Manifestation de "gilets jaunes" |
Pour faire le buzz, il suffit de peu: une ou plusieurs
revendications auxquelles personne ne peut être contre (baisser le prix de
l’essence, augmenter les salaires, supprimer un impôt, etc.); internet (pour
propager facilement ces demandes et organiser des pétitions en ligne puis
occuper la toile pour rendre virale le «mouvement» ainsi créé); être à la
disposition de médias qui émettent 24h sur 24 (télévision, radio, internet qui
ont besoin constamment de matière pour remplir leur grille et leurs journaux et
attirer le chaland en la mettant en scène de manière la plus accrocheuse, ce
qui permettra de vendre des espaces publicitaires plus cher grâce à un meilleur
taux d’audience).
Ajoutez à ce cocktail une attaque du pouvoir en place ou du
monde politique ou des multinationales ou de «ceux d’en-haut», vous avez un
ingrédient qui peut le booster en le rendant encore plus attrayant, surtout
pour une part importante de journalistes qui rêvent sans cesse d’être les justiciers
du peuple, d’être ce quatrième pouvoir actif et non ceux qui informent et qui
expliquent (deux actions qui doivent être séparées, déontologiquement parlant)
sans prendre partie…
Pour que ça marche, pas besoin de millions de personnes qui
vont défiler dans les rues ou de grève générale mais des actions localisées
spectaculaires (ce qui inclus les dégradations et les violences ainsi que les
blocages et les cessations de travail) que n’importe quel apprenti communiquant
sait organiser et que les médias mettront en scène au fur et à mesure avec leur
savoir-faire.
Ensuite, comptez sur des instituts de sondage qui vont poser
les «bonnes» questions (du genre «êtes-vous d’accord pour supprimer l’impôt?»)
qui vont avoir des taux de réponses positives énormes, sur des opportunistes
qui vont tenter de monter dans le train en marche ou de récupérer le
«mouvement» créé (même si cela le parasite, ces interventions le rendent encore
plus médiatique et augmente le nombre de porte-paroles bénévoles).
Vous voilà donc avec un fort soutien populaire par
procuration et des relais de toute sorte (politique, artistique, intellectuel,
médiatique, sportif, etc.).
Et à l’heure du compassionnel et de l’affectif (qui lui a
toujours existé) exacerbé en matière politique et du «storytelling» (la mise en
récit, en français dans le texte) journalistique, voilà une histoire qui a
toutes les caractéristiques d’un best-seller ou d’un blockbuster.
Et nous voilà donc avec les gilets jaunes…
Centristement votre.
Le Centriste