Le
positionnement vis-à-vis du budget de l’Etat est, de tout temps, l’indicateur
pour savoir qui soutient ou non le Gouvernement et le Président de la
république.
On
se rappelle ainsi que l’UDF passa dans l’opposition à Jacques Chirac lorsque
son président, François Bayrou, fit voter ses députés contre le budget proposé
par son gouvernement d’alors dirigé par Dominique de Villepin.
Voté
hier en première lecture (il y en aura immanquablement une deuxième puisque le
Sénat majoritairement à droite le rejettera mécaniquement), c’est avec les voix
de La république en marche et du Mouvement démocrate qu’il a été adopté.
Aucune
voix n’a manqué dans la majorité présidentielle sauf quelques abstentions mais
aucune contre.
En
revanche, aucun membre de l’UDI n’a voté le projet de budget, la plupart s’abstenant
et un votant contre.
Un
vote qui vient en totale contradiction avec les dernières déclarations des
leaders de la formation centriste qui regrettaient que l’on n’est pas voulu d’eux
dans le gouvernement lors du dernier remaniement.
De
même, on a peine à voir ici une «opposition constructive» qui est, selon son
président, Jean-Christophe Lagarde, la position de l’UDI depuis 2017 (et qui,
rappelons-le, vient en totale contradiction avec les regrets de ne pas faire
partie du gouvernement…).
Du
côté du nouveau groupe fourre-tout, Libertés et Territoires, il est à noter qu’aucun
député n’a voté pour, même les ex-LREM (qui se sont abstenus).
Quant
aux députés du Mouvement radical qui prétendent, eux aussi, être dans une
opposition constructive au pouvoir en place, ils ont tous voté contre qu’ils
viennent du Parti radical valoisien ou du Parti radical de gauche.
A
noter que les deux députés de Les centristes d’Hervé Morin ont voté contre mais
ce parti et ces élus n’ont plus grand-chose à voir avec le Centre.
Aucun
député du groupe du parti Agir (droite libérale, constitué d’anciens LR) – dont
pourtant l’ancien leader, Franck Riester, est ministre de la Culture dans le
gouvernement d’Edouard Philippe – n’a voté pour à par un, la plupart s’abstenant
et deux votant contre.
Ces
votes devraient également peser pour la constitution des alliances et des
listes lors des prochaines élections européennes.
Si
l’abstention d’Agir et de l’UDI ne devraient pas empêcher la possibilité d’une
liste regroupant tout l’axe central, en revanche, on voit mal comment le
Mouvement radical et Les centristes pourraient prétendre à cette éventuelle
coalition pro-européenne.