jeudi 31 janvier 2019

Actualités du Centre. Bayrou persiste et signe: il faut «reformuler» le projet de Macron

François Bayrou
Lors d’un entretien sur les ondes de France Inter, François Bayrou a, de nouveau, expliqué qu’il fallait «reformuler» le projet politique d’Emmanuel Macron, justifiant cette position par un argument des plus spécieux puisque, selon lui, lors d’une élection présidentielle, c’est une personne que l’on élit et pas son programme:
«Le débat électoral ne se passe pas, pour l'essentiel, autour du projet, il se passe pour l'essentiel autour de la personne: qui va être élu? Quel est celui qui va l'emporter? Il y a des passions, des polémiques, des agressions dans tous les sens et cela revient à des affaires de personne.»
Les électeurs apprécieront sans doute à n’être plus que des groupies sans cervelle qui ne lisent pas les programmes des candidats mais votent uniquement pour une personnalité…
Si l’on suit bien le raisonnement du leader du Mouvement démocrate, il suffirait à l’extrême-droite ou à l’extrême-gauche de trouver un candidat «bankable» pour se retrouver à l’Elysée puisque ce ne sont pas leurs programmes respectifs qui seraient à l’origine de leur rejet par une majorité de la population…
On veut bien entendre Bayrou dans ses critiques à répétition à l’égard du Président de la république et du Gouvernement même si l’on ne comprend pas très bien sa position exacte dans la majorité présidentielle.
On a plus de mal à comprendre tous les arguments farfelus que le centriste accumule sans cesse pour démontrer la justesse de son comportement souvent à la limite de ceui d’un leader de l’opposition.

Extraits de son intervention:

- Venons-en au grand débat national. Le pari a été fait par l'exécutif qu’il permettrait de sortir de la crise des gilets jaunes par le haut.
Maintenant qu'il est engagé, qu'en pensez-vous? Est-ce que la catharsis fonctionne ou ne sera d'ores et déjà pas suffisante? Je pense que c'est un moment historique très important. C'est un moment très important pas seulement pour l'histoire du quinquennat d'Emmanuel Macron car ces questions-là, elles sont présentes, elles fermentent dans la société française depuis peut-être 30 ans. A chaque élection présidentielle, on sent bien que la question que l'on a appelée en 1995 de la fracture sociale. Cette question de l'incompréhension, pour ne pas dire l’incommunicabilité entre ceux dans la société qui ont la parole et de l'influence et ceux qui n'ont pas cette influence et non pas cette parole ni cette reconnaissance, revient chaque fois et l'élection a lieu et, derrière cette élection, on revient trop souvent aux méthodes de gouvernement habituelles.
- On les oublie? On oublie la fracture?
Plus que cela, on ne la voit plus. On se comporte, y compris dans les médias et c'est pourquoi vous êtes ciblés vous aussi, comme si elle n'existait pas et il y a une espèce de méconnaissance des situations qui sont difficiles.
- C'est cela qui est ressorti.
C'est une très grande chance car on va pouvoir, sans que l'on soit sous pression électorale, sans que ce soit pour gagner des points de pourcentage de voix et de sondage, à tête reposée j'allais dire, en tout cas à tête engagée, formuler des réponses. Je dis que c'est un moment historique parce que ce n'est pas seulement pour la France que le moment est historique, ces questions-là sont partout sur la planète.
(…)
Donc ces questions-là traversent le monde entier parce que ce qui s'est passé aux États-Unis, en Grande-Bretagne avec le Brexit, au Brésil, ce qui se passe au Moyen-Orient d'une certaine manière, toutes ces questions-là sont liées entre elles et il est du devoir et de la responsabilité de la France, et donc du devoir et de la responsabilité du Président de la République, de formuler des réponses, de dire dans quelle direction on doit aller.
- Qu'est-ce que vous attendez de lui dans un mois, un mois est demi quand il prendra les décisions? Vous voulez des décisions fortes sur les 4 thèmes?
Ce que j'attends est très précis. Je pense que le moment est venu, et dans sa campagne Emmanuel Macron l'avait parfaitement senti, de formuler pour notre pays un projet de société pour nous-mêmes, pour les citoyens français et aussi pour la voix de la France à l'égard de tous ceux qui, dans le monde, nous regardent, de dire ce que nous voulons, par exemple, de proposer un scénario sérieux qui soit une alternative au modèle financier universel d’inégalités croissantes.
- Cela veut dire rétablir l'ISF?
Non, cela, ce sont des applications. Vous savez bien que je n'étais pas d'accord avec la réforme de l'ISF comme elle a été faite et que je l'ai dit. Il faut que l'on parte non pas de décisions qui sont toutes sujettes à polémique, mais d'une logique, d'un modèle. Qu'est-ce qu’on veut obtenir? Quels sont les moyens que l'on met au service de ce projet que l'on veut obtenir?
(…)
- Le projet de société, François Bayrou Emmanuel, Macron en avait un. Il a commencé à le mettre en œuvre, une société plus fluide, la question des nouvelles technologies, la start-up Nation, une autre relation à la fiscalité, l'ISF on va y revenir. Ce modèle de société-là est périmé? Il en faut un autre?
Il faut le reformuler.
- Ce n’est pas clair car il a été élu sur ce projet-là.
D'abord, on a le droit d'évoluer avec le peuple de citoyens qui vous a confié le pouvoir et de voir surgir des questions ou des crises que l'on n'avait pas vu surgir. Mais le débat électoral ne se passe pas, pour l'essentiel, autour du projet, il se passe pour l'essentiel autour de la personne: qui va être élu? Quel est celui qui va l'emporter? Il y a des passions, des polémiques, des agressions dans tous les sens et cela revient à des affaires de personne. C'est vrai que, affaire de personne, affaire de parti, l'élection 2017 n'en a pas été avare et donc c'est autre chose que ceux qui exercent la responsabilité du pouvoir puissent dire au terme de ce long processus: voilà – expliqué dans les mots de notre période, par les mots de notre relation entre citoyens et pouvoir – ce que nous devons faire. Ceci est possible, ceci ne l'est pas. Il faut du courage pour dire: ceci est ouvert, ceci ne peut pas être ouvert. Je trouve la période extraordinairement intéressante. Il y a beaucoup de gens qui la subissent. Moi je trouve que c'est une chance.


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