François Bayrou |
François Bayrou est rassuré, lui
qui demandait avec insistance que le Président de la république lui explique quel
était son projet politique.
Maintenant, il sait, c’est en
tout cas ce qu’il a affirmé sur BFMTV récemment:
«J'ai écouté le discours (de
Macron à Versailles) évidemment comme vous: il y avait dans ce discours ce que
beaucoup d'entre nous demandaient depuis longtemps. C'est-à-dire la fixation
d'un cap compréhensible par tout le monde. On voit bien que le mouvement de
réformes était nécessaire pour rendre à l'économie française et donc à l'emploi
français, sa puissance et sa force. Mais encore fallait-il savoir vers où se
dirigeait ce mouvement de réformes. Ce qui a été dit hier par le président de
la République, qui est évidemment pour moi très important, c'est qu'il y a un
projet de société derrière ces réformes-là. Et ce projet de société est une
réponse absolument déterminante pour chacun des français dans sa famille et
pour la France par rapport au monde. Et ce projet de société là est qu'en
France, on n’acceptera pas que le destin des gens soit commandé par leur
naissance.»
Et de préciser à propos de la
volonté d’Emmanuel Macron de lutter contre les «inégalités de destin» notamment
par le système éducatif:
«C'est pour ça qu'il a été élu.
Si quelqu'un comme moi a mis autant de lui-même dans cette élection, c'est pour
quoi? L'école était en train de s'effondrer, car elle était mise en cause dans
sa mission qui est de transmettre ce que nous avons reçu des innombrables
générations précédentes et qui ont fait l'Histoire d'un pays. Et cet
affaiblissement de la mission de l'Ecole, c'était la politique la plus
antisociale qu'on pouvait trouver. Car si vous êtes d'un milieu qui n'a pas la
chance d'avoir le pouvoir, la fortune, les relations, les réseaux, la
culture... alors vous n'avez aucune chance de rattraper. Et ce qu'Emmanuel
Macron a défini là – et c’est très
important pour la France dans le monde – c'est une politique de lutte contre
les inégalités croissantes.»
Pourtant, si le Président de la
République a bien parlé de «construire l'Etat providence du XXI° siècle», «un Etat
providence universel, efficace et responsabilisant» et qu’il a affirmé que «notre
action est un bloc, une cohérence» où «il n'y a pas d'un côté une action
économique et de l'autre côté une action sociale», il n’y a rien de très
nouveau dans ses propos.
D’où l’interrogation de savoir
s’il suffisait à Emmanuel Macron de répéter ce qu’il dit depuis pus d’un an de
son projet pour, enfin, rassurer François Bayrou?...
C'est le même trait: être plus
fort pour être plus juste.»