Par Aris de Hesselin
& Alexandre Vatimbella
Dans cette rubrique, nous publions les
points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement
ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire
progresser la pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat
international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation
humaniste. Ses propos sont les siens et non ceux du CREC.
Alexandre Vatimbella est directeur du CREC
Donald Trump |
Et il ne faut sans doute pas trop tarder tant le bonhomme
est en train de prendre des décisions délirantes et dangereuses pour l’avenir
de son pays et de la planète mais également pour éviter de devoir rendre des
comptes devant la justice.
Déjà d’un équilibre psychique tanguant, les difficultés
auxquelles il doit faire face tant judiciaires (le Washington Post a recensé 17
affaires dans lesquelles il pourrait être inculpé) que politiques (avec des
oppositions de plus en plus frontales même au sein de sa propre formation, le
Parti républicain) et médiatiques, n’ont certainement pas amélioré son
instabilité chronique.
Mais il faut espérer qu’un sursaut de responsabilité rayonne
dans toute la société américaine pour que le show de ce clown vraiment triste
fasse rideau au plus vite.
Les investigations menées par Robert Mueller, le procureur
spécial sur les interférences russes lors des élections présidentielles et
législatives de novembre 2016, ont déjà conduit à la condamnation de plusieurs
proches de Donald Trump et montrent, à l’évidence, qu’il a eu connaissance,
voire même qu’il y ait participé ou donné l’ordre de les commettre, aux faits
délictueux qui leurs sont reprochés.
D’autres enquêtes sur d’autres affaires, comme celle d’un
des parquets de la ville de New York avancent au même rythme avec les mêmes
constatations.
Faut-il rappeler pour montrer toute la saleté du personnage
que sa «fondation» vientt d’être obligée de fermer ses portes parce que
celle-ci servait avant tout à financer ses pots-de-vin, ses frasques et des
politiciens pour les mettre dans sa poche mais que pratiquement rien n’a été
versé pour les causes qu’elle était sensée défendre…
Aujourd’hui, une des thèses principales des rapports entre
les Russes et Trump relate que les affaires de ce dernier connaissant de
véritables problèmes, plus aucune banque américaine ne voulait lui prêter de
l’argent.
Il a donc du se tourner vers la Deutsche Bank (banque
allemande) qui a été condamné voici peu à une amende record pour avoir blanchi
l’argent gagné frauduleusement par les oligarques milliardaires russes, alliés
et soutiens de Vladimir Poutine…
D’où la forte possibilité que ce soit cet argent qui ait
permis de renflouer les caisses des sociétés du promoteur newyorkais avec un évident
moyen de pression que le pouvoir de Moscou peut avoir sur la personne du
président des Etats-Unis…
La toute récente démission du secrétaire à la Défense, James
Mattis – qui ne pouvait accepter les décisions de retirer les troupes
américaines de Syrie et d’Afghanistan alors même que ce sont les autocrates
Poutine, Erdogan et Assad mais aussi Daesh qui vont en profiter –, est
particulièrement angoissante lorsque l’on sait qu’il était le dernier rempart
face aux décisions aberrantes de Trump, notamment celles qui avantagent les ennemis
de la démocratie républicaine et affaiblissent le camp occidental…
Alors, il ne reste plus à Trump que ses fantasmes et ses
lubies comme le fameux mur avec la frontière du Mexique qu’il veut toujours
construire alors que tous les spécialistes savent qu’il est totalement inutile.
Celui-ci a été la raison invoquée pour le dernier fait
d’arme du populiste démagogue, c'est-à-dire le refus de signer le financement
pour les prochains mois de toutes les administrations fédérales, provoquant
leur «shutdown» (fermeture), tactique utilisée normalement par les opposants à
la Maison blanche et non par son hôte et mis en œuvre plusieurs fois par le
Parti républicain face à Bill Clinton et Barack Obama!
Mais il n’est sans doute pas au bout de ses tentatives de
déstabilisation de tout l’appareil politique et administratif du pays
puisqu’au-delà de ses limites intellectuelles et psychologiques ainsi que de
son incompétence à gouverner, il poursuit un but de terre brûlée consistant à
rendre impossible le gouvernement du pays, une stratégie de l’extrême-droite
qui le soutient et l’influence tous les jours via certains médias dont la
tristement célèbre Fox news.
Ainsi, sa décision de fermer les administrations a été prise
après que des activistes dangereux, présentateurs de talk-shows populistes sur
cette chaîne du magnat des médias, Rupert Murdoch, lui aient demandé de le
faire!
Si les démocrates qui ont gagné les élections de mi-mandat
en novembre dernier vont tenter, dès la prise de fonction du nouveau Congrès en
janvier prochain, de contrecarrer sa présidence erratique et lancer des commissions
d’enquêtes sur ses amis et sa famille, ses finances et les faits délictueux
dont il est soupçonné d’être l’auteur, les républicains, eux, ont adopté un comportement
indigne du courage et de la responsabilité politiques nécessaires pour être un
élu digne de la confiance de leur mandat reçu du peuple.
Ils ne peuvent plus être dans le déni grotesque de la
dangerosité du bonhomme mais ils ne peuvent le lâcher de peur d’être victimes
de campagnes de haines et de diffamation cde la part des extrêmes et des
radicaux de droite (dans lesquels on retrouve, entre autres, les racistes, les
nazis et les antisémites), relayés par Trump lui-même.
Alors, la plupart font semblent d’adopter une position
«centriste» qui est de critiquer Trump pour ses errements, tout en le soutenant
pour ses «bonnes» actions (c'est-à-dire celles qui peuvent leur rapporter en
termes électoraux…).
Il faut espérer pour le bien des Etats-Unis, donc du monde,
donc de l’Europe, donc de la France, que l’ère de Donald Trump touche bientôt à
sa fin en rappelant ici que, comme beaucoup d’autres, nous avons toujours dit
ce qu’était véritablement ce personnage et que nous n’avons jamais dévié, à
l’inverse de certains qui ont cru qu’il serait capable de raison et
d’intelligence.
Aris de Hesselin
Alexandre Vatimbella