Les
sympathisants d’Emmanuel Macron sont installés au centre de l’échiquier
politique avec un positionnement centriste.
Voilà
la conclusion d’une courte étude (la
lire ici) réalisée par Gilles Finchelstein, le directeur de la Fondation
Jean Jaurès (socialiste) qui a été publié au mois de septembre dernier et dont
la matière première est le sondage d’opinion réalisée à périodes répétées par l’institut
Ipsos pour le Cevipof (centre d’étude de la vie politique de Sciences Po Paris)
en association avec le quotidien Le Monde.
Aucune
surprise pour tous ceux qui ont lu les sondages mais qui demeure une difficulté
pour nombre de politologues comme Gilles Finchelstein.
Ainsi, en conclusion de ses propos, au lieu de qualifier les
sympathisants macronistes de centristes il écrit sont «en apparence (…) le plus
souvent au milieu» mais «qu’ils ne sont pas ‘ni de droite ni de gauche’ mais ‘et
de droite et de gauche’», ce qui, en langage clair signifient qu’ils sont du
Centre...
D’ailleurs, pour étayer son propos, il explique leur
positionnement:
«La position centrale des sympathisants LREM est la
résultante d’une proximité avec la gauche – notamment avec les sympathisants PS
– sur le sociétal, sur la démocratie et sur l’Europe et d’une proximité avec la
droite – les sympathisants LR – sur l’économie et le social.»
En clair, ils sont des libéraux sociaux, donc des
centristes!
Mais, pour Gilles Finchelstein, ce serait trop simple de l’affirmer
alors il joue encore à l’ellipse en expliquant que:
«Idéologiquement, c’est sans doute le libéralisme qui se
rapproche le plus de ce portrait-robot. (…) Il s’agit d’un libéralisme au sens
philosophique, c’est-à-dire à la fois économique, sociétal et politique, très
centré sur l’individu.»
A nouveau, cela caractérise des centristes.
Selon l’étude, le nombre de sympathisants du macronisme qui,
pour Finchelstein sont entre les adhérents et les électeurs dans la sphère d’influence
de celui-ci, se situe à 14% des Français:
«Dans le temps, c’est-à-dire dans le temps court de l’existence
d’un mouvement lancé le 6 avril 2016, la progression est spectaculaire. Il faut
souligner qu’elle commence tard – en janvier 2017, alors qu’Emmanuel Macron recueille
déjà près de 20% des intentions de vote, il n’y a qu’une poignée de sympathisants
de LREM. Il faut aussi remarquer qu’elle connaît un tassement récent dont
l’avenir dira s’il constitue un moment ou un retournement.»
Et d’ajouter:
«LREM rassemble, si l’on s’en tient aux dernières élections,
davantage d’électeurs et compte, si l’on en croit les chiffres officiels des
différents partis, davantage d’adhérents mais n’a pas plus de sympathisants.»
Cette étude, écrite, rappelons-le, par un socialiste
convaincu (et qui vient de signer un éditorial à charge contre Emmanuel Macron
dans Le Monde du 6 octobre), a le mérite d’exister mais elle ne pose que des
évidences déjà largement connues et, de manière plus décevantes, reprend des
stéréotypes et des attaques contre l’actuel président de la république là où on
aurait préférait voir de la profondeur.
Encore
un mot: Gilles Finchelstein situe l’UDI à droite alors que le parti est
globalement de centre-droit avec, en son sein, de vrais centristes.
Ce
qui n’est pas une erreur de sa part mais la volonté de droitiser Emmanuel
Macron.