Par Jean-François Borrou
Dans cette rubrique, nous publions les
points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement
ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire
progresser la pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme
d’un journaliste proche des idées centristes.
gilets jaunes et apolitisme... |
Or donc, les «gilets jaunes» ont
manifesté ce samedi avec une couverture médiatique sans nulle pareille depuis
peut-être jamais, pour des rassemblements qui, au total, n’ont réunis qu’autour
de 250.000 personnes.
Rappelons que le conte de fée
vendu par leurs organisateurs et repris à l’unisson par la presse et les
politiques opposés au pouvoir en place, nous raconte l’histoire de sympathiques
«gens ordinaires» qui ne souhaitent que faire entendre leur voix «pacifiquement»
en-dehors de toute «récupération politique» dans un «mouvement citoyen» pour
uniquement protester contre la hausse du carburant et «leur condition
difficile» et sans «blocage» pour ne pas pénaliser leurs compatriotes.
Mais, en zappant sur les
différentes chaines de télévision quasiment en direct continu ou sur les radios,
ce 17 novembre,, ce qu’on entendait et voyait ce sont des affrontements
multiples avec les forces de l’ordre, des slogans tournant autour de «Macron
démission» (come le dit le quotidien Le Monde «au final le seul cri de ralliement
dans les rangs de la manif») ou «Macron dehors!», des blocages multiples de
tout et n’importe quoi («bloquons tout!» était un autre slogan à la mode), une
marche violente vers l’Elysée, des centaines de blessés, un décès et
l’intervention de tous ce que la France comptent de populistes et d’extrémistes
qui vomissent le «système», du Rassemblement national à La France insoumise, de
Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon en passant par le pathétique Laurent Wauquiez
pour se féliciter du «mouvement apolitique» et attaquer, dans le même souffle,
le Président de la république.
Tout cela serait d’un comique
touchant au sublime de l’absurde si ce n’était une affligeante réalité.
Ceux qui croyaient innocemment,
au conte de fée, en sont pour leur grade, et les autres, dont je suis,
n’avaient aucune hésitation à penser que la journée se déroulerait comme elle
s’est déroulée.
Et parmi ces derniers se
trouvaient des politiques et des journalistes qui ont pourtant vendu ce conte
de fée.
Et certains étaient même
centristes.
Bonjour les responsabilités…
Ce qui est le plus inquiétant, c’est
cette dérive constante d’un populisme de plus en plus agressif qui ne s’attaque
pas à une majorité en place mais bien aux principes et aux valeurs
démocratiques ainsi qu’au fondement même de la république.
C’est également le constat que
les peuples un peu partout dans le monde sont incapables de prendre conscience
des enjeux qui menacent la planète.
Quel que soit son succès ou son
impact, ce mouvement du 17 novembre est un bien triste coup porté à la
démocratie républicaine.
Jean-François Borrou