jeudi 10 janvier 2019

Actualités du Centre. Axe central: Alain Juppé défend la démocratie et l’Europe

Alain Juppé
Lors de ses vœux pour la nouvelle année, Alain Juppé s’est inquiété du climat politique avec la montée des populismes caractérisée actuellement par le mouvement de foule des gilets jaunes, celle de l’extrémisme, au moment où des membres de LR (parti qu’il a fondé) rejoignent le Rassemblement national de la famille Le Pen et où Laurent Wauquiez, son président, tient des propos de plus en plus radicaux, mais aussi par la crise de l’Union européenne qui risque de marginaliser les pays européens.
Et, contrairement à d’autres, il estime que le temps est, pour les défenseurs de la démocratie républicaine libérale et représentative, à l’union autour des valeurs et des principes que partagent tous les démocrates libéraux.
Dans ses propos tenus à Bordeaux, la ville dont il est le maire, il a confirmé son départ de LR parce qu’entre autres, «Il y a les mots et les faits: on continue de dire que LR n'a rien à voir avec le Rassemblement national. Mais il y a des moments où je me demande qui j'entends à la radio, s'il s'agit d'un membre de LR ou du RN…».
Quant à sa situation politique, il se réjouit d’être «à un moment de ma vie où ne plus avoir d'étiquette me donne plus de liberté d'expression. Je me sens libre».
Concernant les gilets jaunes, selon lui, la démocratie et la liberté sont en danger:
«Quand j'entends dire que la séparation des pouvoirs, l'équilibre des pouvoirs, les contre-pouvoirs, tout ça c'est du pipeau et qu'il faut passer maintenant à la souveraineté populaire, ça me rappelle des choses un peu terrifiantes en termes historiques».
«Sans dramatiser, ajoute-t-il, je me demande si notre liberté n'est pas menacée par toutes sortes de forces contraires et de pressions diverses», avec «un poujadisme et un populisme de toutes sortes» ainsi que des «ultras anarchistes ou révolutionnaires qui veulent casser la baraque et casser la République».
Quant aux «voleurs, pillards, vandales, comme on en a vu samedi après samedi dans les rues de Bordeaux, ils n'ont pas leur place dans l'espace public ni ailleurs. Donc le gouvernement doit faire respecter l'ordre républicain».
Evoquant le grand débat public, il estime qu’il doit «donner la parole à ceux qui veulent la prendre de bonne foi, qui ont des propositions concrètes à faire et d'essayer ensuite d'en tirer des mesures à proposer».
Sur l’Europe, il sera aux côtés de la liste «qui sera la plus apte à porter le projet européen» qu’il soutient.
Car, poursuit-il, «l'enjeu est fondamental: si nous nous séparons les uns des autres en Europe, nous allons devenir de petits pays vassaux de la Chine, la Russie ou les États-Unis, et perdre notre souveraineté. (…) L'Europe est menacée de tous les côtés, mais aussi de l'intérieur par ceux qui contestent ses valeurs fondamentales (…) Il faut donc que les vrais européens, les pro-européens se mobilisent et je le ferai».
Et il espère que le scrutin européen de mai prochain ne se transformera pas en un vote «pour ou contre le gouvernement. Certains partis vont tout faire pour» que ce soit le cas.



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