L’édition
2018, refondue et augmentée, de l’ouvrage d’Alexandre Vatimbella, Barack Obama
et l’Obamisme, vient de paraître aux Editions du CREC.
Voici
les premières pages et la table des matières:
Prologue
Barack Obama est un homme ambitieux
qui croit en sa bonne étoile. Personne ne le nie, même pas ses plus proches
collaborateurs et ses admirateurs les plus fanatiques. D’ailleurs, personne ne
s’en offusque tant il faut d’ambition et de foi pour devenir Président des
Etats-Unis, de la première puissance mondiale et de la plus vieille démocratie
du monde et de demeurer huit ans dans cette fonction si usante.
Cependant Barack Obama a également
été porté par une vague extraordinaire de sympathie voire d’adulation du public
mais aussi des journalistes et de nombres de célébrités. Une vague qui n’a pu
que renforcer sa propre vision d’un destin personnel au plus haut niveau.
Reste que Barack Obama est aussi
celui qui a toujours dit, depuis son entrée dans la vie politique, qu’il
n’était intéressé par le pouvoir que par la faculté que ce dernier donne de
changer la vie des gens et non pour une gratification de son égo. Une vision
qui lui vient de son investissement en tant que travailleur social dans les
quartiers les plus déshérités de Chicago tout autant que de sa philosophie
politique qui privilégie le résultat sur le discours, le pragmatisme sur
l’idéologie et la volonté d’unir plutôt que de créer des affrontements.
L’«Obamania» qui a suivi son
élection en 2008 était complètement démesurée et sans commune mesure avec ce
qu’une personne est capable de faire au pouvoir, serait-ce à la tête de la
première puissance mondiale et même dotée de toutes les qualités du monde.
Alors que son second mandat s’est
achevé en janvier 2017, force est d’observer que le reflux de cette vague
d’idolâtrie a été particulièrement fort et qu’une vague, tout aussi puissante,
d’«Obama bashing» (critique systématique de son action mais aussi de l’homme)
lui a succédé, tout autant illégitime en regard de ce qu’est l’homme et de ce
qu’il a accompli en tant que Président des Etats-Unis en huit ans de mandat.
D’ailleurs, lors de son départ et suite à l’élection de Donald Trump sa cote de
popularité avait largement remontée, au-dessus de 50%.
Sans préjuger de ce que l’histoire
retiendra de ses huit années à la Maison blanche et de son œuvre politique, on
peut déjà tenté de trouver quelques raisons à ce discrédit – relatif – après
cette quasi-sanctification des débuts.
Il y a d’abord ce qu’est Barack
Obama et que la folie suscitée par son élection a caché tout d’abord: un homme
brillant intellectuellement mais qui est un cérébral qui n’aime pas la foule,
le populisme (même au bon sens américain du terme, uniquement focalisé sur les
couches sociales défavorisées et leurs préoccupations) et sûr de ce que son
action était la bonne et juste. Mais aussi un homme qui savait que l’on doit
discuter et faire des compromis avec ceux qui ne partagent votre point de vue
et qui s’est laissé entraîner pendant une grande partie de son premier mandat,
dans l’illusion qu’il allait pouvoir gommer nombre de différends et de blocages
entre les démocrates et les républicains.
En outre, Barack Obama commis de
nombreuses erreurs en matière de communication alors que l’on pensait que
c’était un de ses points forts, incapable de répondre efficacement, par
exemple, à la propagande des extrémistes du Parti républicain.
Car, ensuite, Barack Obama a été
l’un, si ce n’est celui qui a été la plus, des présidents les plus attaqués par
les extrémismes de droite et de gauche pour des raisons évidemment différentes.
Avant même son élection et son accession au pouvoir, sa légitimité avait été
mise en doute par des extrémistes de droite qui lui déniaient d’être un vrai
Américain, prétendant qu’il n’était pas né sur le sol des Etats-Unis, certains
ultras déniant même à un noir de pouvoir occuper la Maison blanche…
Dès sa prise de fonction, des
groupes d’extrême-droite se sont constitués (les fameux «Tea Party») pour
l’attaquer sur tout et n’importe quoi, avec des relents souvent de racismes
nauséabonds. Quant aux radicaux de la gauche, ils ont vu en lui, dès le départ,
un «traitre» centriste (ce en quoi ils n’avaient pas torts puisque Barack Obama
s’est toujours présenté comme un homme du Centre) et l’ont critiqué pour tout
ce qu’il faisait qui n’était jamais suffisant, instillant une dose toujours
plus forte de soupçon sur le fait qu’il était un démocrate.
De même, les médias se sont
retournés contre Obama avec une rare violence, d’autant plus grande que ce
dernier n’a rien fait pour avoir des relations apaisées avec ceux qui l’avaient
pourtant porté aux nues. Ainsi, il s’est toujours méfié du «quatrième pouvoir»
et des dégâts qu’il pouvait avoir sur son action, instituant, dès son entrée en
fonction, la règle de silence avec ses collaborateurs vis-à-vis des médias qui
ont souvent été incapables de collecter d’autres informations que l’officielle.
Pour autant, Barack Obama a toujours
suivi les mêmes principes quant à son action (même quand cela lui a fait du
tort). On peut ainsi parler d’»Obamisme», d’une manière spécifique de gouverner
et d’envisager la politique et de proposer des solutions.
TABLE DES MATIERES
Prologue
- I° Partie
Barack Obama, ses idées, son
programme
Introduction
Chapitre I
Ce qu’il dit de son positionnement
politique
Chapitre II
Ce que disent les autres de son positionnement
politique
Chapitre III
Ce que les faits disent de son positionnement
politique
Chapitre IV
De l’Obamania à l’Obamisme
En guise de conclusion
Le «Fair Shake» d’Obama
- II° Partie
Barack Obama ou l’impossible
victoire