Emmanuel Macron à Souillac |
«Consensus»
et «contrat», voilà deux termes de la doxa centriste et à la base de la
démocratie républicaine qu’Emmanuel Macron a utilisé lors de sa rencontre à
Souillac (Lot) avec les maires de la région Occitanie dans le cadre du Grand
débat nationale qu’il a initié.
Il a ainsi expliqué que «ce débat doit avoir pour vocation
de récréer par la délibération cette part de consensus dont nous avons besoin
en infléchissant certaines choses, en construisant le nouveau contrat de la
Nation que nous devons bâtir».
Et pour qu’il n’y ait pas de quiproquos, il a ajouté que le
consensus «n’est jamais l’unanimité».
Mais, attention, a-t-il tenu à préciser comme lors der sa
première rencontre avec des élus locaux dans l’Eure, «avoir un projet au niveau
de la Nation, ce n’est pas faire droit à toutes les demandes».
Quant au mal-être de ceux qui descendent dans la rue ou les
soutiennent, il a déclaré, «nous avons aujourd'hui, une fracture sociale qui
est là, ça fait plus de vingt ans qu'on en parle, c'était la campagne de 1995
et nous ne l'avons pas réglé».
Sur les sujets abordés, il a encore une fois dit que tout
était sur la table sauf les fondamentaux de la démocratie républicaine (comme
la laïcité ou la liberté) c’est-à-dire de l’impôt sur la fortune à la
limitation à 80 km/h sur les routes départementales en passant par
l’immigration.
Il a rappelé, concernant la laïcité que «c'est une liberté,
la liberté de croire ou de ne pas croire, la liberté de croire comme on le veut
à la religion qui est la sienne, et c'est enfin le devoir de respecter toutes
les lois de la République».
Sans oublier que «Nous sommes un pays où il est libre de
blasphémer parce que ça fait partie de la liberté de conscience.»
Parlant des inégalités, il a expliqué que «Si l'un gagne
plus que l'autre, ça dépend s'il travaille plus, ou s'il s'est donné les moyens
de le faire, s'il considère que l'objectif de sa vie c'est de gagner de
l'argent, ou de créer des entreprises, ou autre. Il y en a peut-être un à côté
qui a décidé, lui, d'avoir un autre équilibre familial, ou de passer moins de
temps au travail. Ou qui est moins doué à l'école, ça arrive aussi!».
Mais, pour lui, «dans cette passion française pour la
fiscalité, on ne parle pas assez d'inégalités de destin» et «la vraie
inégalité, c'est qu'avec le même talent, la même motivation, deux enfants
français n'auront pas la même chance de réussite dans des familles différents
ou des lieux différents. C'est ça dont on devrait s'indigner».
Or donc, «le vrai sujet pour réduire ces inégalités c'est
l'école et c'est le travail».
Avant ce rendez vous, il avait visité la commune de Saint-Sozy
(Lot), où il avait déclaré qu’ «un pays, on le redresse tous ensemble (...) on
ne change pas la vie d’un pays comme ça en quelques mois», en ajoutant «je ne
suis pas sourd, c’est pour ça que je vais au contact, c’est pour ça que j’ai
lancé le débat».
Mais,
lors de sa rencontre avec les maires, il a mis en garde contre la désinformation
et les propos irresponsables:
«Toutes les expressions sont légitimes mais toutes les paroles
ne se valent pas toutes. C'est important parce que sinon, on n'arrivera jamais
à rien décider.
Par exemple, a-t-il poursuivi, «si on arrive à faire circuler
la parole des experts» il faut selon lui, que ceux-ci ne soient pas anonymes, car, de cette manière,
«les citoyens partageront beaucoup mieux la décision publique».
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