Depuis que Donald Trump a été en mesure de remporter la
présidentielle, je n’ai cessé de parler du danger qu’il représente pour son
pays, pour le monde et pour la démocratie.
J’ai parfois eu l’impression de prêcher dans le désert et
que l’on pouvait s’accommoder d’un personnage aussi «disgusting» (répugnant) à
la tête de la première puissance mondiale.
J’ai dit et redit qu’une des tâches essentielles des
centristes étaient de se battre pour se débarrasser de ce populiste démagogique
dont les travers et les défauts sont dénoncés partout.
N’en déplaise à monsieur Trump, nous sommes en démocratie et
dans un état de droit aux Etats-Unis (pas grâce à lui), l’élimination physique
n’est donc pas au programme.
Il semble que la procédure d’«impeachment» (destitution)
soit lourde et sans beaucoup de chances de succès – même s’il faut persévérer
dans cette voie.
De même, son immunité en tant que président semble le
préserver de tout scandale judiciaire qui pourrait le mettre en examen, voire
en prison, et que pourrait trouver les multiples procureurs qui s’attèlent à la
tâche à travers le pays ou le procureur spécial, Robert Mueller, qui enquête
sur l’intervention des Russes dans l’élection de 2016, intervention qui lui a profité.
Il reste alors deux possibilités.
Soit les républicains et, surtout, le peuple américain, le
force à un départ volontaire (nonobstant que l’on devra se coltiner Mike Pence,
un chrétien intégriste et extrémiste de droite à la place), soit l’on constate
que son état mental (mis en cause, non seulement, par ceux qui travaillent avec
lui mais par nombre de médecins) l’empêche de gouverner et on le met gentiment
à la porte de la Maison blanche (il existe, évidemment, une procédure légale
pour ça!).
Bien sûr, on pourrait espérer dans sa disparition soudaine
mais les populistes de son genre, tout comme les autocrates et les dictateurs,
vivent souvent longtemps et résistent à la maladie et à l’accident!
Et puis, à l’inverse de ce que Trump souhaite pour tous ses
opposants, nous, les défenseurs de la démocratie républicaine qu’il est en
train d’essayer de détruire, ne lui souhaitons pas le pire.
Le plus angoissant et le plus décourageant, c’est de
constater qu’il est au pouvoir depuis bientôt deux ans.
Mais, ce qui est encore plus angoissant et décourageant,
c’est de penser qu’il peut y rester encore deux ans et même six ans, s’il est
réélu!
Alors, bien sûr, il y a la sortie prochaine du livre de Bob
Woodward, Fear (fièvre), qui montre un Trump erratique et voulant prendre des
décisions inconséquentes que ses collaborateurs tentent de court-circuiter à
longueur de journée.
Surtout, depuis hier, il y a la contribution publiée
anonymement dans le New York Times, d’un haut responsable de l’administration
actuelle, qui explique qu’il fait partie d’une résistance intérieure à un
président incapable de gouverner pour éviter qu’il prenne des décisions
catastrophiques et dangereuses.
Mais, tout cela n’est pas nouveau, malheureusement, et Trump
continue à diriger les Etats-Unis.
Les Américains (je parle de tous les citoyens qui, seuls,
peuvent nous débarrasser du bonhomme) doivent se rendre compte de la
responsabilité qu’ils ont à garder un tel président et celle qu’ils doivent
prendre pour le remplacer au plus tôt.
D’autant qu’ils ont aussi la responsabilité d’être le peuple
de la première puissance mondiale, donc d’éviter qu’un malade mental (selon les
dires mêmes de ceux qui travaillent avec lui) ne puisse continuer à nuire.
Est-ce possible alors même que beaucoup de ceux qui ont voté
pour lui, affirment qu’ils le soutiennent et que, lors de la présidentielle qui
l’a porté au pouvoir, la gauche du Parti démocrate et tout ce qui se trouve
encore plus à gauche, ont préféré le laisser gagner plutôt que d’aller voter
pour Hillary Clinton?!
Enfin, ne nous méprenons pas.
Le peuple américain n’est pas plus stupide qu’un autre et,
souvent, ce qui se passe outre-Atlantique survient un peu plus tard sur le
continent européen.
Si vous pensez que c’est une tarte à la crème, n’oubliez pas
que nous, en Europe et plus particulièrement dans l’Union européenne, nous
avons Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Nicolas Dupont-Aignan, Matteo Salvini,
Pablo Iglesias, Viktor Orban, Jarosław Kaczyński, Boris Johnson, Nigel Farrage, Alice Weidel, Jörg Meuthen,
Heinz-Christian Strache.
Cette liste déjà longue à dessein pourrait l’être encore beaucoup
plus.
Quant aux Russes, ils ont porté au pouvoir Poutine, aux
Turcs, ils réélisent sans cesse Erdogan et aux Philippins, ils soutiennent
Duterte, pour ne prendre que trois exemples parmi tellement d’autres.
Alors, oui, dénonçons sans relâche le clown dangereux de la
Maison blanche qui ne fit plus rire grand monde mais provoque moult cauchemars
mais balayons aussi nos écuries d’Augias.
Et que les centristes soient en première ligne.