la lettre d'Emmanuel Macron |
Emmanuel
Macron a donc publié sa «Lettre aux Français» qui lance le «grand débat
national» qu’il a voulu en réponse au mouvement de foule des gilets jaunes (et
aux sondages indiquant qu’il y avait une majorité de la population qui le
soutenait) dont l’ouverture officielle commence aujourd’hui, 14 janvier, et se
terminera le 15 mars.
Si
l’on retrouve dans cette lettre l’esprit de son ouvrage-programme, «Révolution»
(*), et qu’elle borne les débats par le refus d’une quelconque remise en cause
de la démocratie mais aussi de la laïcité et qu’elle affirme que les réformes
déjà votées ne seront pas abrogées, ni même amendée, c’est surtout un retour
aux sources d’un positionnement au centre-gauche et au social-libéralisme ainsi
que cet appel au peuple qui avait caractérisé certains accents populistes de sa
campagne présidentielle.
Rappelons
que le Centrisme se définit comme un libéralisme social (la liberté moteur d’un
progrès qui permet ensuite la redistribution sociale).
Ainsi,
sa lettre commence par rappeler que la France est une république solidaire pour
ensuite dire qu’elle est une démocratie qui libère l’individu:
«La France est, de toutes les nations, une des plus
fraternelles et des plus égalitaires. C’est aussi une des plus libres, puisque
chacun est protégé dans ses droits et dans sa liberté d’opinion, de conscience,
de croyance ou de philosophie.»
De même, il rappelle que «chaque citoyen a le droit de
choisir celles et ceux qui porteront sa voix dans la conduite du pays, dans la
conception des lois, dans les grandes décisions à prendre»: c’est le régime de
la démocratie républicaine représentative.
Et que «chacun partage le destin des autres et chacun est
appelé à décider du destin de tous»: c’est la nécessité d’un lien social fort
basé sur la solidarité, la tolérance et le respect.
Et d’ajouter: «c’est tout cela, la nation française».
Même s’il reconnait ensuite longuement la crise actuelle
basée sur un manque de confiance dans le présent et des grandes craintes face à
l’avenir, il affirme, «comment ne pas éprouver la fierté d’être Français?»
Il comprend et même «partage» l’«impatience» de beaucoup
face à une société qui n’est pas assez «prospère» et «juste».
Cependant, dans cette impatience, il condamne fermement les
«violences» commises et l’«accusation générale» envers les piliers de la
démocratie et de la république, expliquant que «Si tout le monde agresse tout le monde, la société
se défait!».
Dans cette lettre, il donne les quatre axes principaux qui
devraient structurer le débat: «nos impôts, nos dépenses et l’action publique»;
«l’organisation de l’Etat et des collectivités publiques»; «la transition
écologique»; «redonner plus de force à la démocratie et la citoyenneté».
Dans ce quatrième thème, il demande aux Français de dire
quelle dose de proportionnelle ils veulent, s’ils souhaitent des référendums
d’initiative populaire et quelles sont leurs propositions pour une démocratie
plus représentative.
Enfin, pour bien faire comprendre que l’on n’est pas dans un
débat de remise en cause des institutions et des élus, il explique qu’il «n’est
ni une élection, ni un référendum».
Pour lire cette lettre cliquez
ici
(*) «Je n’ai pas oublié que j’ai été élu sur un projet, sur
de grandes orientations auxquelles je demeure fidèle. Je pense toujours qu’il
faut rendre à la France sa prospérité pour qu’elle puisse être généreuse, car
l’un va avec l’autre. Je pense toujours que la lutte contre le chômage doit
être notre grande priorité, et que l’emploi se crée avant tout dans les
entreprises, qu’il faut donc leur donner les moyens de se développer. Je pense
toujours qu’il faut rebâtir une école de la confiance, un système social rénové
pour mieux protéger les Français et réduire les inégalités à la racine. Je
pense toujours que l’épuisement des ressources naturelles et le dérèglement
climatique nous obligent à repenser notre modèle de développement. Nous devons
inventer un projet productif, social, éducatif, environnemental et européen
nouveau, plus juste et plus efficace. Sur ces grandes orientations, ma
détermination n’a pas changé.»
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