Va-t-on
assister dans les mois qui viennent à la division de l’axe central avant même
son union?!
Ce
paradoxe n’en est pas un si l’on considère que l’attrait et les nécessités
centripètes qui faisaient que les forces politiques allant de la droite
libérale à la gauche réformiste en passant par le centre libéral social avaient
initié des rapprochements et des alliances de fait sont en train d’être rattrapés
par la tentation centrifuge du chacun pour soi sur fond d’éventuelle
capitalisation partisane et électoraliste.
Le
tout sur fond d’une croissance économique qui devrait être moins élevée que
prévu et d’«affaires» venus des adversaires politiques et médiatiques déclarés
du pouvoir en place.
Si
l’alliance entre La république en marche et le Mouvement démocrate au sein de
la majorité présidentielle semble solide malgré les tensions issues largement
des déceptions de la formation dirigée par François Bayrou sur son rôle
subalterne et l’abandon (ou l’édulcoration) de mesures qui lui sont chères, il
semble que sur la gauche et la droite, les volontés d’émancipation, voire de
dissociation, soient des tentations fortes.
Pour
autant, on ne voit pas, pour l’instant, ce que les petites formations qui
gravitent autour de la majorité présidentielle (comme l’UDI, Agir et le
Mouvement radical) ainsi que des personnalités (comme Manuel Valls ou même
Jean-Louis Borloo) auraient à gagner en s’éloignant d’une politique qu’ils approuvent
dans ses grandes lignes alors que leurs alternatives seraient soit d’aller
seuls au combat politique (comportement absolument pas valider par les sondages
actuellement), soit de se rapprocher de ceux qu’ils ont quitté avec fracas
récemment, LR et le PS, et de s’allier électoralement avec eux (une décision
qui est inimaginable en l’état et qui signifierait leur marginalisation à terme).
En
revanche, on voit bien ce que leur combat politique aurait à perdre.
Rappelons
que la constitution d’un axe central de fait dans les années récentes s’est
réalisée autour d’un constat (la montée des populismes et des extrémismes,
ennemis de la démocratie républicaine libérale) et d’une volonté (défendre les
valeurs et des principes humanistes contre des attaques récurrentes,
extérieures et intérieures, ainsi que de protéger les acquis de l’Union
européenne tout en la développant).
Dès
lors, tirer à boulets rouges contre le Gouvernement, s’en prendre avec
agressivité au Président de la république peut, certes, donner de la visibilité
médiatique (et même, à terme, permettre un petit gain électoral) mais au
détriment d’un combat politique, ce qui est prendre une grande responsabilité
en ces temps incertains.
Cependant,
rien n’est à exclure parce que l’on sait bien que l’engagement politique est
souvent parasité, partout sur le spectre partisan, par des dérives
politiciennes, quel que soit les dangers et les défis à relever.
A
moins que pour certains de ceux dont on vient de parler, le rapprochement
central n’était qu’une stratégie d’attente après le succès qu’ils n’avaient pu
anticiper ou contrecarrer d’Emmanuel Macron en 2017.
Alors
les masques tomberaient mais, au moins, le paysage politique gagnerait en
clarté.