La France «d’en bas» serait donc en train de se rebeller,
voire de préparer la fameuse révolution dont rêvent les activistes
d’extrême-droite et d’extrême-gauche depuis longtemps.
Relayé complaisamment par les médias (les taux d’audience
explosent, alors, pourquoi se priver) et l’opposition (dans un mélange
pathétique de haine contre Emmanuel Macron et d’espoir de gains électoraux), ce
mouvement des gilets jaunes n’a rien de nouveau, ni dans l’Histoire, ni dans
les revendications populistes de ces dernières années dans la plupart des pays
démocratiques dont la France.
Et il n’est qu’un nouvel exemple du délitement des valeurs
humanistes et démocratiques par la montée de l’autonomisation égocentrique
égoïstes assistée insatisfaite irrespectueuse de l’individu (que certains
appellent, faussement, l’ère de l’individualisme), devenu l’individu-roi dans
sa vision d’un égalitarisme narcissique où il réclame, dans une revendication
sans fin «libertario-hédoniste», le respect pour lui (mais ne l’accorde pas
autres) et une «égalité prioritaire» du «moi d’abord».
Le tout dans le refus obstiné de prendre en compte l’intérêt
commun de sa communauté qu’il considère essentiellement comme débitrice à son
encontre et «oubliant» ce qu’il lui doit et toute la solidarité nécessaire pour
qu’elle puisse faire société.
Car, ne nous y trompons pas, ce mouvement de foule possède
toutes les caractéristiques de mécontentements individuels qui s’agrègent dans
une protestation qui n’a de social que le nom.
On le voit bien dans les revendications qui sont aussi
nombreuses qu’il y a de gilets jaunes (rappelons que la dernière mobilisation a
rassemblé 107.000 manifestants soit 0,17% de la population française…) et
qu’elles tournent quasi-exclusivement sur cette idée que la satisfaction
personnelle (ici moins d’impôt et plus de pouvoir d’achat) doit passer avant le
bien collectif (ici lutte contre le réchauffement climatique et la compétitivité
économique du pays).
Le tout dans un noyautage de plus en plus réel de groupes
radicaux et une récupération politique des partis «traditionnels» du «vieux
monde» qui, évidemment n’ont rien à proposer à l’actuelle politique sauf une
fuite en avant qui mènerait à une catastrophe.
Il n’est évidemment pas du propos ici présent de nier les
difficultés de nombre de Français face à leur situation économique et sociale
qui a des répercussions dans leur vie quotidienne.
Ni même de signifier l’illégitimité de ce mouvement, le
droit de manifester qui découle de la liberté d’expression est une garantie de
la démocratie républicaine.
En revanche, puisque tant de bonnes âmes se penchent sur les
gilets jaunes, on peut demander à ceux-ci et leurs soutiens qu’elle est l’alternative
(non populiste et démagogique, bien sûr!!) à la politique centriste menée
actuellement par le gouvernement dont on rappelle qu’elle s’appuie sur une
stratégie à double détente, d’abord redonner la compétitivité nécessaire à
l’économie française puis, grâce et en accompagnement de celle-ci, de mettre en
œuvre tout un environnement de protection sociale afin de renouveler les
solidarités plombées par des mécanismes devenus inefficaces.
Et ceci dans un environnement mondial que la France, puissance
moyenne, ne maîtrise pas et auquel elle doit s’adapter, non pas pour l’adouber
mais pour ne pas connaître un déclassement à la mode grecque et, peut-être,
demain, à la mode italienne, pour ne parler que de pays de l’Union européenne.
Les gilets jaunes et autres râleurs patentés ont oublié une
seule chose, la réalité du monde dans lequel nous vivons, à la fois, dans ce
que nous vivons, nous Français, dans un pays privilégié par rapport à 90% de la
population de la planète et que pour conserver ce que nous avons, les efforts
sont nécessaires.
Et quoi qu’ils fassent, même la révolution comme certains
l’espèrent, ils ne changeront pas de monde, cette utopie qui a fait tant de
dégâts humains.
Non, ils détruiront seulement celui qui est, certes
imparfait mais développé, et que l’on peut changer en le réformant, jamais en
le cassant.
Centristement votre.
Le Centriste