste, responsable et de progrès
qui peut donner à la France et à l’Union européenne un avenir solide est
fragile, d’autant plus si on l’attaque de l’intérieur.
Parce que ce moment, dans ce début de XXI° siècle troublé,
est une chance pour défendre offensivement cette démocratie républicaine
attaquée de partout par les extrémistes et les populistes démagogues, une
responsabilité historique que n’ont pas l’air de comprendre les leaders de ces
partis centristes.
Au lieu d’être en phase avec le pouvoir en place, ils
exécutent la seule partition qu’ils savent jouer depuis des lustres, celle de
la division (eux qui prônent l’union autour du consensus), de l’ambition
personnelle (eux qui critiquent le pouvoir sans partage du président de la V°
République) et de l’opportunisme (eux qui mettent en avant sans cesse leurs
valeurs).
J’ai déjà critiqué les centristes sur ce comportement
irresponsable, bien avant l’arrivée à l’Elysée d’Emmanuel Macron que je ne peux
être suspecté de ruer dans les brancards par simple soutien à ce dernier.
Les centristes doivent comprendre qu’ils sont enfin au
pouvoir et que cela, non seulement, se mérite, mais leur impose de se battre
pour leur projet politique.
Tout se passe comme s’ils n’avaient pas intégré le fait,
rare pour eux, où ils ne sont plus des supplétifs d’un gouvernement de droite
ou de gauche, mais bien le cœur même de ce gouvernement, même si ce n’est pas un
des leurs, venu de leur sérail, qui est le chef de l’Etat.
Mais, rappelons-leur, c’était la même chose pour Giscard
d’Estaing et des hommes comme Jean Lecanuet ou Jean-Jacques Servan-Schreiber,
entre autres, avaient bien compris que c’était une chance pour le Centre de
faire progresser ses idées et d’en mettre en place un certain nombre.
Avec leur comportement actuel, on a l’impression que les
centristes n’attendent qu’une chose, de retourner dans le cocon de l’opposition
où l’on peut à loisir critiquer le pouvoir en place tout en attendant de lui
quelques strapontins gouvernementaux et des largesses lors des élections
législatives.
C’est vrai que dans les moments historiques, beaucoup de
protagonistes n’ont pas conscience que ceux-ci en sont et qu’ils en font partie.
Cependant, que les centristes ne comprennent pas cela
actuellement à plus à voir avec une complète irresponsabilité politique qu’une
absence de cette conscience.
Une attitude que le Centre risque de payer fort cher.
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