Vues du Centre. Trump, un crétin, inculte, dangereux et incompétent? On le savait déjà!

Par Jean-François Borrou

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.

Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées centristes.

Donald Trump

Bob Woodward, qui connu son heure de gloire en étant, avec son confrère et compère Carl Bernstein, le journaliste qui révéla l’ampleur de l’affaire du Watergate et conduisit le président Richard Nixon à la démission (avant d’être déchu), vient de publier un livre accablant sur Donald Trump.

Encore un mais celui-ci prend une ampleur plus importante vu son auteur qui a mené une enquête dans l’entourage du populiste démagogue avec un nombre de citations de ses plus proches collaborateurs qui fait froid dans le dos.

Sans doute que Woodward, qui a un égo démesuré et des opinions politiques discutables (il fut ainsi un des pires contempteurs de la centriste Hillary Clinton lors de la campagne présidentielle de 2016, publiant un livre à charge peu objectif), veut se racheter quelque peu de sa contribution à l’élection de Trump.

Reste que si ce qu’il retranscrit de ses entretiens avec ceux qui l’approchent quotidiennement à la Maison blanche est vrai, alors nous avons de quoi être inquiets.

D’autant que ce livre va dans le sens de celui, publié l’année dernière, de Michael Wolf, qui disait exactement la même chose à partir de citations mais aussi d’un vécu personnel.

Oui, mais voilà, Wolf était un journaliste à la réputation sulfureuse que Trump avait admis dans son entourage et qui participait à des réunions très secrètes à la Maison blanche.

Ici, personne ne peut mettre en doute le professionnalisme de Woodward, ni même un anti-trumpisme systématique et originel tant on se rappelle certains de ses propos accommodants avec le populiste démagogue lors de la campagne de 2016.

Or donc, le journaliste dépeint dans son ouvrage «Fear» (Fièvre) qui sortira aux Etats-Unis le 11 septembre prochain, un président comme un crétin, un inculte, un personnage dangereux et incompétent.

Oui, mais tout cela on le savait déjà!

Et c’est sans doute cela le plus grave car nous laissons tous les jours, ce type-là gouverner la première puissance mondiale avec des conséquences pour toute la planète.

Et on rappelle, à toutes fins utiles, qu’il a été élu avec trois millions de voix en moins qu’Hillary Clinton en bénéficiant d’un système électoral archaïque et injuste qui avait déjà permis à George W Bush de battre Al Gore et de précipiter le monde dans une guerre en Irak dont nous payons encore le prix (en particulier avec Daesh).

Pour le «plaisir» de se faire peur, voici quelques-unes des citations d’anciens et actuels collaborateurs de Trump, extraites de ce livre et révélées par la Washington Post, son ancien employeur.

- John Kelly (chef du cabinet de la Maison blanche) déclare que Trump «est un idiot. Il est inutile d’essayer de le convaincre de quelque chose. Il est sorti des rails. Nous sommes dans une maison de fou. Je ne sais même pas pourquoi nous sommes ici. C'est le pire travail que j'ai jamais eu.»

- James Mattis (secrétaire à la Défense) décrit son comportement comme étant celui d’«un élève de cinquième ou sixième année» (CM2 ou sixième).

- Rob Porter (ancien secrétaire personnel) explique: «Ce n’est plus une présidence. Ce n'est plus la Maison blanche. C'est un homme qui est ce qu'il est».

- Gary Cohn  (ancien conseiller économique de Trump) qualifie Trump de «menteur professionnel».

- John Dowd (ancien conseiller juridique de Trump) le qualifie de «foutu timbré».

Jean-François Borrou

Actualités du Centre. Sondage – LREM-MoDem toujours en tête pour les européennes mais en baisse

Selon un sondage IFOP pour Paris Match, Sud Radio et CNews, la liste de la majorité présidentielle, La république en marche associée au Mouvement démocrate, est toujours en tête des intentions de vote pour les prochaines élections présidentielles mais elle perd des points.

Ainsi, par rapport à la précédente vague du même sondage, elle perd trois points à 20% des intentions de vote.

Elle est toujours suivie de celle de l’extrême-droite du Rassemblement national qui perd néanmoins deux points à 17% et par celle de LR à 15% (stable).

Derrière, la liste de la France insoumise gagne trois points à 14% et celle de EELV un point et demi à 7,5%.

Il est intéressant de noter que les trois points de progression de la liste de Jean-Luc Mélenchon viennent en grande partie de la baisse de la liste de Marine Le Pen…

Quant à la liste UDI que son président Jean-Christophe Lagarde agite constamment comme un épouvantail devant LREM («je ne vois pas de raison de ne pas faire de liste», vient-il de répéter au quotidien Le Monde), elle plafonne toujours à 2,5%.

Mais même si le parti centriste s’alliait avec la droite modérée en rupture de ban avec LR regroupée dans le parti Agir (dont le responsable, Franck Riester, estime que c’est une possibilité mais n’écarte pas une alliance en «responsabilité» avec LREM), les deux formations ne dépasseraient pas les 4% (dans cette configuration, la liste de la majorité présidentielle gagnerait même un point à 21%).

Bien sûr, les européennes sont encore dans huit mois et bien des choses peuvent se passer jusque là.

Reste que la volonté d’exister politiquement à tout prix de la part de l’UDI mais aussi d’Agir ne semble pas recevoir un écho très favorable chez les électeurs pour l’instant.

Reste à savoir si le débat des prochaines semaines et des prochains mois va polariser l’opinion entre les pros et les antis européens.

Si tel était le cas, alors une liste commune de tous les pros, c’est-à-dire de l’axe central (regroupant les libéraux de droite, de gauche et du centre) s’imposerait sans doute aux différents états-majors des partis qui le composent.

(Sondage IFOP réalisé par internet les 30 et 21 août 2018 auprès d’un échantillon de 1403 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus / Méthode des quotas / Marge d’erreur de 3 points)