Patrick Mignola & Laurent Wauquiez |
Mieux vaut tard que jamais, dit-on.
Mais la démission du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes
du MoDem Patrick Mignola semble plus relevé d’un appel vers d’autres fonctions
que d’une opposition politique.
Rappelons que le président de conseil régional n’est autre
que Laurent Wauquiez et que ce dernier n’a la majorité que grâce aux voix
centristes (MoDem et UDI).
Or, depuis son élection voici trois ans, le président de LR
peut toujours compter sur les voix de ses alliés centristes qui ne lui font
jamais défaut.
S’il est étrange que l’UDI soit allié avec Wauquiez alors
même que son président Jean-Christophe Lagarde dit qu’il n’est plus
fréquentable, cela semble totalement incompréhensible que le MoDem, membre de
la majorité présidentielle, le soit tant le président de LR attaque avec
virulence l’entière journée Emmanuel Macron et son gouvernement.
Pire ses prises de position radicales et parfois plus
extrémistes que celles de Marine Le Pen devraient lui interdire une alliance
avec les centristes quels qu’ils soient.
Toujours est-il que Patrick Mignola, député et vice-président
du MoDem a expliqué que «les rapports se tendaient de plus en plus avec Laurent
Wauquiez».
Et d’ajouter:
«L'accord technique que nous avons conclu avec Laurent
Wauquiez en 2015, est devenu une figure baroque puisque nous sommes entre-temps
devenus président national et vice-président de nos partis respectifs. Il est temps
d'en tirer les conséquences. S'il est vrai que pour le moment, nos profondes
divergences nationales n'avaient pas interféré sur le fonctionnement régional,
il convient d'en éviter le risque».
Si on comprend bien, ce membre du MoDem estime (puisque seul
Mignola a démissionné et que les autres conseillers régionaux du parti ainsi
que ceux de l’UDI demeurent alliés à Wauquiez) que l’on peut s’allier avec un
homme de droite radicale régionalement sans que cela ait une portée politique
(ce que doit toujours penser François Bayrou qui n’a jamais demandé aux membres
de son parti de quitter Wauquiez)…
Mignola précise tout de même que «la droite a dérivé
dangereusement vers la droite, donc plutôt que d'importer des interférences
nationales à la région, j'ai préféré en tirer les conséquences».
Cette rédcalisation dont parle le vice-président du MoDem
est peut-être vrai pour LR mais pas pour Wauquiez dont on se rappelle le tract
au contenu d’extrême-droite qu’il avait distribué lors de sa campagne
régionale.
D’où une certaine difficulté à croire qu’il s’agit d’une
démission politique.
Quant aux autres membres du Mouvement démocrate, Mignola
indique:
«Je leur ai redit ce matin qu'ils devaient prendre leurs
responsabilités s'il y avait dans les semaines qui viennent trop
d'interférences avec la politique nationale et régionale. Ce n'est pas à moi de
leur faire des injonctions.»
Il faut dire qu’il serait bien mal placé pour leur faire la
morale!