Dans un monde où les populismes et les extrémismes ont le
vent en poupe, il n’y a eu pas beaucoup de bonnes nouvelles pour le Centre en
2018, ni même pour le positionnement «au centre», ce modérantisme qui s’impose
généralement à tous les clientélistes et démagogues de gauche et de droite qui
ont fait des promesses qu’ils ne peuvent évidemment pas tenir.
Ainsi, dans la plupart des élections qui ont eu lieu en
cette année, le Centre ne les a pas gagnées et, surtout, dans beaucoup de cas, il
a perdu le pouvoir, désavoué par les urnes.
C’est le cas, on l’oubli devant la catastrophe démocratique
qui se profile, au Brésil où, après sa victoire le 7 octobre, l’extrémiste de
droite, Jair Bolsonaro, a remplacé, le 1er janvier 2019, un
centriste à la présidence, Michel Temer (ancien vice-président de Dilma
Rousseff qui avait été intronisé après la destitution de celle-ci en 2016 pour
malversations).
Sans oublier, que lors des élections législatives qui se
sont déroulées le même jour que cette présidentielle, le Parti social-libéral
(sic!) de Bolsonaro a gagné 51 sièges (et a remporté le vote populaire) devant
le Parti des travailleurs (de l’ancien président Lula incarcéré pour
malversations / gauche) qui demeure la première force politique de la chambre
des députés en terme de sièges alors que le principal parti de l’axe central en
a perdu presque la moitié (32 sur 66).
Rappelons tout de même qu’au Brésil, l’émiettement est la
règle en matière de partis politiques puisque pas moins de 30 partis ont eu au
moins un député élu.
Résultat, Bolsonaro devra trouver des coalitions s’il veut
faire passer nombre de ses mesures extrémistes (s’il respecte la Constitution…).
C’est également le cas en Italie où, après les législatives
de mars 2018, une coalition improbable entre un parti populiste de gauche
(Mouvement 5 étoiles) et un parti populiste d’extrême-droite (la Ligue avec la
triste figure de son leader et ami de Marine Le Pen, Matteo Salvini), avec la
bénédiction de la droite classique (dirigée par Berlusconi…), s’est formée pour
prendre le pouvoir à la place d’un gouvernement de centre-gauche dirigé par le
Parti démocrate (centre, centre-gauche) qui, dans l’affaire, a perdu 60% de ses
députés!
On pourrait également citer la Hongrie où les centristes n’ont
pu chasser le populiste démagogue et xénophobe, du pouvoir lors des
législatives d’avril qu’il a remporté facilement.
Quelques rares victoires ont tout de même eu lieu de partis
centristes ou positionnés au centre comme en Slovénie où une coalition
centriste minoritaire dirige le pays après les législatives de juin et en Finlande
et à Chypre où deux présidents en exercice d’obédience centrale ont été réélu.
Mais la seule grande victoire du Centre en 2018 vient des
Etats-Unis où le Parti démocrate a réussi à reprendre le contrôle de la Chambre
des représentants au Parti républicain qui lui avait ravie en 2010.
C’est surtout grâce aux candidats centristes (centre et
centre-gauche) que les démocrates ont gagné malgré les affirmations de l’aile
gauche qui, si elle a connu des victoires importantes, a connu plusieurs échecs
et n’est pas, en tout cas, à l’origine du succès du parti.
Néanmoins, l’autre branche du Congrès, le Sénat, est demeurée
aux mains des Républicains.
Toujours est-il que l’opposition au populiste démagogue,
menteur et incompétent, Donald Trump va enfin pouvoir mener les enquêtes
nécessaires pour la vitalité de la démocratie américaine sur toutes ses
malversations supposées et ses liens avec la Russie ainsi que sur son
patrimoine et sa provenance.
Afin de tenter de détourner l’attention de sa personne, Trump
a décidé de ne plus financer l’administration fédérale provoquant depuis
plusieurs jours un «shutdown» (fermeture) sous le prétexte qu’il fallait que
les démocrates lui donne l’argent nécessaire pour bâtir son mur à la frontière
avec le Mexique, sachant bien qu’il n’avait aucune chance d’obtenir
satisfaction.
Il a promis que cette fermeture pourrait durer des années,
ce qui montre une nouvelle fois sa dangerosité et beaucoup espèrent aux Etats-Unis
mais aussi dans le monde que les centristes pourront faire le ménage le plus
rapidement possible à la Maison blanche, pour le bien et l’avenir des régimes
démocratiques qui, tout comme les centristes, ont connu des heures difficiles
en 2018.
Ce qui, in fine, n’est pas très étonnant, sachant que les
centristes et, plus largement, l’axe central (droite, gauche et centre libéraux
et sociaux) sont les principaux soutiens de la démocratie républicaine attaquée
partout et de toute part dans cette fin de deuxième décennie du deuxième
millénaire par tous les extrémistes, les populistes et les démagogues.
Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC
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