François Bayrou |
Invité de Radio classique, François Bayrou a, de nouveau,
validé les choix d’Emmanuel Macron et de son gouvernement:
«La question est: est-ce que la direction est bonne ?
Et pour moi la direction est la seule possible utile pour le pays.»
Et de poursuivre:
«Quelle est la question: est-ce qu’il y a des oppositions
qui sont divisées, chaotiques, hostiles les unes contre les autres, et sans
réels leaders d’alternatives? Est-ce que c’est la situation? La réponse est
oui. Est-ce qu’il est normal dans un pays que ceux qui sont aux responsabilités
rencontrent des difficultés d’opinions: oui! Dans les temps que nous vivons,
comment en serait-il autrement? Dites moi un seul pays autour de nous qui ne
l’ait pas. Ce que je sais, ce qu’on a vu ce week-end, c’est qu’il y a dans
l’attitude, dans les mots et dans les choix du président de la République –
face aux dangers les plus grands que la planète rencontre, face à Trump, à
Poutine, face aux risques de chaos et de guerres – il y a chez cet homme en
effet jeune, il y a une conscience et une hauteur de vue que je considère moi
comme bienfaisante pour le pays. Il n’a pas que des qualités. Comment en
aurait-il?»
Le leader centriste estime qu’Emmanuel Macron est à la
hauteur de la situation d’un monde où les difficultés s’amoncèlent:
«Je pense et je trouve qu’il est à la hauteur, à la hauteur
de la situation d’un monde complètement déstabilisé, dans laquelle nous
rencontrons des risques considérables, et sa pensée et sa sensibilité du pays
sont justes, plus encore qu’on ne le croit parce que je pense qu’il n’a pas
exprimé encore la profondeur de ce qu’il pense et de ce qu’il a vu. Je pense,
par exemple, que dans les 8 jours d’itinérance dans les régions françaises – y
compris dans des régions dans lesquelles des difficultés se rencontrent – je
pense qu’il a beaucoup vu, compris et appris. Et je ne sais pas si vous avez
regardé dimanche mais j’ai trouvé que dans son expression, il y avait quelque
chose comme une détermination et une maturité. Alors encore une fois, je ne
suis pas son avocat. Si je pensais qu’il y a des choses qui ne vont pas – je
l’ai fait à différentes reprises depuis son élection – je le dirais. Mais je
pense que ce qui se joue là, dans ce dialogue entre cet homme et sa
responsabilité et le peuple de citoyens que nous formons, est essentiel pour
l’avenir.»
Un monde où les aventures populistes et les conflits se
multiplient:
«Nous sommes dans un moment du monde qui est probablement le
plus risqué, dangereux, déstabilisé que nous avons connu depuis très longtemps.
Regardez, dans les 24 dernières heures, on a cette affaire du Brexit, autour de
laquelle cet après-midi le gouvernement britannique va jouer son existence. Ils
avaient dit : On sort, et en vérité ils sont, pour plusieurs années,
obligés de rester. Ils ont exploré toutes les pistes, ils n’y sont pas arrivés.
Vous avez des déchaînements de Trump, par des tweets interposés, qui sont
incroyables. (…) On peut parler de ce qui se passe au Moyen Orient et en Iran.
A l’instant même, l’Italie vient de dire: Nous ne respecterons pas les
engagements que nous avons pris pour le budget, à l’instant même, à la seconde
même. Qu’est-ce que ça veut dire? Ça veut dire qu’une des principales économies
européennes va être soumise à des vagues, à des tensions, extrêmement fortes,
que les Italiens vont en payer le prix, parce que, vous connaissez la
conséquence inéluctable de ce genre de tension, c’est que l’argent qu’on doit
prêter aux ménages pour consommer, ou aux entreprises pour investir, cet
argent-là va devenir tout à coup beaucoup plus cher. Qui va souffrir? Les
Italiens.»
François Bayrou, s’il reconnait les problèmes qui viennent
du renchérissement du prix du pétrole pour la population (même si l’essence est
moins chère qu’il y a trente ans…), valide les taxes écologiques au vu de l’urgence
à adopter de nouveaux comportements face aux menaces du réchauffement
climatique et ne croit pas dans une «colère» populaire qui menacerait le pays
et le pouvoir en place:
«Un mouvement qui amalgame, sans aucune issue possible,
parce qu’il n’y a aucune sortie possible, quand vous mettez toutes les colères,
entre guillemets, d’un pays, toutes les difficultés d’un pays ensemble, dans la
rue dit-on, j’attends de voir ce que ça va être, quand vous mettez tout ça en
même temps, qu’il n’y a aucune sortie possible, parce que aucune alternative
possible, de gouvernement, de majorité.»